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Vol 11 no 2, août 2000

TABLE DES MATIÈRES

Vol 11 no 2, août 2000

Mot de la présidente

Cahiers dispononibles/Coupon cotisation

Vol. 3, No.1 Avril 1989

Vol. 3, No.2 Décembre 1989

Vol. 4, No.1 Mars 1991

 

 

 

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MOT DE LA PRÉSIDENTE

 

Bonjour!

 

Avec ce Cahier nous avons cru bon de faire la réédition de nos premiers Cahiers (bulletins) pour nous permettre de les conserver dans un même format que nos plus récentes publications ainsi que permettre à ceux qui n'en n'ont jamais eu une copie (puisqu'ils étaient distribués aux portes de nos églises seulement) de voir par eux-même nos humbles commencements.

 

La première partie de cette réédition a parue dans le Volume 10, no 2 de 1999.

 

A l'intérieur de ce Cahier vous y trouverez les deux derniers Volumes qui ont été publiés en 1989 et 1991 respectivement. Nous verrons ce que nous avons accompli depuis et ce qui nous reste encore à faire. Pouvons-nous faire face au (challenge)?

 

Nous vous encourageons de nous faire parvenir vos idées et commentaires par courier ou par téléphone.

 

Cet été, notre salle d'exposition est ouverte au public tous les jours de 13h00 à 20h00, dans l'ancien édifice municipal du Village de Saint-Joseph, aussi l'ancienne école du Village de Saint-Joseph.

 

Notre exposition de photos anciennes est encore sur les sports dans la Vallée avec de nouvelles photos, ainsi que des nouvelles photos sur nos anciennes écoles. La collecte de photos continue d' être un succès. Pour l'année prochaine nous aimerions avoir des photos de nos plus anciennes maisons dans la Vallée avec, si possible, l'historique de la maison (si elle a été bâtie sur le site ou déménagée, qui était le propriétaire, qu'en est devenue?

 

Vous pouvez toujours venir nous les apportées à la salle d'exposition ou téléphoner Mme Anita Boudreau. Encore une fois Mme Anita Boudreau, a fait un effort magistral sur la préparation de cette exposition et nous lui en sommes très reconnaissant.

 

À la prochaine!

Patricia Utley Présidente

 

La Société historique de la Vallée de Memramcook

 

Vol. 11 No. 2, Août 2000

 

Fort Folly, mai 1934

 

Cette photo est une gracieuseté de la Garde côtière, Ministère des transports, Saint-Jean, N.-B.

 

Notes historiques de la pointe rocheuse de beaumont

 

Le 8 mai 1754, le gouverneur William Shirley1 du Massachusetts écrivait à Sir Thomas Robinson du Colonial Office de Londres: “On pourrait s’emparer du petit fort français sur la pointe de terre entre la rivière Amramcook (Memramcook) et petcoject (Petitcodiac)”.

 

Vers la fin du 19e siècle, l’historien Placide Gaudet2 racontait: «Ici, au bout de la pointe Rocheuse (de Beaumont), on reconnaît encore les traces de l’emplacement d’un fort construit sur les ordres du gouverneur du Canada (1747-1749), Michel de la Galissonière.»

 

Et, selon le Sackville Tribune Post3 du 7 mars 1950, «peu de gens sont au courant qu’un fort était situé approximativement du côté du phare(lighthouse) et que deux gros canon français reposent dans la boue au bas de la falaise.»

 

Aussi, selon le même auteur: «The history of the war that led to the expulsion of the Acadians has been largely in the hands of English historians and consequently great prominence has been given to the almost bolldles capture of Beausejour and Gaspereaux by the English troops, but little, if any to the very few battles in which the invaders were defeated. One of these engagements was fought between the guns of Fort Folly (I am using the name Fort Foly not knowing the correct Acadian name) and the British Fleet under the command of a Captain Frye and has sometimes been called the Battle of Petitcodiac or Shepody.»

