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Vol 10 no 2, septembre 1999

TABLE DES MATIÈRES

Vol 10 no 2, septembre 1999

 Mot de la présidente

 Cahiers Disponibles/Coupon cotisation

 Vol. 1 No 1 - Mai 1979

 Vol. 1 No 2 - Mai 1980

 Vol. 2 No 1 - Août 1988

 Vol. 2 No 2 - Novembre 1988

 

 

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MOT DE LA PRÉSIDENTE

 

Bonjour!

 

En préparant ce Cahier, je me suis rendu compte des réalisations imposantes de la Société Historique de la Vallée de Memramcook dans ses 22 années d'existence...aussi plusieurs buts que la Société s'était donnés à atteindre sont encore sur la planche... Ça, c'est bon, car nous devons toujours aller de l'avant.

 

Une question me revient toujours: qui prendra la relève?

 

Avec ce Cahier nous avons cru bon de faire la réédition de nos premiers Cahiers (bulletins) pour nous permettre de les conserver dans le même format que nos plus récentes publications ainsi que permettre à ceux qui n'en ont jamais eu une copie (puisqu'ils étaient distribués aux portes de nos églises seulement) de voir par eux-mêmes nos humbles commencements.

 

À l'intérieur de ce Cahier vous y trouverez les deux premiers Volumes qui ont été publiés à 10 années d'intervalle. Nous verrons ce que nous avons accompli depuis et ce qui nous reste encore à faire. Pouvons-nous faire face au défi? Les Volumes 3 et 4 seront réédités à une date ultérieure.

Nous vous encourageons à nous faire parvenir vos idées et commentaires par courrier ou par téléphone.

 

Cet été nous avons réussi un projet que nous avions depuis le début: l'ouverture d'un musée, salle d'exposition dans l'ancien édifice municipal du Village de Memramcook, l'ancienne école du Village de Saint-Joseph.

 

Notre exposition de photos anciennes était sur les sports dans la Vallée. La collecte de photos a été un succès qui se continue toujours puisqu'à chaque jour des personnes qui viennent voir notre exposition, nous offrent d'autres photos. Nous les en remercions sincèrement.

 

Nous tenons aussi à remercier toutes les personnes qui nous ont fait des dons d'autres objets se rapportant aux sports et aussi à d'autres objets anciens que nous avons en exposition.

 

Encore une fois notre vice-présidente, Mme Anita Boudreau, a fait un effort magistral pour la préparation de cette exposition et nous lui en sommes très reconnaissants.

 

Mme Géraldine LeBlanc nous a aussi été un atout à la supervision des étudiants cet été. Elle a passé plusieurs heures de son temps précieux pour que les choses se déroulent comme elles le devaient.

 

J'en reviens à mon premier paragraphe: aurons-nous des gens aussi généreux et dévoués pour prendre la relève?

 

À la prochaine!

Patricia Utley Présidente

 

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LAVALLÉE DE MEMRAMCOOK

 

Vol. 1 No 1     mai 1979

 

LE MONUMENT LEFEBVRE

 

Avec ce premier numéro bien modeste, la Société Historique de la Vallée de Memramcook lance aujourd'hui ce petit journal qu'elle veut adresser à toute personne intéressée à l'histoire de la Vallée de Memramcook – que ce soient nos citoyens, nos anciens citoyens, nos amis, nos voisins. Nous voulons vous introduire à notre Société Historique, ses buts, ses activités, et aussi, faire connaître la riche histoire de notre Vallée.

 

C'est notre intention de publier plusieurs numéros de ce petit journal au cours de l'année, traitant d'une variété de sujets et de thèmes se rapportant à l'histoire: nous espérons qu'ils vous intéresseront, et nous invitons vos suggestions et vos commentaires.

 

Message du Président de LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LA VALLÉE DE MEMRAMCOOK à la réunion annuelle du 25 mars 1979

 

Il me fait plaisir à titre de président de la Société Historique de la Vallée de Memramcook de pouvoir vous donner une idée assez générale de ce qu'est notre société historique, de vous parler de ses activités et de ses projets futurs. Je me dois de vous dire tout de suite que la Société Historique de la Vallée de Memramcook est une des plus jeunes des sociétés historiques, car elle n'a qu'un peu plus de deux ans d'existence.

 

Il est fort probable que la fondation d'un tel organisme a été amenée à la suite d'un projet quelconque ou d'une idée issue d'un besoin historique. Ainsi par exemple, pour ce qui est de la société de la Vallée, il nous faut revenir quelque peu en arrière, si nous voulons trouver la vraie raison de sa création. Au mois de novembre 1976, plus d'une centaine de personnes représentant une vingtaine d'organismes avaient été invitées au Monument Lefebvre afin de voir ensemble ce qui pourrait être fait pour sauver le Monument et même le faire revivre si possible. A cet rencontres avec les administrateurs, nous avons aussi rencontré le Conseil d'Administration de l'Institut afin de conclure une entente en vue de l'utilisation du Monument. Déjà à ce moment-là la Commission Nationale des Lieux et Sites Historiques du Canada était informée de nos intentions quant à l'avenir du Monument et ce grâce à M. Jules Léger. Si aujourd'hui on parle d'utiliser le Monument comme lieu d'interprétation du fait de la survivance acadienne, c'est bien à la suite du travail fait par M. Léger auprès des membres de cette dite commission. Aussi nous lui en serons toujours reconnaissants.

 

Encore à présent, nous sommes toujours en contact avec les gens de Parcs Canada et tâchons d'être le plus informés possible de ce qu'ils pensent faire avec une partie du Monument. Le bureau de direction est bien conscient du rôle qu'il a à jouer dans ce sens. Aussi ce projet demeure toujours une de nos priorités, même si la société s'est donné d'autres buts.           

 

Dès nos premières réunions, nous avons essayé de nous motiver en prenant connaissance de quelques feuilles qui traitaient de certains aspects de l'histoire de la Vallée. Mais comme la région n'a pas son histoire d'écrite, le bureau de direction a fait tout son possible pour trouver quelqu'un qui serait intéressé à entreprendre un tel projet. Après avoir trouvé la personne, nous avons pu embaucher quatre personnes qui ont ramassé et classifié une grande quantité de documents sur la période de 1765 à 1845. Ensuite ils ont pu commencer la rédaction de leur recherche qu'ils n'ont pu terminer faute d'argent. Le projet de cette recherche est intitulé "Memramcook: un siècle d'histoire". À l'automne, nous nous proposons de renouveler notre demande pour un autre octroi dans le cadre de Canada au Travail.

 

Grâce aux démarches de notre secrétaire auprès de l'Office National du Film, nous avons obtenu l'unique copie du film intitulé "Les Aboiteaux", qui a été tourné dans la région au début des années '50.

 

Quant aux réunions de nos membres, nous avons tenu trois réunions générales jusqu'à présent. La première fut marquée par le lancement du livre de Della Stanley sur Pierre-Amand Landry et de celui de Charlotte Cormier intitulé "Écoutez bien, petits et grands". Aussi lors des Fêtes Acadiennes de la Vallée l'été dernier, la Société Historique organisa une soirée à laquelle avaient été invités Lorraine Léger qui parla des chavaries, Paul Surette qui donna un aperçu de la recherche faite sur l'histoire de la Vallée, et Bernard LeBlanc qui présenta une série de diapositives sur des maisons de la région. Enfin, la troisième réunion eut lieu à la fin de janvier à l'occasion de notre première assemblée annuelle. En plus des rapports réguliers, quelques personnes prirent la parole, à savoir le Dr Jean Daigle, Paul Surette et quelques représentants de Parcs Canada. Pour terminer le tout, l'Office National fit la projection du film "Les Aboiteaux" et la présentation de la bobine à la société.

 

Au cours des prochaines années, nous aimerions pouvoir identifier et localiser un certain nombre de sites historiques de la Vallée. Comme Memramcook est une des plus vieilles paroisses acadiennes, nous sommes conscients des possibilités dans ce domaine. Aussi il nous faudrait songer à l'érection de quelques monuments.

Présentement, nous faisons des démarches en vue d'avoir un projet de "Jeunesse Canada au Travail", dans le but de cueillir et classifier tout document ayant une valeur historique. Nous voulons profiter de l'occasion pour faire l'inventaire des objets historiques dans la Vallée. Nous croyons que ce travail est très urgent.

 

Au cours de l'année, nous nous proposons de publier un bulletin ou une feuille historique. C'est là certes une nécessité si nous voulons sensibiliser les gens de notre milieu à un patrimoine.

Un projet qui nous tient beaucoup à coeur et dont la réalisation n'est pas pour demain, est d'avoir un jour un musée dans la Vallée. Nous savons que c'est là un projet de longue haleine et que nous aurons à y mettre beaucoup d'efforts.

 

Enfin, les membres du bureau de direction sont conscients du travail qu'il y a à faire, mais ils sont optimistes quant à la réalisation de certains des buts qu'ils s'étaient donnés dés la fondation de la société. Avec la collaboration de quelques personnes dévouées et convaincues de la cause, il est possible de réaliser plusieurs projets d'intérêt historique dans la Vallée. C'est là mon souhait comme président de la Société Historique de la Vallée de Memramcook.

Edmond Babineau, président

 

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La Société Historique de la Vallée de Memramcook publiera plusieurs numéros de ce petit journal au cours de l'année. Le coût de chaque exemplaire – $1.00 aux non-membres.

Le journal sera distribué gratuitement aux membres de la Société.

 

Pour assurer que vous receviez chaque numéro aussitôt publié, il suffit de faire parvenir votre cotisation annuelle de membre ($5.00), avec votre nom et adresse, au comité de Publication, C.P. 235, St-Joseph, N.-B. Toute demande d'information peut aussi être adressée à cette même adresse.

 

ARBRE GÉNÉALOGIQUE
DE LA FAMILLE BREAU DE MEMRAMCOOK

 

VINCENT BROT,, né en 1631, en France; arrivé en Acadie (à Port-Royal) vers 1652. En 1661 il épousa Marie Bourg (Bourque), dont les parents, Antoine Bourg et Antoinette Landry, étaient arrivés en Acadie de France en 1642.

 

Un recensement par Sieur Randin, le 5 novembre 1671, nous fournit l'information suivante:

 

Vincent Brot, agriculteur, âge: 40; sa femme, Marie Bourg, âge: 26. Enfants: quatre – Marie, 9; Antoine, 5; Marguerite, 3; et Pierre, 1 an. Bétail: 9, et 7 brebis. Terre en cultivation: 4 acres.

 

Vincent Brot est décédé à Port Royal en 1686, à l'âge de 55 ans; sa veuve Marie y est décédée en 1730, à l'âge de 84.

 

Certains des onze enfants de Vincent Brot ont souffert les misères de la déportation de 1755:

Pierre, qui était âgé de 85 ans lors de la déportation, fut déporté avec sa femme, Anne LeBlanc, âgée de 75 ans, et leur famille. Leurs noms paraissent sur un document en date du 25 avril 1757, intitulé: "La condition des habitants français de la Nouvelle-Écosse habitant le bourg de Braintree, à dix milles au sud de Boston, contenant les noms de ces personnes, et l'état de leur santé."

 

Paul Brot, né en 1717 (aussi fils de Pierre), marié à Marie-Josephe Landry, fut envoyé au bourg de Waltham, avec sa famille de six enfants.

 

Les acadiens exilés sont restés là où ils avaient été déportés pour une dizaine d'années. Puis, en 1766, le Canada étant redevenu une possession anglaise, tout comme les États Unis, ils ont demandé permission de retourner au Canada. La GAZETTE de Québec, le premier septembre 1766, publiait ce rapport: "Le Schooner Ferry" est arrivé de Boston hier soir, avec 40 Acadiens...". Et une semaine plus tard, le 8 septembre, un autre rapport dans LA GAZETTE nous dit "Le Schooner Good Intent ", sous le capitaine Samuel Harris, est arrivé aujourd'hui avec un bon nombre d'Acadiens....".

 

2e        JEAN BROT, né en 1675, fils de Vincent Brot et de Marie Bourg, marié en 1699 à Anne Chiasson, fille de Gabriel Chiasson et de Marie Savoie, de Beaubassin. Ils se sont établis à Port-Royal, où Jean est décédé le 17 avril 1751, à l'âge de 76 ans.

 

Bien que Jean soit décédé quatre ans avant la déportation, certains de ses enfants ont été déportés: Pierre, né en 1712, et Simon, né en 1718, furent déportés au Massachusetts; Antoine, né en 1717, fut déporté au Connecticut.