 

Dans le «Geographical Names of New Brunswick»4, on peut lire que le «Fort Folly» a été associé selon la tradition à plusieurs noms:

 

a) un dépôt d’armement des rebelles dans leur tentative de capturer sans succès le Fort Cumberland.

b) un fort acadien détruit par les Britanniques vers 1755.

c) un dépôt de matériaux pour la construction de la route Cumberland.

d) un nom donné par les marins parce que la région était dangeureuse à la navigation.

 

Desbarres disait en 1781: «Point Gilbert» et Wilkinson en 1859: «Fort Folly».

 

La réserve indienne Fort Folly a été établie près de là en 1840.

 

En 1899, durant la construction du phare (“lighthouse”), Monsieur Philippe Belliveau(3), son premier gardien, trouva un mur de pierres de deux pieds et demi de haut, probablement les restes du fort de la Galissonière sur lesquels on érigea le phare qu’on aperçoit sur la première page de ce cahier. Ce phare a été détruit en 1964 et remplacé par une “lumière” sur une tour en métal de dix pieds. L’entretien de cette “lumière” a été discontinué en 1976(6)

 

Les personnes suivantes se sont succédées comme gardien du phare:

 

Philippe Belliveau

Aimé Belliveau

Philippe Belliveau

Eddy Boudreau

 

Aujourd’hui, il ne reste que les pierres de la cave, une vieille tour rouillée et un terrain rochex d’environ trois acres. Ce terrain serait un site idéal pour ériger un monument à la mémoire de tous ces braves gens qui ont su défendre l’embauchure des deux rivières contre les agresseurs du Capitaine Frye de Beauséjour durant la “Bataille de Chipoudie”en 1755.

 

Robert Léger

 

Notes :

 

(1) Correspondance of William Shirley, MacMilln, New york, 1912, page 63.

 

(2) Placide Gaudet, texte de l’archiviste fin 19e siècle, Archives accadiennes, Université de Moncton 1.27.8

 

(3) The Story of Fort Folly and other historical notes, Cyril Chapman, the Sackville Tribune Post, le 7 mars 1950.

 

(4) Geographical names of New Brunswick, Alan Rayburn, Energy Mines and Ressources Canada, Ottawa, 1975, Page 109.

 

(5) Philippe Belliveau, Boudreau Village, N.-B., lettre au professeur W.F. Ganong, 30 janvier 1899. Archives du musée du Nouveau-Brunswick, Ganong Manuscripts Collection Box, pk2, Saint-Jean, N.-B.

 

(6) Garde côtière du Canada, photographie et communication par lettre, août 1988.

 

Mot du président

 

D’abord. Je me dois à titre de présidnet de la Société Historique de la Vallée de Memramcook de remercier toutes les personnes qui nous ont fourni des articles ainsi quie ceux qui ont acheté des annonces publicitaires. Grâce à eux, nous pouvons vous présenter ce bulletin historique.

 

Parmi ls projets qui occupent les membres du Conseil d’administration dans le moment, il y a celui d’ériger un monument avec plaque en bronze à Beaumont en l’honneur de Jacques Bonnevie dit Beaumont, premier colon dans cette région. Le projet devrait être terminé pour la fête de Sainte-Anne. Aussi dès avril, nous pensons pouvoir lancer une campagne de fonds en vue de sa réalisation. Nous aurons doc besoin de vos contributions.

 

Dans le dernier bulletin, jai questionné le fait que plusieurs noms dans la région ont été changés du français à l’anglais. Dernièrement, la publication “Le Lien” soulevait le danger d’anglicisation de notre milieu. Nous devons réagir devant ces changements. C’est à nous d’y voir.

 

Nous devons féliciter les marchands et les entreprises qui s’affichent de plus en plus bilingues. Nous pouvons constater de ce côté-là des améliorations. Quelqu’un me disait voilà quelques années passées qu’il avait été surpris d’entendredes touristes québecois d’adresser en anglais à des gens de la région. Ces visiteurs se croyaient peut-être dans un kmilieu anglais vu le nombre d’affiches uniquement en anglais.

 

Dernièrement nous avons vu que les trois premiers ministres des provinces maritimes veulent profiter du fait acadien dans chacune de leurs provinces dans le but d’attirer les touristes. Il ne faudrait pas que nous soyons exclus de ce projet. La région de Memramcook est une des plus anciennes régions acadiennes et elle a toujours été reconnue comme ayant été le “ Berceau de l’Acadie”. C’est donc à chacun et chacune de faire en sorte que nous restions ce quie nous avons toujours été des Acadiens et Acadiennes.

 

Nous de la Société Historique croyons qu’il faut mettre en valeur nos sites historiques afin de donner à notre régions l’importance qui lui revient vu son rôle dans le développement de plusieurs villages de la partie est et sud-est du Nouveau-Brunswick ainsi que de grands personnages qui ont vécu ou qui sont nés à Memramcook. Un jour nous espétrons pouvoir offrir aux visiteurs plusieurs attractions au plan historique tel le projet de Beaumon, celui de la Montain, du Monument Lefebvre, etc.

 

Je profite de l’occasion pour vous inviter à l’assemblée annuelle qui va se tenir à l’Ecole Abbey-Landry le 20 avril. Venez vous informer des projets en marche comme celui de Beaumont, Du Monument Lefebvre, du monument à Jacques Bonnevie dit Beaumont et de bien d’autres. Vous êtes donc tous et toutes les bienvenus.

 

Edmond Babineau

 

Quelle était belle la vallée (suite)

 

La messe terminée, les fidèles s’attardent sur le perron de l’église Sainte-Anne de Beaumont. Dorilla et Pierre sont heureu de rencontrer les amis de leur enfance. Chaque année, ils font le “pèlerinage” à Beaumont.

 

Pierre-C’est vrai. C’est une belle petite église. Very romanctic! Non? Et je suis content que l’on veuille la réparer.

 

Dorilla-What? Ah! Yes! That’s right. Je suis tout émue. Ça me fait chaud au coeur d’entendre la messe en français. Just like the old days. No?

 

Pierre-Of course...

 

Dorilla-Les gens qui ne se sont pas exilés aux Etats ont gardé leur vieilles coutumes. I really enjoyed that. C’est bien.

 

Pierre-Moi, j’ai faim. I’m starved. Je veux aller dîner tout de suite... Dorilla, on y reviendra à Beaumont. That’s a promise...we’ll be back. And we’ll take a long walk along the river. How about that?

 

Dorilla-Good! Qui sait? On trouvera peut-être des “tétines de souris” et de la passe-pierre. Wow! Ça me plairait.

 

Pierre-Ok. Maintenant on va dîner.

 

Dorilla-Oui...Oui...Après, je t’emmènerai voir l’emplacement de mon vieux chez-moi. Ce n’est pas loin d’ici.

 

 

Se tenant par la main, Dorilla et Pierre marchent tranquillement vers le bungalow de leur ami Philome qui les attend. En effet, Philome leur a préparé un vrai dîner acadien: des poutines rapées, des poutines à trou et des pets de soeur pour le dessert. Après le dîner, Dorilla va les emmener à l’emplacement où se trouvait la maison de ses parents.

 

Maintenant, ils sont assis sur le perron de la vieille maison de ses parents. C’est une maison abandonnée.

Dorilla-Ah! Ça me fait mal au coeur. Really. This beautiful house...That’s too bad.

 

Pierre-C’est le prgrès...

 

Dorilla-Progrès?...What do you mean? Notre maison est abandonnée...et c’est le progrès?

 

Pierre-Progrès pour nous autres aux Etats...Notre maison aux Etats, notre chalet...our yacht our mobile home...That’s progress! No?

 

Dorilla-And so what? You call that progress? Moi...pas! Je ne comprends pas. La destinée de mon père a été différente. Lui, il en a eu du progrès, comme tu dis.

 

Pierre-For Pete’s sake! Tu veux dire quoi?

 

Dorilla-Tu ne vois pas. B’en, regarde labelle vue, la mer, l’air pur, les montagnes du comté d’Albert...and so on...’y a rien comme ça à Waltham. What about it?

 

Pierre-Ah! Hummm...Ah!

 

Dorilla-....Les aboiteaux, les “quarries” en arrière, le chemin qui va à la “lighthouse”. Tu connais pas ça?

 

Pierre-For Pete’s sake! You’re right.