 

Le frère de Jean, Antoine, (né 1666, marié en 1687 à Port-Royal à Marguerite Babin) et leur fils Charles (de Pisiguit, marié à Claire Trahan) furent faits prisonniers par les Anglais le 5 septembre 1755, puis internés dans le Fort Edouard, à Windsor, et le mois suivant ils furent embarqués à bord d'un des navires, soit le Sloop Ranger ou le Dolphin, et firent voile du Bassin des Mines le 27 octobre 1755, à destination du Maryland, aux États Unis. On les retrouve le 7 juillet 1763 à Port Tobacco, au Maryland, et vers 1766, ils quittèrent cette localité, se rendirent à la Louisiane et se fixèrent à St-Gabriel, Iberville. Ils firent ce long trajet à pied.

 

3e AMBROISE BROT, né en 1705, fils de Jean Brot et d'Anne Chiasson; marié à Port-Royal le 29 octobre 1726, à Marie Michel, fille de Jacques Michel et de Catherine Commeau . Il s'est établi à Chipoudie (aujourd'hui Riverside, comté Albert), devient ensuite, vers 1760, l'un des premiers colons et pionniers de Néguac, N.-B.

 

Ambroise et la plupart des membres de sa famille ont échappé à la déportation en se cachant dans les bois dans la région de Beauséjour et à filer l'est de notre province actuelle du Nouveau-Brunswick.

 

Cependant, Athanase, le fils d'Ambroise, marié à Marie LeBlanc, habitait St-Jacques de Cabahannocer, en Lousiane, en 1766, avec deux enfants; il y est encore, avec cinq enfants, en 1777.

 

4e        JOSEPH BREAU, né à Port-Royal le 17 juillet 1727, fils d'Ambroise et de Marie Michel. Né à Port-Royal. Joseph est allé avec ses parents d'abord à Chipoudie, puis à Néguac. En 1760 il épouse Marie-Blanche Boudreau. Le ménage s'établit à Richibouctou. En 1768 Joseph fut interné au Fort Edouard, à Windsor, N.-É., jusqu'en 1770, alors qu'il s'établit à Memramcook-est avec sa famille.

 

5e        JOACHIM BREAU, né à Richibouctou vers 1772, fils de Joseph Breau et de Marie-Blanche Boudreau; marié en avril 1809 à Richibouctou, à Victoire  Blanchard, fille de Joseph et de Marie Henri, du Village d'Aldouane. Victoire est décédée au même endroit le 13 janvier 1864, à l'âge de 77 ans.

 

Ce Joachim Breau est l'ancêtre de tous les Breau de Memramcook.

 

6e        DOMINIQUE BREAU, né à Tédiche (Dupuis Corner) le 31 décembre 1812, fils de Joachim et de Victoire Blanchard. Le 22 septembre 1834 il épouse Françoise Hébert, née à Tidiche le 11 septembre 1815, fille jumelle de Joseph Hébert et de sa première femme, Victoire LeBlanc. La famille s'est établie dans la paroisse de Memramcook, où Dominique fut inhumé le 28 octobre 1883.

 

7e        OLIVIER BREAU, né à Memramcook , fils de Dominique Breau et de Françoise Hébert; le 19 juillet 1875, à Memramcook, il épouse Sylvie  LeBlanc, née le 20 mai 1854, fille de Laurent LeBlanc et de Lucie DesBarres, de Menoudie, N.-É. Olivier est décédé à Memramcook le 15 janvier 1920; Sylvie le 16 mars de la même année.

 

8e        ALFRED BREAU, né à Memramcook le 13 avril 1893, fils d'Olivier Breau et de Sylvie LeBlanc; marié à Rhéa LeBlanc, fille de Napoléon LeBlanc et Arthémise Gauvin.

 

Joachim (Josh) Breau (frère d'Alfred), né à Memramcook en août 1882, marié à Josephine LeBlanc, fille de Dosithé LeBlanc;

 

Jean (Johnny) Breau (frère d'Alfred et de Joachim), né à Memramcook en mai 1896, marié gère Marie Ouellet, fille de Maximilien Ouellet , 2e Rosée Cormier, fille de André Cormier.

 

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MEMRAMCOOK: UN SIÈCLE D'HISTOIRE

 

Pour longtemps après sa fondation au tournant du XVllle siècle, la colonie de la Vallée de la Memramkouke constituait un des postes les plus avancés de la frontière acadienne. Mais, ce fut peu de temps après la déportation que cette région prit sa plus grande importance et devint même cruciale pour la survie des Acadiens. Ceci s'explique principalement par deux raisons.

 

Puisque ces terres furent réservées à des militaires anglais qui ne s'y installèrent jamais, elles ne furent pas accaparées par des villages anglophones comme ce fut le cas de la plupart des anciens marais acadiens. Alors, peu de temps après les dispersions des Acadiens purent y revenir. De plus, à cause de plusieurs circonstances heureuses, pour ne pas dire providentielles, la petite communauté acadienne qui s'y établit fut plus ou moins laissée en paix. Elle ne fut pas beaucoup déranngée durant une période de quelque 15 ans.

 

Ce fut la chance dont ces Acadiens avaient grand besoin pour reprendre leurs souffle. Bien qu'après cette tranquilité bénéfique ils aient été durement éprouvés par mille difficultés: des ingérences, des tracasseries, des évictions, des menaces de prison, etc., ils avaient eu le temps pour accomplir leur travail essentiel, celui de rebâtir leur société acadienne. Celle-ci avait déjà pris racine.

 

Au tournant du XlXe siècle, ce fut cette civilisation acadienne que les colons de Memramkouke purent répandre sur une vaste étendue qui allait de Tracadie aux deux Chimogoui. Il s'agit principalement des comtés actuels de Westmorland et de Kent.

 

Le mode de vie que Memramkouke avait recréé n'est rien d'autre que celui qui se continue maintenant. Donc, pour les Acadiens d'aujourd'hui qui veulent comprendre pleinement leur situation actuelle (et surtout ceux de la partie sud de la province), il s'impose de regarder ce que leurs ancêtres de Memramkouke ont construit et préparer durant cette période très importante.

 

Ce fut précisément ce thème qui fit l'objet du projet "Memramcook: un siècle d'histoire". Celui-ci fut parrainé par La Société Historique de Memramcook, et fut mis sur pied à la fin de janvier 1978, grâce à une subvention Canada au travail. La plupart de sa durée d'une année fut consacrée à fouiller complètement plusieurs immenses fonds documentaires, surtout gouvernementaux, qui touchent cette période. A l'heure actuelle plusieurs milliers de documents ont été inventoriés, copiés et classifiés. ils constituent un important fond d'archives pour la Société Historique de Memramcook et ils seront plus tard mis à la disposition de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la région.

 

Enfin, durant guère plus de deux mois, l'équipe de projet a écrit la plupart d'un premier volume de l'historique de Memramcook. De plus, le capital historique amassé et préparé permettra de faire plusieurs autre volumes sur cette importante période.

 

Paul Surette,

Jadis directeur du projet "Memramcook: Un siècle d'histoire"

 

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FAITS ET DATES HISTORIQUES SUR LES ORIGINES DE MEMRAMCOOK

 

1605 – Exploration des côtes de la baie Fundy au Cape Cod par Champlain et Poutrincourt. Ils ont fait mention d'une Pointe Rocheuse à l'embouchure des rivières Memramcook et Petitcodiac: c'est tout probablement la pointe de Beaumont, ou Folly Point, nommée ainsi par le cartographe DesBarres en l'honneur de son arpenteur, nommé Folly.

 

1612 – Biencourt et les Pères Biard et Massé, Jésuites, se rendirent à la rivière Memramcook. Ils racontent qu'il y avait une trentaine de campements indiens, comprenant 60 à 80 cabanes.

 

1676 – Memramcook est inclue dans la seigneurie de la Vallière, qui comprenait Beaubassin (Amherst et Sackville) et le territoire des trois rivières Shepody, Petitcodiac et Memramcook.

 

Vers 1680 – Un bateau français exporte 3,000 peaux et fourrures, dont la majeure partie venait de nos régions.

 

1698 – Pierre Gaudet et René Blanchard, deux jeunes aventureux du haut de la rivière Port-Royal, vinrent se défricher un lot près de l'ancien pont de Rockland. Ils accompagnaient leur oncle, le meunier Thibodeau, qui s'était établi à Shepody. Par la suite quelques colons s'établirent dans la région avant 1710.

 

1713 – Traité d'Utretcht, par lequel l'Acadie passe définitivement sous l'Angleterre. Celui-ci réclame le territoire des trois rivières, y compris Memramcook. De nouveau colons vinrent s'établir dans notre région, pour s'éloigner de la domination anglaise.

 

1740 – Après cette date la colonie de Memramcook progresse rapidement. C'est à cette période que la première chapelle fut construite, près du pont de Rockland.

 

Vers 1749 – Érection de Fort de la Gallissonnière à la Pointe Rocheuse (Beaumont) pour protéger les limites de la colonie française. Le plan de ce fort est aux Archives de la Marine, à Paris. Ce projet fut abandonné et remplacé par l'érection du Fort Beauséjour.

 

1751 – Recensement de Memramcook. On comptait dans la Vallée 51 familles et 250 personnes. La colonie devint prospère. L'abbé Leloutre avait obtenu de l'aide financière du gouvernement français, pour assécher les marais.

 

1755 – Expulsion des Acadiens – prise du Fort Beauséjour par les Anglais. Les colons de Memramcook sont tenus à l'écart. C'est en 1756 que le colonel Scott, avec 300 hommes, se dirigea vers Memramcook; ils brûlèrent 125 bâtiments et s'emparèrent de 300 têtes de bétail et chevaux. Ils revinrent trois fois au cours de l'hiver pour chasser les Acadiens cachés dans les bois (ils durent vivre cachés ainsi pendant sept ans).

 

1763 – Traité de Paris, où la colonie de la Nouvelle-France (Québec) passe sous l'Angleterre. Les colons acadiens signèrent une soumission et par la suite s'établirent de nouveau à Memramcook, ainsi que d'autres colons régufiés au Fort Beauséjour au Fort Edouard (Windsor), de la Nouvelle-Angleterre et de la rivière St-Jean.

 

1767 – Memramcook est desservi par les missionnaires ambulants, les abbés Bailly et Bourg.

 

1772 – DesBarres achète la concession des terres incluant le territoire de la Vallée de Memramcook, jusqu'à Calhoun.

 

1780 – Construction de l'église de la Montain par l'abbé Bourg.

 

1781 – Érection canonique de la paroisse sous le vocable de St-Thomas, par Mgr Briand, évêque de Québec.

 

1782 - L'abbé Joseph Thomas Leroux fut nommé premier curé résident de Memramcook, avec missions des paroisses avoisinantes. Ii décéda en 1794 — les restes mortels reposent sous l'église de pierre actuelle.

 

1796 - Incendie de l'église de la Montain, dont le toit était couvert de chaume.

 

Vital Gaudet.

 

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LA VALLÉE DE MEMRAMCOOK

 

Vol. 1 No 2     Mai 1980

 

PONT CONVERT À GAYTON

Un pont convert a existé à cet endroit depuis bien des années. Au début, cette route était le seul lien routier entre "le Canada" et l'Acadie. Nous espérons vous présenter l'historique de ce pont, dans un prochain numéro.

 

Cueillette de documents historiques à Memremcook

 

Grâce à un octroi de $8,428.00 obtenu du gouvernement fédéral par la Société Historique de la Vallée de Memramcook, le projet de la cueillette de documents historiques a été amorcé à l'été, et les résultats sont des plus encourageants.

 

Quatres jeunes étudiants furent engagés dans le cadre de Jeunesse Canada au Travail, pour une période de 14 semaines de travail. La tâche était exigeante, surtout au point de vue de temps requis pour visiter les gens, leur expliquer le projet, obtenir leur confiance, et faire un examen et un triage des documents, des photos, des livres, qui pourraient avoir un interêt historique.

 

Plus de 250 maisons de la Vallée furent visitées, certaines à plus d'une reprise. Nous sommes encouragés de constater que presque sans exception, les personnes visitées ont reçu nos chercheurs très cordialement, et se sont montrées prêtes à coopérer et à faire leur possible pour assurer le succès de l'entreprise. Nous tenons à remercier bien sincèrement les centaines de personnes qui nous ont permis d'effectuer notre travail: sans elles, et sans leur bienveillance et leur bonne volonté, les beaux résultats obtenus n'auraient pu être réalisés. Quant aux personnes qui n'ont pas eu l'occasion de participer à notre projet - les quatorze semaines de projet ont bien sûr limité le nombre de familles visitées - nous les encourageons de partager avec nous tout document, livre, lettre ou photo qui pourrait être de valeur historique. Elles peuvent nous écrire à C.P. 235, St-Joseph, N.B., ou communiquer avec un membre du bureau de direction de la Société Historique, dont les noms paraissent plus bas.

 

Pour chaque maison visitée, une filière fut ouverte; cette filière contient plusieurs informations pertinentes, telles la situation géographique de la maison, son chef, les membres de la famille, ainsi que l'histoire de la maison et de la famille, dans la mesure du possible.