 

Dorilla-...Y a des maisons aux Etats bâties avec des pierres des “quarries” de Beaumont...-même à New York...

 

Pierre-That’s so. Qui t’a dit ça?

 

Dorilla-Don’t you read books? J’ai parlé à l’avocat Belliveau de Boston. Y m’a emmenée voir les grands livres dans la bibliothèque de Waltham...That’s incredible. Et les archives de Boston...j’en ai vu des choses.

 

Pierre-Ouais...Ouais...Ouais...

 

Dorilla-Viens. Viens avec moi derrière la maison...

 

Pierre-What?

 

Dorilla-Come on. Viens. Regarde là. Tu vois. Les rhubarbes que mon père a plantées longtemps passé. And they’re still growing...

 

Pierre-Well, I’ll be darned!

 

Dorilla-(Se grattant la tête) Quand j’y pense. Si on était restés ici...Si tout le mond exilé aux Etats était resté ici... Je me demande ce qui se serait passé...Well?

 

Pierre-Well, I don’t know.

 

Dorilla-Why did we have to go to the States? Pourquoi? Réponds-moi.

 

Pierre-Le travail. On n’avait pas de travail ici.

 

Dorilla-Je pense que ça été voulu! Somebody changed our destiny...notre destinée, comme disaint mon défunt père (Elle fait un grand signe de croix.)

 

Pierre-Sais-tu Dorilla, ça fait pas longtemps qui on est revenus en Acadie. Chapque jour que le bon Dieu amène, il me semble que je suis plus à l’aise avec le français.

 

Dorilla-C’est vrai. Moi itou...Si on y reste deux mois, on oubliera peut-être la langue américaine.

 

Pierre-Exagère pas...Really.

 

Dorilla-Well, moi j’aimerais ça si je pouvais parler français tout le temps aux Etats.

 

Pierre-Et le “melting pot” américain? Tu y penses?

 

Dorilla-Comme Martin Luther King a dit: “I had a dream”

 

Pierre-Tu rêves en couleurs.

 

Dorilla-Why not! Ah! Pardon. Pourquoi pas? ...Moi, je suis tout émué... Je me dis... Si tout le monde ... si au mins la moitié du monde était resté par ici pour “combattre”. Ça aurait changé quelque chose... Non?

 

Pierre-J’y pense souvent... Oui... Est-ce que ça aurait changé quelque chose?

 

Dorilla-peut-être. Y aurait fallu essayer. Si seulement...Ah! À quoi bon...

 

Dorilla et Pierre restèrent là un long moment, les yeux rivés sur le “refoul” qui remontait lentement le fleuve Petitcodiac.

 

(A suivre au prochain numéro. Nos deux Américains iront faire un tour à Pré d’en Haut).

 

Nos noms de lieu de l’ancienne Acadie

 

Où se situent, l’un par rapport à l’autre, le Village des Belliveau et les “Pierre à Michel”? Justement quelles montagnes ont valu son appellation aux Beaumont? Y eut-il des Acadiens pour précéder les Anglophones à Dover? Les réponses à ces questions démontrent que nos ancêtres acadiens, faisant preuve d’une remarquable fidélité au monde d’avant le Grand Dérangement, conservaient aux lieux les noms de leurs premiers habitants même quand pas un seul d’entre ceux-ci ne restait dans la région, ni même dans toute l’Acadie. La région depuis Dover jusqu’aux Beaumont, jadis appelé le “Petit Petcoudiac”, nous en fournit un très bon exemple.

 

Dover-”Pré des Surette”: La région du présent Dover (un nom celte) connut la présence acadienne avant et après “la tourmente”, et bien avant 1809, quand le grand propriétaire DesBarres y placa des Anglophones. Même les premières familles d’entre ces derniers se servirent assez longtemps du nom de lieu acadien. Robert McFarlane avait pris la ferme de Paul à Michel Duguay sans la lui payer. En 1824, quand il réclama au gouvernement “ses terres” en opposition aux DesBarres , il précisa que celles-ci faisaient partie du marais des Surette (Suret Marsh).

 

En effet, les Acadiens- Préjean, Dubois, Duguay, Brun, Donnelle, Bonnevie, Thibodeau et Maillet - qui étaient retournés dans la région dès 1774, employaient toujours le nom des premiers colons d’avant le Dérangement. C’est vers 1745 que Pierre à Pierre Surette quitta la Rivière Petcoudiac et le marais environnant. L’y rejoignirent sa famille, son gendre Pothier et , plus tard, la veuve de son frère Joseph, l’aïeule des Surette de Dieppe et de Louisiane. Grâce à un immense labeur, les Surette assainirent le marais et rendirent habitable une région qui, à juste titre, s’appelait la “Pré des Surette”.

 

Village-des-Belliveau-”Pierre-à-Michel”: “Village-des-Belliveau” et “Pierre-à-Michel” ne désignent pas deux endroits différents, mais un seul et même lieu. Vers 1779, Joseph dit “Jospiau”, seul fils de Pierre Belliveau, le patriarche de Saint-Joseph, vint sur la Petcoudiac avec deux de ses beaux-frères et refonda l’ancien village situé prè de la pré d’en bas. Deux épouse lui donnèrent huit fils lui assurèrent une postérité nombreuse. Cependant les Belliveau et leurs voisins Bourgeois, LeBlanc et Richard n’oublièrent jamais que ce furent deux des fils de Michel Vincent, Pierre et son demi-frère Jean, qui avaient fondé le village bien avant 1755. Bien que les descendants des Vincent, les “Pierre-à-Michel” et les “Jean-à-Michel”, se trouvent maintenant au Québec, en Louisiane et en France, les habitants du Village-des-Belliveau les ont toujours reconnus comme concitoyens et, autant que le leur, tiennent leur nom en honneur dans le nom de lieu.

 

Beaumont: Bien qu’il y ait dans la région des Beaumont de bien beaux monts, aucun d’enre eux n’est à l’origine du nom de la localité. Plutôt, les Acadiens qui s’y sont installés à partir de 1780 -Bourque, Gaudet, Boudreau, et Gautreau - lui gardèrent le nom de son fandateur, Jacques à Jacques Bonnevie qui s’y était établi vers 1729. Il faut expliquer qu’on désignait le plus souvent cette famille par son sobriquet de “Beaumont”, peut-être attaché à un lieu d’origne en France.

 

Jacques eut trois épouses dont les deux premières accouchèrent, sur la riive de la Petcoudiac, d’au moins cinq enfants. Bien que la guerre et les attaques anglaises aient dispersé la plupart de cette famille, un petit-fils, Joseph à Joseph, revint dans la région et habita la Pré-des-Surette pendant quelques années vers 1800; puis, son nom fint par s’éteindre. Aujourd’hui, bien que les Bonnevie dit “Beaumont” descendants de Jacques, se trouvnet seulement en Nouvelle-Ecosse- notamment à Tracadie et à Chezzetcook, leur nom se maintient toutjours sur la Petcoudiac.

 

Pour brouiller danvantage l’origine de ce nom de lieu, il s’installa sur la rive opposée, presque en vis-à-vis, des Anglophones qui s’appelaient Beaumont. Il n’y a cependant, entre ces deux noms, qu’un lien bien distant et faible.

 

Au Moyen Age, une aristocratie de Français, surtout normands, s’épuisa à gouverner et diriger l’Angleterre, si bien que la plupart de ses familles s’éteignirent avant l’avènement des Tudor en 1485, mais, auparavant, quelques-uns de leurs vassaux, serviteurs et serfs anglo-saxons avaient adopté leurs patronymes. Tel fut le cas des De Beaumont, grand seigneurs de vastes domaines dans le centre du pays et descendants de Robert de Beaumont, l’aîné de deux frères originaires de la vallée de la Risle en Normandie où se situe leur domaine de Beaumont le Roger. Le seul lien entre le village acadien et le nom que porte la famille anglophone est donc la dérivation d’un très commun toponyme français que se partagent, en France, au moins une cinquantaine de villages.