 

La cueillette a obtenu des résultats surprenants: au-dela de 1,400 documents, dont 180 photos et environ 225 livres. La plupart de ces documents nous ont été remis, mais là où les personnes tenaient à les conserver, on leur en demandait le prêt d'une semaine, afin de les photocopier.

 

Chaque document donné ou prêté fut classifié de manière classique et scientifique. En plus de ces documents, lors des visites aux maisons, nos chercheurs ont fait un inventaire de toute pièce d'antiquité qui s'y trouvait. Plusieurs pièces nous ont même été données: celles-ci furent numérotées et identifiées d'après la méthode utilisée par tous les musées. Cette manière de classifier les antiquités fut suggérée par les autorités de l'Université de Moncton, avec qui nos jeunes ont travaillé étroitement au cours du projet: nous tenons à les remercier de leur coopération.

 

Nos jeunes chercheurs ne se sont pas arrêtés là: en visitant les gens, ceux-ci racontaient souvent un peu l'histoire locale, alors des cartes géographiques de chaque région furent tracées, indiquant les anciens commerces, les écoles, les églises, les maisons importantes. Aussi, l'historique de certains villages fut écrit - non en détail, bien sûr, mais plutôt en général.

 

Enfin, une expositon d'une assez grande envergure fut montée lors des Fêtes Acadiennes de Memramcook, au mois d'août dernier. Ce mini-musée fut l'une des principales attractions des fêtes, et fut certainement apprécié par les centaines de personnes qui l'ont visité.

 

Les Directeurs de la Société Historique de Memramcook veulent remercier bien sincèrement les quatre jeunes qui ont travaillé diligemment et avec tant d'intérêt à la réalisation de ce projet:

 

Louise L. Léger, directrice du projet

Josanne Cormier, chercheuse

Michel Dupuis, chercheur

Lorraine Dupuis, classificateur

 

Un autre jeune, Michel Breau, choisi au début du projet comme classeur, dut quitter ce travail après seulement quelques semaines de travail.

 

En terminant nous voulons inviter de nouveau les personnes à partager avec nous tout brin d'histoire ou document historique qu'ils pourraient avoir en leur possession: aidez-nous à apprende notre histoire, à la comprendre, à la conserver, et à la partager avec d'autres.

 

Exécutif du comité de direction:

 

Edmond Babineau, président-758-9181

Béatrice Boudreau, vice-présidente-758-9811

Paul Surette, secrétaire

Fred Magee, trésorier-758-2511

 

LES MELANSON

 

CHARLES MELANSON, né en 1643, d'origine écossaise, arrivé en Acadie vers 1657, en compagnie de son frère Pierre. Marié vers 1663 à Marie Dugas, née en 1648, fille de l'armurier Abraham Dugas et de Marguerite Doucet. Charles s'établit à Port-Royal.

 

JEAN dit Jani MELANSON, né à Port-Royal en 1690, fils de Charles Melanson et de Marie Dugas, marié le 22 janvier 1714 à Madeleine Petitot, fille de Denis et de Marie Robichaux.

 

CHARLES dit Charlo MELANSON, né à Port-Royal le 19 janvier 1725, fils de Jean Melanson et de Madeleine Petitot, marié à Port-Royal le 17 janvier 1746, à Anne Breau, fille de Jean Breau et d'Anne Chiasson. Ce ménage aurait fait baptiser une fille et deux fils à Port-Royal, puis il disparut en 1752, trois ans avant la déportation. Il s'établit dans la région de Memramcook vers 1765.

 

PIERRE dit Pierrotte MELANSON, né vers 1753 ou 1755, fils de Charles Melanson et d'Anne Breau, marié à Memramcook en 1781 à Anne Richard, fille de René Richard et de Perpétue Bourgeois. (Devenue veuve, Anne Richard mariée 2ième le 4 février 1811 à David Melanson, de Scoudouc, N.-B., veuf de Marguerite LeBlanc et fils de Parotte Melanson et de Marie Granger.) La famille de Pierre dit Pierrotte s'établit à Scoudouc.

 

EUSTACHE MELANSON, né à Memramcook en 1787, fils de Pierre Melanson et d'Anne Richard, marié 1 er le 5 février 1811, à Memramcook, à Rosalie Bourque, fille de Joseph dit Chaculot Bourque et d'Anne-Marie Forest; marié 2ième à Louise Léger, veuve de Thaddée Richard, et 3ième le 6 novembre 1855, à Grand Digue, à Cecile Haché, fille de Maurice Haché et de Gertrude Després, de Grand Digue. Eustache Melanson s'établit dans la région de Memramcook, à côté d'un ruisseau qui porte son nom, à environ un mille au nord de l'Institut de Memramcook.

 

DAVID MELANSON, né le 27 mars 1814, fils d'Eustache Melanson et de Rosalie Bourque, marié à Memramcook, le 18 janvier 1836, à Marie Bourque, fille de Laurent Bourque et de Marguerite Pellerin.

 

Un frère de David, Maximin Melanson, s'établit à la Haute Aboujagane, où il fut l'un des premiers et principaux habitants.

 

SYLVAIN MELANSON, baptisé le 11 mai 1845, fils de David Melanson et de Marie Bourque, marié à Memramcook le 24 février 1873, à Nathalie  Ouellette, fille d'Amand Ouellette et de Marguerite Bourque.

 

THOMAS MELANSON,, né à Memramcook le 29 juillet 1878, fils de Sylvain Melanson et de Nathalie Ouellette, marié 1e` à Elizabeth Melanson, fille de Sylvain Melanson et de Dométhilde Bourque; marié 2i6me à Exelda Cormier, fille de Vital Cormier, de Ste-Marie, N.B.

 

LE COLLÈGE SAINT-JOSEPH ET SA VIE MUSICALE AU TOURNANT DU XXe

 

Par Paul Surette

 

En septembre 1896, Benoît Poirier, un garçon de 13 ans dont l'intérêt pour la musique était grand, quittait l'Île-du­Prince-Édouard pour Memramcook où il allait poursuivre ses études au Collège Saint-Joseph. À son arrivée à l'institution, des ouvriers y construisaient un nouvel édifice. Celui-ci était destiné à l'enseignement des sciences, mais devait en plus comprendre une belle salle de théâtre. Il servirait surtout à commémorer l'oeuvre du père Lefebvre, le fondateur du collège, dont la mort était survenue l'année précédente.

 

Nous brossons un petit tableau de ce que représentait le Collège Saint-Joseph et surtout sa vie musicale à l'époque où le collégien Poirier y jouait dans la fanfare et l'orchestre et y commençait une carrière d'organiste qu'il devait achever dans les plus grandes églises du Canada.

 

I. Memramcook et le Collège Saint-Joseph

 

Les deux contours de la riche et fertile vallée de la Memramcook constituent encore un des plus beaux sites des Maritimes. C'était bien le cas à la fin du XXe siècle.

 

Depuis les années 1860 et l'arrivée de la voie ferrée, les Acadiens de cette ancienne région de peuplement étaient en train de s'ouvrir au monde anglophone et nord-américain qui les entourait tout en prenant connaissance d'eux-mêmes comme en témoigne la première "convention nationale" de 1881.

 

Un grand élément de cette renaissance acadienne fut justement le collège que fonda, en 1864, le père Lefebvre. Toutefois, la main-mise tenace des Irlandais sur la hiérarchie écclésiastique de l'époque valut à cette institution française et catholique de devoir aussi accommoder les catholiques anglophones. Au tournant du siècle, le tiers des élèves étaient de langue anglaise et une grande partie du cours commercial se donnait exclusivement en anglais. Le prospectus de l'institution portait fortement à l'attention une situation permettant aux jeunes Acadiens d'apprendre cette dernière langue avec "des condisciples et des professeurs dont l'anglais est la langue maternelle."(1)

 

L'institution était régie par une corporation de sept membres, dont faisait partie le supérieur (en l'occurence le père Amédée Roy, le successeur du père Lefebvre (2). En majorité recruté parmi les pères Sainte-Croix, le corps enseignant comprenait 25 professeurs, nombre qui resta constant au cours du séjour du jeune Poirier. Ce corps, dont deux-cinquième des membres étaient cependant laïques, comprenait des Acadiens, des Québécois et des Irlandais.(3)

 

À cette époque le nombre d'élèves pour une année était , en moyenne, à peu près de 190, bien que ce total augmentait toujours (4). Quoique le collège fût fondé afin de servir principalement les Acadiens, ceux-ci y étaient en minorité. En 1897-98, sur cinq élèves du collège deux seulement étaient Acadiens, deux étaient Anglophones et un Québécois. L'élément francophone restait néamoins majoritaire. (5)

 

Le collège fut établi en fonction d'y offrir le cour classique. Mais, vu l'esprit de "progrès" qui était celui du XIXe siècle finissant et vu le contexte nord-américain de la civilisation on y avait ajouté un bon contrepoids de matières scientifiques. Le cours commercial était aussi offert mais se revêtait d'un fort accent anglais.

 

II. La musique

 

Toutefois, ce sont les activités musicales à Saint-Joseph qui nous intéressent particulièrement.

 

Dès sa fondation, les aptitudes musicales semblent avoir été mises à bon escient au collège. Quelques années après les débuts de l'institution (6), le père Lefebvre fit venir de France une vingtaine d'instruments à vent. Ceux-ci constituèrent la base matérielle d'une fanfare qui deviendrait une des gloires du collège.

 

1.         Le directorat.

 

Nous ne connaissons rien des premiers professeurs de musique. Il s'agissait peut-être du père Lefebvre lui-même. Vers les années 1870, c'était l'abbé Lauvrière qui assumait ces fonctions. Il eut comme successeurs M. Édouard Ringuette (jusqu'en 1881) et le père A.-T. Bourque (entre 1881 et 1889). En cette même année, ce dernier fut remplacé par le père Sylvère J. Arsenault qui fut, de façon intermittente, le directeur musical jusqu'en 1899.

 

Ce natif du Village-des-Abrams sur l'Île du Prince Édouard était un musicien naturel, un autodidacte. Il jouait de presque tous les instruments et enseignait toutes les matières musicales'' (8). Malheureusement, sa santé précaire rendit son directorat incertain. Après un premier intérim contrariant entre 1893 et 1896, il en advint un second à l'année 1899-1900: à cause de son épuisement, le père dût abandonner toutes ses charges musicales. Ses cours et la conduite des diverses formations furent partagés par trois autres professeurs (9).

 

Mais, l'arrivée du père Hippolyte D. LeBlanc, un autre ancien du collège, marqua un renouveau pour la musique à Saint-Joseph. Comme le père Sylvère, il cumulait toutes les fonctions musicales possibles. Afin de donner suite à l'ancienne Société Sainte-Cécile dont l'organisation avait été suspendue au cours de la direction du père Sylvère (10) le père Hippolyte tenta de mettre sur pied une Société philharmonique. Son enthousiasme surmonta beaucoup de difficultés. Ses conseils firent revivre la fanfare délaissée à cause de l'état vieilli des instruments. En 1901, face à une mutinerie de jeunes musiciens jaloux à cause de l'excellence de certains de leurs confrères, il fit preuve de présence d'esprit pour régler une situation sérieuse.(11)

 

2.         L'organisation de la musique

 

a)         les cours et les élèves

 

Au collège, la musique était bien une discipline facultative, un art d'agrément. Il fallait payer 25 dollars par an pour des cours de piano et dix pour des leçons soit de cornet, de flûte, de violon ou de tout autre instrument(12). Ce n'était pas tous les étudiants qui pouvaient s'offrir un tel luxe. Néanmoins, les plus talentueux n'avaient besoin que de leur propre habilité pour chanter dans le choeur ou jouer dans les formations instrumentales. L'exemple de Benoît Poirier est probant. Sans avoir bénéficié de leçons comme telles, sa participation à la vie musicale du collège fut intense. Il faut signaler l'apport important des rares collégiens de Ille du Prince Édouard, car entre 1896 et 1902, presque sans exception tous ceux-ci participaient à la fanfare, à l'orchestre ou au chœur (13)

 

b) locaux

 

Avant 1900, la salle principalement affectée à la musique était le vieux théâtre. Celui-ci faisait partie intégrante du corps du premier édifice en pierre. Le père Hippolyte nous assure que là, livres, partitions et papiers de musique, instruments, pupitres, etc., tout était tassé pêle-mêle dans de vieilles armoires (14).

 

Après l'été 1900, quand l'aile F.-X. Cormier fut recouverte de pierre et aggrandie(15), son rez-de-chaussée du côté est (vers le devant du bâtiment) servait dorénavant de salle de musique. Et, c'est à son premier étage qu'avaient lieu les répétitions de la fanfare (16)

 

(Au prochain numéro, nous donnerons une description des différentes musiques qui se faisaient au Collège Saint-Joseph.)