 

Paul Surette, Historien

 

(L’histoiren Paul Surette est aussi l’auteur de “Les Indiens de la grande région de Memramkouke: Trois Rivières-Beaubassin.” Vol. 2, no 2 - novembre 88)

 

Les aventures d’un “chiac”

 

C’matin-là, faisait un “grou frette”. J’ai eu ben de la misère à “starter mon car”. J’ai été obligé de “scraper ma windshield”. Boune chance que j’avais des “brand new snowgrip tires” et j’ai pu passer dans la rue que la “snow plow” n’avait pas fini de “cleaner”. J’ai “drivé” sur la “Smith Avenue” jusqu’à la “Main Street”. J’ai été “parker mon car” à la “Post Office”. J’ai rentré chercher ma “mail”. J’ai aussi acheté un “stamp et mailé” une “post card”. Après ça, j’ai travosé la “Main Street” au “Cross Walk” pour aller à la “barber shop” pour une “hairecut”, j’ai rentré su “Louis Confectionery” et j’ai acheté deux “Birth Day Post Cards”. En sortant, j’ai passé au “Hardware Store” pour deux “light bulbs”. J’ai travorsé la “Main Street” de nouveau pour aller au “Dry Cleaner” charcher une “pant suit”. Asteur le “dry cleaner” est brûlé, et on sera obligé de faire “dry cleaner” nos hardes à Moncton. En revenant, j’ai entré à la “bakery” et j’ai acheté une douzaine de “date squares”. Après toutes ces courreries là, j’ai retourné à la “Post Office” charcher mon “car” pour aller au “grocery store”. J’ai eu de la misère à trouver “une parking place”, parce que le “parking lot” était rempli de “cars”. Dans le “store”, j’ai pris un “cart”. J’avais une “grousse ordre à acheter”: une “can d’orange juice”, une “can de cranberry sauce”, de la “head cheese”, des “Sticklen sausages”, “2 fryers”, du “hamburger steak”, une “pizza pie”, des “grapes” qui étaient en “sale”, de la “Corn Oil margarine”, un paquet de “Corn Flakes” et de Shredded Wheat”, de “l’ice cream”, du “toilet paper” et du “tinfoil”, une “tooth brush et de la Pepsodent tooth paste”, une livre de “Red Rose tea”, du “Maxwell Haouse Coffee”, du “Coffee mate”, de la “Baking Soda et baking powder”, un “sponge cake”, une douzaine de “rolls”, un loaf de “whole wheat bread”, une can de “beans”, de “l’Ivory soap”, une boîte de “breeze”, un “Kraft dinner”, un paquet de “chocolate cake mix” et un sac “d’all purpose flour”. Mon “cart” était “chock full”. Au “cash”, il y avait une grande “line-up”. La “cashier était un peu “slow” mais “nice”. Après qu’elle a eu tout “enregistré” sans un mot, elle m’a passé la “slip” et a dit “eighty-five dollars and fifty-nine cents”, en français, quatre vingt cinq piastres et cinquante neuf cents. Ça quasiment pris tout l’argent de mon “old age pension check” que j’avais été “cashé à la Bank “. Comme c’était un “self service store”, je n’avais pas besoin d’avoir une commis qui parlait le français. La “cashier” m’a dit le montant de mon “bill” en français et en anglais. Je pense bien qu’elle était “bilingue”. C’est vrai que le Nouveau-Brunswick, la province pittoresque est officiellement “bilingual” fifty-fifty, comme on dirait. Tout ce que la “cashier” n’a pas dit “marci” ni “Have a good day” comme on dit dans le sud. Pour retourner “back” à la maison, j’ai passé par les “back streets” et par la “Sackville Street et Breaux Bridge”. Après que j’ai rentré tout cette “grocery” là, j’ai ôté mon “jacket” et mes “overshoes”. J’ai mis mon “sweater” et mes “bed romm slippers”. J’ai “turné la Tee-Vee on” à “Another World”. Je m’ai élongé sur le “chesterfield”. Pouf. J’étais “all in” et ça pas prit de temps que je m’ai endormi. Quand je m’ai réveillé, c’était la belle Thérèse Florea dans sa jolie robe mauve qui était en train de poser la question du jour à une Madame Noël de Lamèque dans son programme “Coup D’oeil”. J’était encore fatigué, je m’ai rendormi. J’espère ben que Madam Noël aura ben répondu à la question et que sa “post card” aura été mise dans la grande boîte et qu’elle gagnera le voyage en Louisiana. Comme vous le voyez, en mêlant le français et l’anglais, les Acadiens ne sont pas à la veille d’être assimilés et la belle alngue française continuera de rayonner dans le pays de “chiacs”, cette langue apporté il y a plus de 375 ans par nos ancêtres, n’est pas paré à disparaître. Thank God.