 

Notes.

 

1. Extrait d'une description du Collège Saint-Joseph qui était incluse dans tous ses palmarès. Voir ceux de 1900-1901, p. 11

 

2. Album souvenir du Collège Saint-Joseph. 1864-­1939, p.7

 

3. En 1897-1897, sur 25 enseignants, dix étaient laïques et, quant à la composition ethnique (bien qu'elle soit difficile à définir), il y avait huit Acadiens, onze Québécois et six Irlandais; en 1901-1902, sur 24 professeurs - onze laïques: sept Acadiens, onze Québécois et six Irlandais. Les Québécois y maintenaient leur avantage. Voir Plamarès de ces années, au pp.3 et 4.

 

4. De 157 en 1897-1898, il passa à 210 en 1901-1902. Voir Palmarès de ces années, respectivement aux pages 29 à 33 et 29 à 35.

 

5. En cette année, il y avait 60% de Francophones (dont 40% étaient des Acadiens et 20% des Québécois) contre 40% d'Anglophones. Il va sans dire que ces pourcentages sont arrondis. Voir Palmarès.

 

6. Quelques-uns suggèrent la date 1867 (Procès-verbaux de la Société Sainte-Cécile (PVSSC), p.2); d'autres précisent que ce fut en 1871 (l'Album  souvenir du Collège Saint-Joseph, op. cit., p.42.)

 

7. PVSSC, p.2

 

8. Benoît Poirier à Henri Gaudet, lettre du 13 août 1953, Papiers de la famille Poirier.

 

9. Palmarès  de 1899-1900; pp. 3 et 4. M.T. Arsenault assurait l'enseignement général, le piano surtout; le père A.-T. Bourque, le violon; M. Raoul Bourbeau, la direction du chant et des ensembles instrumentaux. Ces deux laïques étaient sans doute des nouveaux gradués.

 

10. Palmarès de 1900-1901, p. 36

 

11. PVSSC. Pp. 10 et 11.

 

12. Palmarès

 

13. Ibid. Les exemples notoires en sont, à part Benoît Poirier, Toussaint Arsenault de Wellington, Bénoni Gaudet de Miscouche, Pierre Pineau et Benoît Gallant de Saint-Chrysostome.

 

14. PVSSC, p.3.

 

15. Ibid. Cependant, l'Album souvenir du Collège  (op. cit., p. 7) nous assure que ce "prolongement" fut fait en 1898.

 

16. PVSSC, P. 3

 

 

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LA VALLÉE DE MEMRAMCOOK

 

Vol. 2 No l      Août, 1988

 

LA CROIX DE LA MONTAIN

 

Comme certaines personnes de la région et surtout nos jeunes connaissent peu de détails au sujet de cette croix, il nous a paru important de profiter de notre journal pour donner quelques renseignements sur le sujet. Il faut bien dire tout de suite que nous n'avons pas l'intention de pouvoir donner une réponse à toutes les questions, à savoir, par exemple, les dimensions de la croix, son coût original, etc.

 

Ainsi, "la croix fut érigée en 1906 sous la direction de Sylvain (Cook) Gaudet et installée par feu Marcel D. LeBlanc et Émile S. Léger. Cette croix fut forgée et assemblée à l'atelier de M. Gaudet" (1). C'est Émile à Sylvain Léger "qui a fait la croix de la Montain" (2). Les instigateurs de ce projet furent le curé d'alors le Rév. père A. Roy, c. s. c. et le syndic local feu Sylvain T. Léger" (3).

 

"En souvenir de l'année du bicentenaire 1955 (de la déportation), la Succursale Lefebvre de la Société l'Assomption locale et le curé actuel, le Rév. père Arcade Goguen, c.s.c. prirent l'initiative de faire illuminer d'un système néon cette croix commémorative" (4).

 

Nous savons que le père Lefebvre avait déjà érigé une croix en cèdre ''avant 1880" (5). Selon M. Vital Gaudet, "une autre croix aurait été installée durant le stage des curés LaFrance ou Gauvreau. Celle-ci gisait sur le sol en 1873" (6)

 

On dit que la croix actuelle serait située dans le cimetière. En plus, selon "la tradition, 92 personnes furent inhumées dans ce lieu sacré. Vers 1804 ou 1814 dix-huit dépouilles furent exhumées et déposées au nouveau cimetière'. (7) A un certain temps, une clôture en indiquait l'emplacement.

 

Notes

 

1. Vital Gaudet, "Notes sur les origines de Memramcook" Société historique acadienne,

33deuxième cahier, 1962, pp.52-53

 

2. MEMRAMCOOK: Initiation historique, la Société historique de la Vallée de Memramcook, p. 53.

 

3. Vital Gaudet, "Notes sur les origines de Memramcook", Société historique acadienne, deuxième cahier, 1962, pp. 52-53.

 

4. Ibid.;

 

5. Ibid.;

 

6. Ibid.;

           

7. Ibid.

 

MOT DU PRÉSIDENT

 

Il me fait plaisir de pouvoir vous informer, grâce à notre journal, du travail accompli par la Société historique de la Vallée de Memramcook depuis quelques années et aussi de vous présenter les projets que nous espérons réaliser durant l'année '88. Grâce à des octrois des gouvernements, à des dons d'organismes de la région et au travail de certaines personnes, nous avons réussi à publier deux livres: Memramcook - initiation historique, par un groupe d'étudiants, et Memramcooke, Petcoudiac et la Reconstruction de l'Acadie, par Paul Surette. Aussi, nous avons parrainé quelques lancements de livres, tels que Sir Pierre-Amand Landry, par Margaret Stanley, et Zélika à  Cochon Vert, par Laurier Melanson.

 

Durant plusieurs années, la Société historique a consacré beaucoup de temps et d'énergie en vue de la conservation du Monument Lefebvre et de son utilisation, quand on pense seulement aux multiples démarches faites auprès de Parc Canada. L'automne passé, nous avons contribué financièrement à l'achat d'une plaque en bronze qui fut placée en avant de l'Institut et dont le dévoilement eut lieu le 22 octobre. Elle rappelle le bicentenaire (1955) de la dispersion des Acadiens.

 

Je dois dire que vous n'avez là qu'un aperçu général de ce qui a été fait depuis un certain temps dans la région de Memramcook.

 

En relisant les premiers numéros de notre journal, soit '79 et `80, j'ai constaté que la Société historique a réalisé en partie les objectifs qu'elle s'était donnés lors de sa fondation, à savoir sauvegarder le Monument Lefebvre et faire connaître l'histoire de notre région. Eh bien, on peut se demander aujourd'hui ce que serait devenu le Monument Lefebvre sans la vigilence de notre Société. Présentement la Société historique est représentée par deux membres, soit Bertholet Charron et moi-même, à la Société du Monument Lefebvre Inc; laquelle est présidée par Madame Muriel Roy. Nous avons assisté à plusieurs réunions déjà. La dernière a eu lieu au début de juin à l'Institut avec de hauts représentants de différents ministères. Selon les explications données, nous pourrons être fiers du Monument un jour lorsque tout aura été fait.

 

Parmi nos projets, il y en a un qui nous préoccupe le plus, à savoir l'achèvement du deuxième volume sur l'histoire de Memramcook. Nous aurions besoin de 6 000,00$ pour terminer le projet. Nous avons sollicité plusieurs organismes de la région, mais les sommes promises ne pourront suffire. Aussi, depuis un certain temps, nous parlons d'ériger un monument avec plaque en bronze en l'honneur des premiers Acadiens de la région. Ce projet devrait être réalisé au courant de l'année. En plus, nous suivons de très près le travail qui s'est fait et qui va se faire au sujet de la première chapelle qui aurait pu être construite vers les années 1730-1740 à la Pointe-aux­Boulots, non loin de l'ancien pont de Rockland. A ce sujet, nous avons un document préparé par les historiens et les archéologues du Ministère du Tourisme, des Loisirs et du Patrimoine. On peut y trouver des renseignements sur des fouilles qui ont été faites en 1985. Nous vous donnerons plus de détails dans le prochain journal.

 

Enfin, je représente la Société historique à un comité qui regroupe toutes les sociétés historiques francophones du Nouveau-Brunswick et qui a comme objectif l'érection d'un monument en l'honneur des Acadiens qui s'étaient réfugiés à la Pointe-à-Wilson, tout près du parc Enclosure, non loin de Newcastle. Près de 800 Acadiens seraient morts durant les hivers 1756-1757 sur un total possible de 3 500. Plusieurs de nos ancêtres sont passés par ce camp appelé le "Camp de l'Espérance". Ils s'étaient cachés là durant la dispersion. Nous avons à ce sujet un document de plusieurs pages. J'espère que nous pourrons vous donner plus de détails plus tard. Nous avons eu trois réunions à Newcastle. Le 13 février, nous avons rencontré à Fredericton, lors d'un banquet, le Ministre Roland Beaulieu qui nous a adressé la parole. Chaque société a présenté un rapport de ses activités et de ses projets futurs.

 

À titre de président, je souhaiterais que notre Société s'enrichisse de quelques membres de plus en `88. Les seules qualifications exigées, c'est que vous soyez intéressé-e-s à l'histoire de notre région. Vite, rejoignez-nous!

 

Edmond Babineau, président La Société historique de la Vallée de Memramcook

 

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RUISSEAU DES CABANES

 

Texte tiré de Vie de l'abbé Lafrance, Rév. Ph,.-F. Bourgeois, ptre, c.s.c. p. 72

 

À Memramcook-Est, environ un mille au-dessous de l'église de Notre-Dame-de-Lourdes, en droite ligne entre cette dernière église et celle de Saint-Thomas de Memramcook, sur la terre de feu Anselme Landry, on voit, dans un ravin, le site historique des cabanes.

 

La tradition raconte que, immédiatement après la capitulation de Beauséjour, en 1755, douze familles de Beaubassin se réfugièrent en cet endroit isolé. Neuf cabanes y furent construites. Les réfugiés se rendaient, en canot, à une courte distance de ce ravin par la rivière d'abord, puis par le lac qui était plus large et plus profond qu'aujourdhui

 

Comme toute cette région n'était pas encore défrichée, ni habitée, cette retraite offrait, au moins pour quelque temps, une assez bonne sûreté. Les douze familles y demeurèrent dix-huit mois d'où elles partirent pour aller s'établir à Shédiac ou plus au nord.

 

En aval du site des cabanes, sur la terre de Vital Saulnier, près d'un petit cours d'eau qui se décharge dans le Ruisseau-des-Cabanes lequel, à son tour, conduit ses eaux dans le lac, il y a plusieurs pierres qui portent de vieilles inscriptions assez difficiles à déchiffrer. Sur une de ces pierres on voit les caractères ou signes suivants:

 

Sur une autre, on distingue ce qui suit:

 

T. A./' 100 V /. ` 4.                             N E      .... 50

10                                                       E. V. B. 100

V

 

DIRECTEURS DE CHOEUR DE CHANT

 

Voici un résumé des directeurs de chant de la paroisse de Memramcook entre 1862 et 1987.

 

On pense que c'est vers les années 1862, que Honoré Cormier de l'Anse-aux-Cormier a organisé dans la paroissE St-Thomas de Memramcook un choeur de chant. Celui-ci a fait des études pendant deux ans, au collège de Sainte­Anne-de-la-Pocatière au Québec. Revenu par ici, il fonda un choeur et chanta une messe, probablement la Messe Royale "Plein chant" et, d'après certains écrits, ce fut un événement "sensationnel".

 

Son sucesseur serait un Québécois du nom de Ringuette. Vers les années 1874 lui succéda le père Arsenault, un Sainte-Croix, c.s.c., en 1890. Par après, il est devenu un père séculier.

 

Vers les années 1900, Jude LeBlanc était directeur et chantait les messes du matin. Il marchait de La Montain à l'église. Ensuite vers les années 1910 à 1920, c'est Sifroi Gaudet de McGinley, qui dirigeait le choeur de chant. Un écrit du journal l'Évangéline se lit comme suit: "1915, Sifroi Gaudet dirige le choeur paroissial de Memramcook pour la messe de minuit. La messe Bordelaise et Magnus Dominus était au programme."

 

En 1920 il fut remplacé par Narcisse LeBlanc, de 1920 à 1922. De 1922 à 1929, c'est Edmond Gaudet qui dirigea h choeur de chant. Celui-ci doué musicalement dirigea un orchestre, une fanfare, en plus de jouer du violon pour des solos à l'église. Alfred LeBlanc, le frère de Narcisse, dirigea de 1929 à 1940.

 

Donatien Gaudet dirigea une année, 1940-1941. Ensuite on se partagea la tâche entre Alderic Belliveau et Lucien Léger. Ce dernier fut remplacé par son fils Lorenzo Léger en 1943. C'est lui qui introduisit le chant grégorien, avec l'aide du père Quenneville, c.s.c. Il dirigea jusqu'en 1946. De 1946-1947, Lucien Léger. Lorenzo reprit de 1947­1957. Le frère de ce dernier, Charles-Auguste Léger, dirigea la chorale de 1957 à 1966. Guy Léger, en 1967­-1968.