 

Gustave Gaudet

 

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CATTA, Etienne, Le révérend Père Camille Lefebvre (1831-1895) et la renaissance acadienne, Moncton, La Province acadienne des Pères de Sainte-Croix, 1983, 3 tomes, 1448 pages.

 

Le résumé suivant se veut de vous donnez le goût de lire d’avantage des ouvrages historiques de Memramcook.

 

L’histoiren français Catta reçut en 1964, lors du centenaire du Collège Saint-Joseph, la demande d’écrire la vie du Père Lefebvre. Le titre se veut d’associer le Père Lefebvre avec la renaissance acadienne, et avec raison. Aussitôt arrivé à Memramcook, il prend la relève de l’abbé Lafrance et il fonde le Collège Saint-Joseph. Ceci fut un point tournant pour le peuple acadien qui avait été persécuté, expulsé et oublié pendant deux siècles. Néamoins, il n’a fallu qu’un quart de siècle au Père Lefebvre et à son oeuvre d’éducateur pour relever l’Acadie. On le proclame dorénavant, l’apôtre de la Renaissance acadienne. L’auteur a voulu intégrer à l’étude, l’histoire de l’Acadie commençant en 1524 lorsque Verrazano baptisa l’Arcadie.

 

En 1863, huit ans après son ordination, le religieux est “appelé” à fonder un établissement d’éducation. Le Collège Saint-Joseph ouvre ses portes le 10 octobre 1864 avec un corps enseignant de quatre pères, trois frères, et trente et un élèves.

 

Le Père Lefebvre avait un grand courage et développa un grand amour pour le peuple acadien, ce qui facilita sa lutte auprès des lacunes matérielles et économiques. A Memramcook, le Père n’était pas que supérieur du Collège, il était aussi le curé d’un territoire d’environ quarante milles, rassemblant plus de deux milles croyants.

 

L’enracinement du Collège se fait assez facilement avec la communauté quoique sur le plan provincial (ou diocésain), ce sera plus lent. En 1868, l’incorporation est octroyé au Collège. C’est lors de la convention à Memramcook, en 1881, que le Père Lefebvre voit qu’il n’a plus à lutter seul pour l’Acadie et il en est très heureux. C’est ici pour la première fois qu’il demande qu’on le retire à la cure de la paroisse (plus tard, ce sera des desmandes pour se retirer du supériorat). D’ici sa mort, il perd ses forces graduellement et se sent incapable de supporter totes ses tâches. Cependant, il avait trouvé son successeur, le P. Alfred Roy. Le Père Lefebvre tombe malade en décembre 1892 et ne sera jamais plus le même.

 

En 1894, le Révérend Père est reconnu pour son dévouement. L’Université Laval lui offre le titre de docteur en Théologie, et ses anciens élèves dévoilent une statuette de lui, au Collège.

 

Après une longue maladie, le “libérateur” de l’Acadie meurt le matin du 28 janvier 1895...un grand deuil national. Les services funèbres eurent lieu à Memramcook devant une foule d’à peu près quatre mille gens venus de partout, et quarante-deux prêtres.

 

Au lendemain, tous parlent de lui: “...Il est le Moïse qui nous a délivrés du servage de l’ignorance...”(Poirier à Rameau St-Père, tome III, p.1227) “ ...il a fait le bonheur d’une nation...” (L’Evangeline, tome III, p. 1229)

 

En juin 1897, on inaugure le Monument Lefebvre, à proximité du Collège, un édifice de pierre renfermant une salle de concert, un musée et un cabinet de physique. En 1939, on érige une statue de bronze devant le Collège devenu Université Saint-Joseph depuis 1928. Dans les années suivantes viendront s’introduire les cours d’été, l’Ecole d’agriculture, l’Ecole de Commerce et en 1964, l’Université est transféré à Moncton pour en devenir l’Université de Moncton.