 

Ensuite ce fut le père Emery Brien, c.s.c., vicaire à la paroisse, qui s'occupa de la chorale de 1968 à 1979. Il fonda un groupe rythmé composé de dix chanteurs et quatre musiciens, qui chantait la messe du samedi soir. Ces chants furent mis sur deux disques, "Aube Nouvelle" et "Merveilleux". Ce groupe exista pendant une dizaine d'années.

 

Après avoir toujours eu des hommes comme directeurs, voilà enfin une femme qui prend la relève. C'est Géraldine Cormier qui dirigea de 1980 à 1984. L'armé 1983 elle partagea la tâche avec Charles LeBlanc.

 

Les trois années suivantes: 1985, Charles-Auguste Léger; 1986, Géraldine Cormier; 1987, Alban Léger.

 

(Recherche par Charles-A. Léger)

 

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QU'ELLE ÉTAIT BELLE LA VALLÉE!

 

-          Arrête! Arrête que je te dis! C'est là que je restais.

-          En es-tu sûr?

-           B'en j'croirais. I guess so. C'est là que mon défunt père et ma défunte mère restaient...Que Dieu les garde! (Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  Ainsi-soit-il.)

-          Ouais...Ouais...J'les connaissais?

-          B'en j'croirais. Ferdinand à Jos à Raphaël, c'est mon père. Agnès à François à Anselme, c'est ma mère.

-          Ouais...Ouais...

--         Ma mère, c'est la soeur de Tante Salomé.

-          Salomé! Ta tante américaine qui reste à Waltham?

--         Yes sir! Elle a été aux États en 1930. Elle a travaillé à Waltham. Jamais mariée...restée vieille fille.

-          Ouais...Ouais...

-          Ah! Elle reste encore aux États. J'crois b'en qu'a y restera jusqu'à la fin de ses jours.

-          Ouais...Ouais...! Vieille fille... Ouais... B'en riche! J'pense b'en! Jamais mariée...

-          Ouais... Elle vient vous voir, des fois?

-          Elle aimerait b'en ça, mais elle est pas b'en. Elle perd le ballant. La tête lui vire. C'est plus une jeune poulette.... You know...

-           B'en! B'en. Elle a pas pu venir cette fois icitte. Elle 'a pas de bons rognons. Ses poumons `sont pas le "djable" non plus. Ah! b'en, ça passe la vie! Ça passe vite! Ça passe vite! Ah! Well! Comme je disais, c'est là que mes vieux parents vivaient. Les souvenirs...ça fait jongler …

 

C'est ainsi que nos deux "Américains" de Memramcook, arrivés à Lourdes par une belle après-midi de juillet l'an passé, ont eu le premier choc de leur vie quand ils se sont trouvés face à face devant le "progrès" qu'ont apporté les gens de la Vallée.

 

Cinquante ans plus tôt, en 1937, Pierre à Ferdinand à Jos à Raphaël quittait la belle Vallée de Memramcook et s'exilait aux États (comme on disait à l'époque) avec son ami Willie à Jérome à Manuel. À Waltham, ils ont rencontré deux jeunes filles, originaires de Pré d'en Haut, qui travaillaient dans les usines près de Boston. Ils se sont courtisés, et le mariage n'a pas tardé. Et les enfants n'ont pas tardé à venir non plus!

 

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-           Eh! Willie! On `peut pas rester icitte. Le monde va se demander qu'est-ce qu'on fait icitte, avec notre Ford des États, arrêtés sur le bord du chemin.

-           Ouais...Ouais...Pierre, tu as raison. Good God! Tu as vu les maisons icitte? Hé! C'est pas des "peanuts" comme on dit aux États. Des "bungalows", des "ranchstyle houses", on se croirait quasiment en "Florine".

For sure...I mean... Les gens sont fiers icitte. Ils ont toujours été comme ça au Village du Bois.

-          Quoi? Village du Bois? Je croyais que c'était Lourdes.

-           Village du Bois...Lourdes... C'est toute la même chose! You know what I mean... C'est grand la Vallée de Memramcook! On peut quasiment voir les "mountains" du comté d'Albert quand on se trouve juchés icitte, sur les hauteurs de Lourdes, comme tu dis.

-           Quel beau panorama! Je me sens tout ému. Je peux voir à perte de vue. Là, en ligne droite à partir d'icitte, c'est le clocher de l'église Saint-Thomas. Aussi, le chemin du marais droit comme une flèche.

-           B'en! B'en! Tu rêves comme un poète, mon cher Pierre. Tu es au Village du Bois et pas aux États...You know. Yeah! Come on...Regarde là. Là...C'est le curé. Non? Là, pas loin de la grotte.

-          Ouais... Ouais... Tu as raison. C'est b'en le Père Curé. Ohé! Père curé!

-          Ah! Bonjour! Des Américains? Non? Oui, C'est ça. C'est moi le Père Curé. Vous me connaissez?

-           Not really, but... On sait qui vous êtes. Ma soeur du
Lac me parle souvent de vous et de la chorale.

-          Vraiment? Qui êtes-vous?

-           Moi, je m'appelle Pierre à Ferdinand à Jos à Raphaël. Et mon "chum", Willie à Jerome à Manuel. On arrive des États. Nos femmes sont restées aux États, mais elles vont venir nous rejoindre la semaine prochaine.

-           Vous êtes fatigués. Vous arrivez de Waltham. Ça vous dirait de venir faire un tour du presbytère? Là, il ne fait pas trop chaud. La brise de la Vallée va bientôt arriver.

-           Well, thank you...but... Mon frère Eustache et sa femme Philomène nous attendent. On est pressé. B'en, on reviendra. C'est promis. Mon frère Eustache reste au Lac. On leur a dit qu'on serait là à 6 heures. Mais avant ça, j'aimerais b'en d'aller faire un tour à l'église.

-          D'accord! D'accord!

-          Pardon? What?...

-          Allons-y tout de suite. La porte de la sacristie est ouverte.

-          Ah! B'en! Merci b'en, mon Père.

 

(Les "Américains" entrent dans la sacristie et le curé les dirige vers la. porte qui mène au sanctuaire de l'église. Après quelques instants...silence... Nos "Américains" sont là, debout, saisis, comme s'ils voyaient des petits hommes verts de la planète Mars.)

 

-           Willie, look! My God! What's going on?... What a change!... Je suis perdu. Je `comprends plus rien. Où est l'autel? Le grand autel? La sainte table? Les autels des côtés? La chaise? Le curé pourra plus monter en chaise?

-           Ouais...Ouais... Well! Well! I'll be darn! Mon grand-père avait travaillé icitte il y a b'en longtemps. Il m'a raconté toute l'histoire de l'église. For Pete's sake... Ils ont tout défait l'église... Je `comprends plus rien... Really... What a change!...

-           C'est que... Bien... Voilà...Vraiment... On a fait la même chose partout... A l'église Saint-Thomas, c'est pire que ça. Vous irez faire un tour et vous verrez bien pour vous-mêmes.

-          Ah! B'en. Je peux pas croire. C'était si beau avant. Well!... Well!... Well!... Quia fait ça?

-          Bien... Vraiment... Enfin...

-          Ouais...Ouais... Really different. Yeah. That's it! Different.

-          Le renouveau liturgique a fait beaucoup de choses... Vraiment... Bien... Enfin...

-          Le quoi? Tu as dit quoi?

-           Le renouveau liturgique a fait beaucoup de choses...peut-être trop vite...Enfin... Vraiment... Je pense. Vatican II a amené beaucoup de changements. C'est ça.

-           Le Vatican? Ça n'a rien à voir avec ça icitte, à Lourdes. For God's sake-- I'm all mixed up. Je peux pas croire. Je su' tout "bouloxé". Je peux pas croire...

-          Aux États, on n'a rien touché dans les églises...quasiment rien pour dire. That's progress, I think.

-          Enfin... On a fait la même chose partout. Le comité liturgique, je crois bien.

Well! Well! Si mon père voyait ça! Ferdinand à Jos à Raphaël. Il retomberait mort! Aussi sûr que ça! Well! Well! Well! Ça me fait trop mal. Viens Willie! Viens! On va voir mon frère Eustache. Il nous attend... On va dévaler à Saint-Joseph demain... B'en, merci b'en, Père curé, vous êtes b'en "nice"... À la royure..,.

-          Bien, salut. Je vous reverrai à la messe dimanche. Vous allez venir, non?

-          Ah! Ouais... c'est sûr. On y sera. A la royure.

 

(N.B. À suivre au prochain numéro. Nos deux "Américains" de Memramcook vont se rendre à l'église Saint-Thomas à Saint-Joseph.)

 

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UN MONUMENT
AUX PREMIERS COLONS DE MEMRAMCOOK
après la déportation

 

Pendant une époque où ce fut très difficile, voire dangereux, pour les Acadiens de revenir sur leurs anciennes terres de marais, certains surent le faire à Memramcook pour former la plus grande et importante communauté acadienne d'alors. Des colons du lieu allèrent par après fonder la majorité des villages de la côte du golfe du Saint-Laurent, Richibouctou et Bouctoutche notamment.

 

L'importance historique de Memramcook est insigne. Pourquoi n'y a-t-il pas de monument pour l'affirmer à tous, habitants et visiteurs?

 

La Société historique de Memramcook entreprend justement le projet d'ériger un tel monument et fait donc appel à tous les habitants natifs de la région. Ceux et celles qui s'intéressent à ce projet peuvent y contribuer financièrement ou nous faire part de leurs idées, soit par écrit ou lors d'une des prochaines réunions de la Société.

 

Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à la Société historique de Memramcook, a/s de Charles-Auguste Léger, Saint-Joseph, N.-B. EOA 2Y0.

 

Paul Surette

 

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MERCI deux fois...

Nous voulons remercier Madame Béatrice Boudreau pour le travail et le temps qu'elle a mis à la réalisation de notre journal. Aussi un merci spécial aux généreux commanditaires. Sans leurs contributions monétaires, il nous aurait été impossible de faire la distribution gratuite de mille copies du journal.

Le conseil d'administration

 

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Grâce à vos dons, nous pouvons distribuer gratuitement 1000 copies de notre journal historique. Encore une fois, merci à: La Caisse Populaire de Memramcook, l'Institut de Memramcook, les Dames d'Acadie, Thomas Gaudet Asssurance, Magasin du Coin (Metro), Dupuis Home Hardware, Magasin Save Easy, Magasin Boudreau et Imprimerie MINI Printing (Moncton).

 

 

La famille BREAU

 

Le 27 août 1987, JOSH BREAU, de Memramcook, célébrait son 105ième anniversaire de naissance, entouré d'un grand nombre de parents, d'amis et de voisins. Sa `petite soeur' Joséphine, agée de 97 ans, et son `jeune frère' Johnny, 91, étaient de la fête. La fille de Josh, Clara, agée de 84 ans, était aussi venue célébrer la fête de son père.

 

Nous avons pensé que l'arbre généalogique de Josh serait peut-être à propos. Nous vous le présentons ici.

 

1-        VINCENT BROT, né en 1631, originaire de La Chaussée, près de Loudun, département de la Vienne, France ; arrivé en Acadie (à Port-Royal) vers 1652. En 1661, â l'âge de 30 ans, il épouse Marie Bourg (Bourque), âgée de 15 ans, dont les parents, Antoine Bourg et Antoinette Landry, étaient arrivés en Acadie de France en 1642.

 

Un recensement le 5 novembre 1671 nous fournit l'information suivante:

 

Vincent Brot, agriculteur, âgé 40 ans, et sa femme, Marie Bourg, âgée 26 ans. Enfants: quatre - Marie, 9; Antoine, 5; Marguerite, 3; et Pierre, 1 an. Bétail: 9, et 7 brebis. Terre en cultivation: 4 acres.

 

Enfants de Vincent Brot et de Marie Bourg:

 

Marie, née 1662 Anne, née 1672 Jeanne, née 1680 Antoine, né 1666 François, né 1674 René, né 1683 Marguerite, née 1668    **Jean, né 1675 Susanne, née 1685    Pierre, né 1670 Marie, née 1677

 

Vincent Brot est décédé à Port-Royal en 1686, à l'âge de 55 ans; sa veuve, Marie, est décédée en 1730, à l'âge de 84 ans.

 

2-        JEAN BROT, né en 1675, fils de Vincent Brot et de Marie Bourg, marié en 1699 à Anne Chiasson fille de Gabriel Chiasson et de Marie Savoie, de Beaubassin. Ils se sont établis à Port-Royal, où Jean est décédé le 17 avril 1751, à l'âge de 76 ans.

 

Bien que Jean soit décédé quatre ans avant la déportation de 1755, certains de ses enfants ont été déportés: Pierre, né en 1712, et Simon, né en 1718, furent déportés au Massachusetts, alors qu'Antoine, né en 1717, fut déporté au Connecticut, s'est par la suite établi au Québec.

 

Enfants de Jean Brot et d'Anne Chiasson:

 

Marie, née 1700 Jeanne, née 1709 Marguerite, née 1716 Jean-Baptiste, né 1703 Pierre, né 1712      Antoine, né 1717 **Ambroise, né 1705  Anne, née 1713 Simon, né 1718

 

Le frère de Jean, Antoine (né 1666, marié en 1687 à Port-Royal à Marguerite Babin) et son fils Charles (de Pisiguit, marié à Claire Trahan), furent faits prisonniers par les Anglais le 5 septembre 1755, puis internés dans le Fort Edward, à Windsor,N.E. et le mois suivant ils furent embarqués à bord l'un de ces navires, soit le Sloop Ranger ou le Dolphin, et firent voile au Bassin des Mines le 27 octobre 1755, à destination du Maryland, aux E.U.

 

AMBROISE BROT, né à Port-Royal en 1705, fils de Jean Brot et d'Anne Chiasson; marié à port-Royal le 29 octobre 1726 à Marie Michel, fille de jacques Michel et de Catherine Commeau. Il s'est établi à Chipoudie, devint ensuite l'un des premiers colons et pionniers de Néguac, N.-B., en 1760.

 

Enfants d'Ambroise Brot et de Marie Michel:

 

**Joseph, né 1727 Athanase, né 1733 Victor, né 1750 Marie-Josephe, née 1729 Paul, né 1741

Anselme, né 1753

 

Ambroise et la plupart des membres de sa famille ont échappé à la déportation en se cachant dans les bois dans la région de Beauséjour et à filer l'est de notre province actuelle du Nouveau-Brunswick, jusqu'en 1763, quelque huit années.

 

Cependant, Athanase, le fils d'Ambroise, marié à Marie LeBlanc, habitait Saint-Jacques de Cabahannocer, en Louisiane, en 1766, avec deux enfants: Joseph, 3 ans, et Anastasie, un an. Puis, en 1769 il est enregistré comme "habitant le Lot No. 22, sur la rive est de la rivière du Mississippi (en Louisianne), avec un troisième enfant, Marie, née en 1768". Il y est encore en 1777, avec deux autres enfants, Anne, née en 1772, et Paul, né en 1775.

 

JOSEPH BREAUX, né en 1727, à Port-Royal, établi à Chipoudie, N.-B., avec ses parents en 1730. En 1760 il épouse Marie-Blanche Boudreau. Le ménage s'établit à Richibouctou, N.-B. Joseph est décédé à Memramcook, où la famille s'était enfuie lors de la déportation. Il est décédé le 20 mai 1811, à l'âge de 84 ans.

 

Enfants de Joseph Breaux et de Marie-Blanche Boudreau:

 

Euphémie-Anastasie, née 1761 Prudence, née vers 1774 Agapit-Firmin, né 1764 Marguerite, née vers 1775 Marie-Marthe, née 1767 Adelaide, née vers 1776 Hélène, née 1770 Modeste, née vers 1777 **Joachim, né vers 1772 Natalie, née vers 1780 Marie, née vers 1773

 

Joseph Breaux a donné son nom au Ruisseau-des-Breaux (Breau's Creek), à Memramcook, où il demeurait.

 

JOACHIM BREAUX, né à Richibouctou, N.-B., en 1772, fils de Joseph Breaux et de Marie-Blanche Boudreau. Le 10 avril 1809, à Richibouctou, il épouse Victoire Blanchard, fille de Joseph et de Marie Henri, du Village d'Aldouane. Victoire est décédée à Memramcook le 16 janvier 1859, à l'âge de 70 ans; Joachim est décédé au même endroit le 13 janvier 1864, à l'âge de 77 ans.

 

Enfants de Joachim Breau et de Victoire Blanchard:

 

Joseph, né 1810 Marie, née 1815        Rosalie, née 1823 André, né 1811       Pierre, né 1819 Natalie, née 1829 **Dominique, né 1812

 

DOMINIQUE BREAU, né à Memramcook le 31 décembre 1812, fils de Joachim Breau et de Victoire Blanchard. Le 22 septembre 1834 il épouse Françoise Hébert, née à Tédiche, N.-B., le 11 septembre 1813, fille jumelle de Joseph Hébert de sa première femme, Victoire LeBlanc.

 

Enfants de Dominique Breau et de Françoise Hébert: **Olivier Anne, née 1849 David, b 1854 Vital  ____ Joachim, né 1835 Thaddée, né 1870 Victoire, b 1837        Sylvie, née 1852 Paul, né 1868 Thaddée, né 1846 David, b 1858

 

OLIVIER BREAU, né à Memramcook, fils de Dominique Breau et de Françoise Hébert; le 19 juillet 1875, à Memramcook, il épouse Sylvie  LeBlanc, née le 20 mai 1854, fille jumelle de Laurent LeBlanc et de Lucie DesBarres, de Menoudie, N.-E. Olivier est décédé à Memramcook le 15 janvier 1920; Sylvie le 16 mars de la même année.

 

Enfants d'Olivier Breau et de Sylvie LeBlanc:

 

Joseph-Alphée, né 1878 Elizabeth-Ismérie, née 1892 Clarisse, née 1881 Marie-Anne-Belsémée, née 1892 Joachim (Josh), né 1882 Alfred, né 1893 Alphée, né 1885 Françoise, née 1894 Hélène, née 1886 Jean, né 1896       Paul, né 1888 François, né 1897 Joséphine, née 1890 Régina-Lucie, née 1879

 

JOACHIM (JOSH) BREAU, né 27 août 1882, fils d'Olivier Breau et de Sylvie LeBlanc, marié à Memramcook le 19 octobre 1903 à Joséphine  LeBlanc, fille de Dosithée LeBlanc et de Ausithe LeBlanc, aussi de Memramcook.

 

Enfants de Josh Breau et de Joséphine LeBlanc:

 

Clarisse Alphée Adolphe Willie Léo Kenneth Arthur Emma Adrien Olivier Sylvie Antoine Dosithée

 

Recherche faite par Béatrice Boudreau

 

 

PREMIERS HABITANTS À MEMRAMCOOK

après la déportation

 

Six chefs de famille vinrent s'établir en bas du collège sur un rayon d'environ de deux cents pas.

 

Ces premiers colons permanents à Memramcook après le traité de Paris sont:

 

Pierrot à Pitre Gaudet, époux de Marie-Madeleine Aucoin;

Jean à Pitre Gaudet, son frère;

Bonaventure LeBlanc, époux de Rosalie Belliveau;

Joseph LeBlanc, époux de Agnès Belliveau;

Charlitte LeBlanc, époux de Théotiste Belliveau, et

Joseph Granger dit don Jacques, époux de Marie-Madeleine Gaudet, fille de Pierrot à Pitre Gaudet.

 

Bonaventure, Joseph et Charlitte LeBlanc sont frères, mariés à trois soeurs. Ces six familles avant de venir s'établir à Memramcook avaient séjourné sept à huit ans à Beauséjour et à Pigiquit".

 

- Notes de Placide Gaudet  - 1. 28-6 C.E.A. Univ. Moncton

 

-          À partir de listes de prisonniers Acadiens au Fort Edward publiées dans le 25ième cahier, Vol 111, no 5, p. 191, La Société Historique Acadienne, oct., nov. et déc 1969, on trouve les noms de Joseph Granger, Bonan (Bonaventure?) LeBlanc, Chr s LeBlanc, Pierre Gaudet, Pierre Gaudet jun.

-          En plus dans une pétition datée du 1er avril 1768, "Pettion of the accadians for a priest and provision"

 

"Monseiner

 

Winsort April 1 1768

 

Nous prenons la lieberté te demandé la Bondé a votes Seifier pour avoir un preter de de quebec cet eté, et Si le Roi que lave la Bondé pour donné la Provision pour un ans quand nous Sirions etabli Noter tere

 

Nous serion bien ess Si le gourvernement donni un Erpanter pour Erbanté la terre avec Nous

 

Sinigé

 

et votre Exelent Lieutenant Gouvernor Nous some Les tres humble et les tres obeissants

 

Parmi les 38 noms, j'ai pris ceux qui nous intéressent..."Qui ont signé...Joseph X du Blan         Bon ans X du Blan Caries X du Blan Joseph X Granger"

 

Cela suppose donc que ces gens sont encore dans la région du Fort Edward le 1er avril 1768. On constate qu'ils demandent un prêtre et des provisions pour un an lorsqu'ils seront établis sur leurs terres. De là, ils se rendent à Saint-Joseph, je suppose.

 

Edmond Babineau

 

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- Pourquoi ne pas devenir membre de la Société historique de la Vallée de Memramcook? La cotisation est de $5.00 par année. Vous pouvez communiquer avec un des membres du Conseil d'administration: Carmel Melanson (Lourdes); Pius LeBlanc (L'Anse-aux-Cormier); Béatrice Boudreau (Gayton's); Bertholet Charron (Petit-Dover); Dr. Robert Léger, Charles-Auguste Léger, Joseph­Edouard Léger, Vital Gaudet, Edmond Babineau, (Saint-Joseph). Nous avons plusieurs projets intéressants à réaliser: venez nous aider.

 

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE
DE LAVALLÉE DE MEMRAMCOOK

 

Vol. 2 No 2     Novembre, 1988

 

Le projet "ÉGLISE DE BEAUMONT"

 

Beaucoup de personnes se demandent sans doute comment va le projet "Beaumont". On peut dire que le tout avance aussi bien que prévu. L'important est que nous avons pu débuter cet automne.

Tout cela a commencé à la Société historique, lorsque Robert Léger est arrivé avec nous, sur le Conseil d'administration. Il avait dans l'idée de conserver ce site, qui, à ses yeux, valait la peine d'être préservé comme site historique et touristique. À la suite de ses nombreuses lettres et contacts avec différentes personnes du gouvernement, il a réussi à décrocher un projet qui nous a permis de commencer les travaux de rénovation. Nous avons recouvert le toît de l'église de bardeaux d'asphalte en prenant soin de mettre du "plywood" (contre-plaqué) auparavant ainsi que celui du presbytère. En plus, nous avons réparé la galerie du presbytère. Grâce au projet du fédéral, nous pouvons payer les salaires des employés; tandis que l'argent que nous avons recueilli sert à acheter les matériaux.

 

Plus tard, nous allons peinturer l'intérieur de l'église, renforcir la fondation de l'église du côté ouest ainsi que aménager le presbytère afin qu'il puisse être habité. Cela supposera plusieurs réparations en plus de l'installation de l'électricité et d'un système d'égoût.

 

Grâce au travail acharné de Robert Léger et de quelques personnes, le fonds pour sauver le site de Beaumont dépasse les $10 000.00 dans le moment. Pour cela, il a fallu que des lettres soient envoyées à différentes industries et à plusieurs individus. Aussi, le marcheton a rapporté $1,500.00. Les Indiens de la Point Folly Band' ont ramassé plus de $500.00 grâce à un marché aux puces et à des sollicitations individuelles, grâce au travail du Chef Bernard. La soirée musicale organisée le 6 novembre à Pré-d'en-Haut a rapporté un autre $1,500.00. La quête aux sorties des trois églises les 12 et 13 novembre a sûrement été un autre succès. Nous avons d'autres projets pour l'avenir.

 

Pour terminer, nous tenons à remercier tous ceux et celles qui nous ont aidés à débuter ce projet sur un bon pied. Ensemble, nous allons pouvoir continuer à améliorer les alentours, surtout le cimetière, lequel est si cher aux Indiens de la région.

 

Nous vous donnerons d'autres nouvelles lors de la parution de notre prochain bulletin qui devrait paraître à la fin janvier ou au début de février.

 

C.-A.L.

 

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Paroisse Notre-Dame de l'Annonciation

Pré-d'en-Haut

R.R. No. 1, St.-Joseph, N.B. EOA 2Y0

 

C'est avec beaucoup de satisfaction que je vois les membres de la Société Historique de la Vallée de Memramcook s'intéresser au projet de réparation et de restauration du site historique de Beaumont.

 

Ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour éveiller les gens de notre milieu, les autorités provinciales et fédérales à ce projet d'assez grande envergure. Qu'ils en soient félicités!

 

Il est à nous de la Vallée de Memramcook à les supporter dans ces efforts pour garder cette partie de notre héritage lié de si près à celui des Indiens micmacs de notre région.

 

Mgr l'archevêque et le conseil paroissial ont donné leur assentiment pour que les travaux se poursuivent selon les plans dressés par le comité du projet. Nous souhaitons qu'avec notre appui, ils pourront mener ces travaux à bonne fin.

 

Guy Léger, c.s.c.

 

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Mot du président

 

Il nous fait plaisir de pouvoir vous présenter ce deuxième numéro de notre bulletin historique cette année. Vous allez sans doute remarquer que nous avons voulu mettre en évidence le projet Beaumont. Grâce à plusieurs personnes, vous pourrez apprendre bien des détails concernant l'église de Sainte Anne de Beaumont et de la région jusqu'à la Pointe Rocheuse.

 

Aussi, je profite de l'occasion pour les féliciter ainsi que le Dr Robert Léger pour tout ce qu'il a fait et qu'il continue de faire en vue de la réalisation du projet "Beaumont". Jusqu'à présent, il y a mis beaucoup de sa personne et de son temps depuis quelques mois. Trois personnes font partie du comité pour sauver l'église de Sainte Anne et des environs, dont Robert est le président, appuyé du Père Guy Léger, Bernard Vangrugghe et Pius LeBlanc. Bonne chance dans vos démarches.

 

Nous savons que la Société historique de la Vallée de Memramcook a parmi ses buts, la préservation de notre patrimoine et la diffusion de notre histoire locale. Mais je dois dire que le visage de notre région change quelque peu depuis un certain temps. Ainsi, plusieurs vieux mots pour désigner certains villages sont remplacés par des mots anglais. On remarque aussi que de plus en plus de magasins et d'entreprises ne s'affichent qu'en anglais. Certains diront qu'il n'y a rien là. Pourtant il serait peut-être assez facile d'afficher au moins dans les deux langues. C'est à souhaiter, pour le bien de notre grande région, laquelle a toujours été reconnue comme ayant été le Berceau de l'Acadie après la Déportation, que des démarches vont être faites afin de corriger cette situation.

 

Je me permets de féliciter tous ceux qui ont fait flotter le drapeau acadien cet été. Bravo! Nous en verrons certainement plus dans l'avenir.

 

En 1984, des étudiants, grâce à un projet du gouvernement, avaient fait l'inventaire de tous les objets ou documents que vous aviez afin qu'un jour, nous puissions les exposer dans un musée. Depuis un certain temps, nous avons fait des démarches afin de s'organiser pour ramasser ces objets et de les remiser dans un des édifices de l'Institut. En attendant, il s'agirait de votre part de tout conserver ce qu'il vous sera possible. Un jour, nous aurons peut-être un musée dans la région.

 

Le nombre de membres augmente de plus en plus. Bienvenue à tous ceux et celles qui sont devenus membres de la Société historique de la Vallée de Memramcook. Vous devrez être invités à une assemblée générale au début de l'année prochaine.

 

Edmond Babineau

 

PROMENADE "SUR LES BEAUMONTS"

 

Aujourd'hui c'est dimanche, un beau dimanche d'été; non, il crachine; c'est une triste journée d'automne ou encore, c'est une belle journée d'hiver, le froid est mordant. Enfin peu importe, je vous convie à une belle promenade qui saura s'accommoder du temps qu'il fait. Préparez vous selon la température, n'oubliez pas votre équipement de base: vos yeux, vos oreilles, votre nez; chacun y trouvera son compte. Pour transporter tout ce matériel, une paire de bonnes jambes vous suffira. Maintenant laissez votre voiture près de la petite église de Beaumont et suivez le chemin de terre qui se dirige vers la pointe rocheuse de Beaumont où se trouvait anciennement un phare dont il ne reste aujourd'hui malheureusement plus rien. Quelle magnifique promenade à pied, au bord de la rivière, en une bonne demi-heure, vous serez rendu au confluent de la rivière Memramcook et de la rivière Petitcodiac, tout au fond de la baie de Shepody. Là ne s'arrête pas notre promenade; si vous êtes bon marcheur, continuez votre promenade pendant environ une heure et quart; le chemin vous mènera en longeant cette fois la rivière Memramcook jusqu'à la bleuètière des Indiens à Taylor Village. Vous serez séduit par le charme de la rivière à cet endroit, le chemin en sous-bois, l'atmosphère de ces lieux jadis habités. Trois quarts d'heure vous séparent maintenant de votre voiture que vous regagnerez en suivant le chemin qui traverse de Taylor Village au camp scout de Beaumont. Au total, cette promenade vous prendra deux heures et demie, si vous êtes un bon marcheur. Quelle que soit la saison, vous serez fasciné par le charme toujours changeant de ce site. En automne, les couleurs vous séduiront, alors qu'en hiver, le calme vous invitera à la rêverie; je suis sûr que vous y reviendrez. Si maintenant vous avez la chance de pouvoir changer de moyen de transport, risquez vous en ski, l'hiver, sur ce parcours, ou bien enfourchez votre bicyclette pour une randonnée familiale l'été. Lorsque vous serez plus familier avec ces lieux, vous serez tenté de prendre l'un des multiples petits chemins de bois qui partent toujours sur la gauche vers les collines boisées. Vous y découvrirez un véritable dédale de chemins qui décupleront vos possibilités de promenade pour toutes les saisons. Essayez, vous verrez. Vous constaterez alors, comme moi, que le potentiel récréatif de toute cette pointe est énorme.

 

Ah! J'oubliais, ne laissez de votre passage que la trace de vos souliers, vous n'en apprécierez que plus votre prochaine promenade.

 

B.V.

 

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SAVIEZ VOUS QUE            ?

 

Memramcook est riche en histoire.

 

Memramcook est la plus ancienne paroisse, fondée en 1781.

 

Memramcook est la paroisse-mère de l'Acadie moderne.

 

Memramcook est le berceau de la survivance acadienne.

 

Il y eut neuf (9) églises ou chapelles dans la région de Memramcook: 2 à la Pointe-aux-Bouleaux, au nord de l'ancien pont de Rockland; 1 à La Montain; 3 à Saint-Joseph; 1 à Beaumont; 1 à Lourdes; 1 à Pré-d'en-Haut.      

P. L.

 

MEMRAMCOOK "l'ancienne" 

MEMRAMCOOK "la moderne"

 

Connaissez-vous l'histoire de Memramcook? Saviez-vous comment s'appelaient autrefois certains villages de Memramcook "l'ancienne"? Vous voulez faire un petit jeu d'assemblage? De quoi s'agit-il?

 

C'est très simple. Il suffit de "jumeler" un nom de village de Memramcook "l'ancienne" à un nom de village de Memramcook "la moderne". Vous êtes prêt-e-s? Allons y!

 

Village-des-Jospiau (ou les Jospiau)     (a) Dover

Village-des-Piau                                              (b) La Montain

Village-d'en-Bas                                             (c) Taylor Village

Pointe-à-l'Ours                                               (d) Breau Creek

Village-du-Bois                                               (e) Village des Belliveau

Village-des-Léger                                           (f) Calhoun

Village-des-Leplatte                            (g) Anse-des-Cormier

Village-d'en-Haut                                            (h) College Bridge

Pré-des-Surette                                              (i) Saint-Joseph

Cul-de-Sac                                                     (j) McGinley et Chemin de Shédiac

Dunngiven                                                       (k) Lourdes

Ruisseau-de-René-Forest ou

Ruisseau-des-Breau                                        (l) La Hêtrière

 

N.B. Il ne faudrait surtout pas passer sous silence les villages qui n'ont pas de double toponymique, notamment Pré-d'en-Haut, Gayton, Gautreau-Village, Boudreau-Village, Beaumont, Le Lac. (Vous connaîtrez la réponse dans notre prochain numéro.)

 

P. L.

 

LES INDIENS DE LA GRANDE RÉGION
DE MEMRAMKOUKE:

TROIS RIVIÈRES - BEAUBASSIN

 

Noms de famille.

Les Indiens portaient des patronymes tels que Nokoute, Bernard, Skéouite, Toudou, Argémiche, Thomas, etc.

 

Campements.

 

Le gouvernement britannique ne créa de réserves indiennes qu'à partir de 1845. Alors, avant cette date, les autochtones de la région vivaient dans plusieurs campements, l'hiver plutôt à l'intérieur des terres, l'été près des cours d'eau. Au moins un de ces campements se trouvait dans la péninsule du Grand-Marigouin.

 

M. Vital Gaudet affirme qu'il y avait un village indien à St-Joseph même, là où fut construit le couvent (aujourd'hui le site de la Caisse populaire et de la résidence des personnes âgées).

 

Religion.

 

La plupart des Indiens gardaient la Foi catholique que leur avaient transmise les missionnaires français. Ceux de la région dépendaient du prêtre de Memramkouke pour l'exercice du culte et des sacrements. Les prêtres jouissaient d'une très grande influence auprès des indiens. De plus, dès le début de l'occupation britannique, les autorités anglophones se servaient des prêtres pour contrôler les autochtones qui, le plus souvent, se montraient très hostiles envers les Anglais.

 

La fin des années 1830: Une concordance de  facteurs altère la situation des Indiens:

 

1.         Facteurs de changement:

 

Un accroissement des méfaits de l'alcool chez les Indiens et un désir d'enrayer la source du mal.

Des intempéries périodiques qui nuisaient aux cultures et qui rendaient la vie difficile pour les fermiers acadiens et anglophones (et qui affectaient sûrement les Indiens).

L'influence du prêtre Ferdinand Gauvreau.

 

2.         Le retour d'un Gauvreau changé:

 

Ferdinand Gauvreau revint à Memramkouke en décembre 1836, pour commencer son second ministère en cette paroisse.

 

Plus âgé, expérimenté et méfiant, il suivait maintenant une sévère règle de conduite:

 

1 S'approcher des paroissiens acadiens le moins possible; se mêler le moins possible de leurs problèmes; restreindre les contacts au minimum.

 

2 Enter dans les bonnes grâces des prêtres et prélats irlandais qui achevaient de s'approprier la domination de l'Église en Acadie.

 

3 Nouer de bons rapports avec les magistrats anglophones les plus influents dont le principal (et le plus rapproché) était Edward Barron Chandler de Dorchester.

 

4 maîtriser la langue anglaise.

 

5 Se monter une fortune indépendante.

 

S'exerçant assiduement en Anglais, Gauvreau réussit de fait à nouer d'étroits rapports avec Chandler. Le magistrat se fiait au prêtre pour lui recommander parmi les Catholiques des enseignants, des officiels ou des juges de paix (Gauvreau en choisissait rarement parmi les Acadiens); puis, bien traditionnellement, Chandler s'attendait à ce que Gauvreau surveille et contrôle les Indiens.

 

3.         La nomination de Gauvreau en tant que  commissaire de s Indiens:

 

Dès 1837, Chandler confia à Gauvreau les fonctions de commissaire des Indiens du comté de Westmorland.

 

E.         Travaux accomplis pendant que Gauvreau fut  commissaire des Indiens

 

1.         Election d'un chef:

 

En juillet 1837, alors que Gauvreau présidait une de leurs réunions générales, les Indiens de la région élirent, en tant que chef, le jeune Peter Bernard, auquel le prêtre prêtait les qualités suivantes: honnêteté, industrie, piété, sobriété et modestie.

 

2.         Efforts pour arrêter la vente d'alcool aux  Indiens:

En juin 1838, Peter Bernard, muni d'une lettre d'introduction de Gauvreau se présenta chez Chandler, avec qui il discuta des moyens possibles pour décourager les marchands de vendre de la boisson aux siens.

 

3.         Fondation d'une communauté agricole avec chapelle et presbytère:

 

Plan: Dès 1837, le chef Bernard, appuyé de Gauvreau, dévisa le plan d'établir une communauté fixe où les Indiens pourraient davantage cultiver la terre.

 

Arrangements avec Chandler: Lors de sa visite en juin 1838, le chef Bernard expliqua aussi au magistrat ce plan d'une communauté fixe. Pendant cette rencontre et bien d'autres, le chef et le magistrat s'accordèrent pour que le comté achète une terre vouée à cet usage.

 

Achat d'une terre: On choisit alors un terrain à la Pointe (les terres entre les rivières Memrmakouke et Petcoudiac), plus précisement une partie (64 acres) des 2000 acres de la "pointe" même qu'Amasa Weldon avait acheté à la famille Des Barres en 1820. Ce lot se trouvait justement au sud de village des Beaumont, dont les habitants (Bourque, Gaudet, Boudreau, LeBlanc) avaient eux aussi acheté aux Des Barres en 1821, pour se mériter les reproches de tous leurs voisins qui continuaient la lutte contre ces puissants propriétaires absents.

 

Le 15 juillet 1840, les juges de paix du comté de Westmorland payèrent 50 livres à Amasa Weldon qui leur signa le transfert du terrain en question.

 

Déménagement des Indiens:

le déménagement se fit sans doute peu après le transfert, à la fin de l'été ou à l'automne de 1840.

 

Construction d'une chapelle:

Après un temps difficile, (1835 à 1839), les paroissiens de Memramkouke et de Saint-Anselme construisaient, chacun de son bord, à partir de 1840, de nouvelles églises, celle de Memramkouke étant monumentale pour l'époque.

Alors, vers 1841, on proposa de construire sur les terres où venaient de s'établir les Indiens, une chapelle où le prêtre de Memramkouke viendrait dire la messe pour les Indiens et les Blancs de la région. On embaucha donc le maître-charpentier Hilaire à Louis Arsenault du Barachois, qui avait déjà érigé plusieurs églises dont celle du Barachois. La construction, d'un style dit "classique", fut terminée en 1842.

 

Recensement de 1851:

le recenseur de la paroisse civile de Dorchester (laquelle comprenait Memramkouke), achevant son oeuvre en octobre 1851, indiqua que dans cette paroisse se trouvait un établissement indien comprenant les éléments suivants: une bonne chapelle, quatre maisons de bois, dix tentes ("camps") et une population de 40 personnes.

 

QUELLE ÉTAIT BELLE LA VALLÉE!

 

Nos deux "Américains de Memramcook", Pierre et Willie, ont décidé d'aller faire un tour à Beaumont. La visite qu'ils devaient faire à l'église Saint-Thomas a été remise à plus tard. Ils ont entendu dire qu'on voulait réparer l'église Sainte Anne et le presbytère à Beaumont. Comme ils sont très curieux, ils vont aller voir ce qui se passe. Dorilla, la femme de Pierre, et Maggie, la femme de Willie sont arrivées des "États" et elles ont rejoint leur mari. Elles ont fait le voyage en Cadillac. Nous souhaitons donc la plus cordiale bienvenue à nos "Américaines" de Waltham. Pour leur part, Maggie et Willie vont passer la journée à Bouctouche et à Sainte-Marie de Kent où ils ont de la parenté. Ils vont donc passer une belle journée "à la côte", comme le disait si bien ma défunte mère.

 

Aujourd'hui, c'est le 26 juillet. C'est la fête à Sainte Anne. Et, c'est aussi le jour où les Indiens assistent à la messe à l'église de Beaumont. Pierre et Dorilla sont devant le perron de la maison d'Eustache et de Philomène au Lac. Ils se préparent pour se rendre à Beaumont.

 

Pierre -            Vite! Dépêche-toi! Dix heures et demie! La messe des Indiens à Beaumont commence à 11 heures. Grouille-toi!

 

Dorilla -           OK! Hold your horse! Je suis prête. On y va avec la Ford ou la Cadillac?

Pierre -            La Ford LTD. C'est mieux!

 

Bien assis dans la Ford LTD, Pierre et sa femme Dorilla prennent la route pour se rendre à Beaumont. Dorilla est au volant.

 

Pierre -             Tourne à gauche.. C'est ça... Maintenant on se dirige vers College Bridge... Je vais te montrer les belles maisons... Là... Tu vois.

Dorilla -           Quoi? What's up?

Pierre -            Le club...à côté du "Liquor Store"...

Dorilla -           You don't say...

Pierre -            Le progrès à Memramcook... C'est ça?... Non?

Dorilla -           Et là?... Le magasin de meubles... As-tu vu?

Pierre -            Tourne à droite... Petro-Canada... Tu vois?

Dorilla -            Don't get on my nerves!... You know... I can
see the
CNR tracks... There...

Pierre -             Look!... Le pont n'est plus là! Ca change!... Ah! Ha! They made a causeway... HMMMMMM. C'est différent. Je me demande si ça se bouche au printemps... You know....

Dorrilla-           Quelle belle ligne droite... Devant nous, à droite, c'est la banque?...

Pierre -             Tu parles... Parles... Tourne à gauche au faîte de la butte... Tu vois l'église Saint-Thomas. On y reviendra, je te le dis... Notre prochaine visite...

Dorilla -           Straight ahead?... Parle.... Parle...

Pierre -            L'église Saint-Thomas, c'est là où j'ai été baptisé...

Dorilla -           Tout droit ... Oui ou non?...

Pierre -            Oui... Oui... Continue...

Dorilla -           Chemin Pré d'en Haut... C'est par là qu'on va?...

Pierre -            Non! Non! Je veux passer par Taylor Village.

Dorilla -           OK! OK!... Je continue...

Pierre -            My God! Regare... Cette maison. Elle est belle

Dorilla -           Où ça?...

Pierre -            Là à gauche... Continue... Continue... On arrive au Cove.

Dorilla --          Belles maisons ici itou...!

Pierre -            La maison là ... A droite les fleurs. For God's sake, It's full of it...

Dorilla -           Arrête de "bagueuler". On va à Beaumont, Oui ou Non...

Pierre -            Don't get on my nerves...

Dorilla -           Excite-toi pas le poil des jambes!

Pierre -             Ah!... Regarde là, à droite... là, c'était la vieille école... It's gone now. L'école... là est en briques asteur... It changes- It's funny... Et là, à gauche, c'est là qu'est né le sénateur d'Ottawa.

Dorilla -           On va tout droit?

Pierre -             Où veux-tu qu'on aille? Straight ahead. C'est Taylor Village. Je vais te montrer où je suis né; au faîte de la butte. Tu vois, c'est là à droite, la maison n'est plus là. Vendue, je pense, et déménagée ailleurs. That's it.

Dorilla --          Regarde la belle vue! La rivière chocolat... What a...

Pierre -             Les aboiteaux.. Acadia engineering! That's right. No bluffing. Mon père y a travaillé il y a bien des années, sur les "ans premiers".

Dorilla -           Je continue toujours tout droit.

Pierre -             Of course... Keep on... Tu tourneras à droite... Là... le champ de bleuets des Indiens.

Dorilla --          On peut pas arrêter! Dommage! Moi, j'aime ça les tartes aux bleuets. On y reviendra...

Pierre -             Tu peux pas lire... Regarde là... "No trespassing"...Je ne veux pas retourner à Waltham avec des balles de fusils dans les deux fesses! Les Indiens surveillent leur champ de bleuets. And they're right. After all, c'est leurs terres. Understand now?

Dorilla -            OK! OK! J'ai compris... My God! Le chemin qui va à Beaumont est un vrai accordéon! Yes, a real washbord! For Pete's sake... Les trous!...je vais avoir les "piles" avant d'arriver à Beaumont...

Pierre -             C'est toi qui conduis. Si ça te donne les "piles", c'est ta faute! Arrête de faire le "cowboy". Put the breaks on...

Dorilla -           Ca va! Ca va! Blabber mouth! I can drive you know...

Pierre -             Regarde... Là l'église de Beaumont. C'est bien beau! On m'a dit qu'on voulait faire des réparations...

Dorilla -           C'est vrai? That's great!

Pierre -            Lots of cars around the church. Park right there. Let's go...

Dorilla -            Belle église...Pas bien grande... C'est vrai. Regarde 1842. Ça fait longtemps qu'elle existe!

Pierre -            Regarde le clocher... C'est beau! Tu vois!

Dorilla -            Hurry up!... Grouille toi! Il passe 11 heures. Toute le monde est déjà entré... Come on... On visitera les alentours après la messe.

 

(À suivre. Au prochain numéro Dorilla emmènera Pierre voir l'empacement où se trouvait la maison de son père, le Grand pacifique à Fidèle le Câgou Belliveau. Ensuite, ils se rendront visiter la belle église de Pré d'en Haut, Enfin, ce sera l'église Saint-Thomas qui les accueillera).

 

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LA PREMIÈRE ÉGLISE DE LA VALLÉE DE MEMRAMCOOK

A-T-ELLE VRAIMENT EXISTÉ?

 

Son emplacement - On semble croire qu'elle aurait été située à environ 30 mètres au sud de la maison de M. Bruce Barnhill, sur une colline en face de la rivière Memramcook, à Upper Dorchester, à proximité du pont couvert de Rockland (maintenant inexistant). La tradition orale nous rappelle que l'église aurait été abandonnée par les Acadiens en fuite au moment de la Déportation.

 

Il va sans dire qu'il y aurait eu un cimetière acadien sur la propriété de Monsieur Barnhill. Depuis 1780, le terarin de l'église a appartenu à plusieurs fermiers d'origine anglaise. Étant donné que le site a été occupé de façon plus ou moins permanente au cours des années, il y aurait eu de nombreuses modifications quant à l'apparence physique des lieux.

 

Les premières fouilles auraient été effectuées aux alentours de 1940 à 1972, selon l'ex-propriétaire William Heal de Sackville.

 

Les dernières fouilles, - D'après Édouard Landry, de College Bridge, il y aurait des documents historiques qui indiqueraient l'existence d'une chapelle acadienne construite avant la Déportation des Acadiens et qui serait située sur la propriété de M. Bruce Barnhill. Les dernières fouilles ont été entreprises à partir du 23 juillet pour se terminer le 25 du même mois en 1985. (Recherches assez brèves!) Aucune preuve d'activités sur la propriété au cours du 18e siècle. On a cependant exhumé des artefacts et des vestiges du 19e et 20e siècle.

 

Quelques faits historiques

Les Acadiens qui peuplaient la région de Memramcook venaient probablement de Beaubassin (région d'Amherst). Au moment de la Déportation en 1755, plusieurs Acadiens vivaient dans cette région où la population s'était concentrée surtout dans l'actuel village de Saint-Joseph et sur la rive ouest de la rivière Memramcook, près de l'embouchure, juste en bas de l'emplacement de Rockland. En 1755, les principaux villages situés sur la Baie Française (Fundy) sont détruits.

Le 17 novembre 1755, le lieutenant colonel George Scott fait son entrée à Memramcook avec environ 250 soldats. Les ordres sont donnés: encercler le village et capturer ses habitants. Scott trouva les maisons vides à l'exception d'une seule. Une femme fut prise en otage. Scott continua jusqu'à "Ouescak" (Westcock?) où il brûla environ 100 bâtiments. Scott revient à Memramcook le 4 janvier 1756, y capture quelques hommes, mais 80 familles réussissent à s'échapper. Scott avait l'habitude, semble-t-il, de faire des prisonniers et de brûler les maisons, à l'encontre des ordres de ses supérieurs.

 

Conclusion

On se pose donc la "fameuse" question. Y a t-il eu "oui" ou "non" une première chapelle à Upper Dorchester? D'après les fouilles faites en 1985, rien ne "prouve" qu'il y a eu une chapelle à cet endroit. Par contre, les documents et les récits laissent croire à l'existence d'une chapelle acadienne sur ces lieux avant 1756. Enfin, les dernières fouilles en 1985 n'ont duré que 3 jours, soit du 23 au 25 juillet. Donc...Est-ce suffissant pour apporter une preuve concluante? C'est maintenant à vous la parole.

P.L.

 

Activités archéologiques à Upper Dorchester, Marc C. Lavoie, 1985

 

Merci à tous nos bienfaiteurs pour les dons aux portes des églises, au marcheton,

des dons en nature, des dons individuels, et aux compagnies suivantes:

 

Le Gouvernement du Canada Emploi & Immigration

Brunswick Bottling Ltd

Mr. Doughut

Maritme Beverages Ltd          

Hostess Potato Chips

Cavendish Farms        

MacArthur Flower Shop

Hub Dental Lab          

Interior Visions

Lifetime Kitchens        

Lasalle Confectionary

Computer World        

Aston Shoes

Brush & Palettes         

Moncton Fish Market

La Tige Verte  

Caisse Populaire de Pré d'en Haut Ltée

Caisse Populaire de Memramcook Ltée

Bell Inn           

La Société historique Acadienne

War Surplus-La hêtrière

les Soeurs N.-D.S-C.

Thomas Gaudet Assurance Ltée

Appolo Heights           

Aztec Construction Ltée

F & G Vidéo  

Pharmacie Memramcook

Pizza Delight   

Restaurant LeBlanc

Léonce Bourgeois-Tapis ¸

Cormier Fuel

Gaudet Texaco           

Gaudet Auto Repair

Verger Belliveau         

William J. Allain Plombier, Dieppe

Brico   

Al Chimney Sweepers Ltd.

Bernard Lock & Key  

L.G. Magasin du Coin

Omer Cormier-Electricien

All Seasons Sport

Zellers 

La Mine D'Or

Moi et L'Autre

La coupe Moderne

Maison Funéraire Dupuis

Canada Packers

Centennial Office Equipement

Librairie Acadienne     

Lomer LeBlanc- Laitier

Dollard LeBlanc-Viande

Robert Gaudet-Entrepreneur

 

Un reçu officiel vous sera envoyé plus tard.

 

FORT de Gallissonnière à Pointe Rocheuse (Pointe Folly)

 

- Cet extrait est tiré des notes de Placide Gaudet. C.E.A.

 

Dans le prochain bulletin historique, nous aurons des articles sur ce fort et sur le phare qui a existé jusqu'au début des-années 30.