 

Pendant ses trente années à Memramcook, il fut facile de noter son attachement, son dévouement envers ses supérieurs religieux, au Saint Joseph, à ses élèves, à ses paroissiens, enfin à tout le peuple acadien. Il introduisit la neuvaine à Saint-Joseph, la Fête-Dieu, la fête de Ste-Anne à Beaumont, auxquelles les croyants se rassemblaient nombreux.

 

Ce fut un grand homme qui n’aimait pas se faire louanger, il disait plutôt: “je n’ai rien fait ici de moi-même, je n’ai accompli que la volonté de Dieu... Je n’ai fait ici que l’oeuvre de Dieu, et pas seul...” (Tome III, pp. 1234-1235). Il avait trois grandes qualités: le zèle, le don de parole et le génie de l’éducation.

 

Le Révérend Père Camille Lefebvre a beaucoup donné à son peuple adoptif. Ce fut une joie pour lui de susciter l’éveil chez le reclus, le faire parler, de lutter pour ses droits, de respecter son voisin peu importe sa nationalité, de se faire respecter par tous, de grandir sans cesse dans l’amour et sa langue maternelle, de reconnaître ses défauts et ses qualités, et d’avancer pour se faire une place. Ce grand éducateur se réjouit sans doute de l’apport de l’Université de Moncton, descendante du Collège, au niveau provincial, national et international. L’Acadie est connue partout... quoiqu’il est facile d’affirmer que la vallée de Memramcook est le berceau de l’Acadie. Ce centre de population fut le coeur de la renaissance de 1864 jusqu’aux années 1960...aujourd’hui il n’en reste malheureusement que des souvenirs...

 

Pour souligner davantage l’importance de la venue du Père Lefebvre en Acadie, on peut citer Anselme Chiasson: “L’histoire de l’Acadie se divise en deux parties: avant le Père Lefebvre, après le Père Lefebvre.” (Tome III, p. 1421)

 

R.G.

 

Assemblée annuelle de la Société historique de la vallée de Memramcook

 

- Jeudi le 20 avril 1989 à 19:30 hres

 

- L’Ecole Abbey-Landry (amphithéâtre)

 

- Nous discuterons entre autres du projet de la Chapelle Ste-Anne à Beaumont et de l’aménagement du Monument Lefebvre.

 

Bienvenue à tous et à toutes

 

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Monument Lefebvre

 

Le Monument Lefebvre va enfin faire peau neuve. Il y aura bientôt 13 ans, plus précisément en novembre 1976, une rencontre publique était appelée au Monument Lefebvre ayant pour but d’essayer de sauver cet édifice historique contre une détérioration progressive due à son grand âge et le manque de ressources financières pour assurer sa survie.

 

Il m’en fallait pas plus pour qu’une centaine de personnes intéressées, représentant une vingtaine d’organismens acadiens de la régions et agences gouvernementales, s’amènent dans ses vieux murs et y constatent le malheureux état de sa santé et discutent ensemble des moyens à prendre pour non seulement le sauver physiquement mais aussi lui redonner vie.

 

A l’issue de cette rencontre, quinze personnes étaient nommées ayant pour tâche la formation d’une société historique qui se chargerait de parrainer la sauvegarde du Monument.

 

Dès le début de l’année 1977, ces quinze personnes, fortes de l’appui de quelques autres intéressés, nommèrent les dix premiers membres d’un bureau de direction qui devint peu après la société historique de la vallée de Memramcook. Cette société élargissait par le fait même son madat sans oublier, la cause du Monument Lefebvre, sa première raison d’être.

 

Le 26 avril de cette même année, un mémoire, rédigé en dix pages, fut adressé par cette nouvelle société à l’Institut de Memramcook l’informant de son existence et de ses objectifs dont celui “de faire connaître et conserver le patrimoine historique, architectural et naturel de la vallée de Memramcook”.

 

Le travail de sensibilisation était donc amorcé. De nombreuses rencontres s’ensuivirent auprès de différents groupes et organismes y compris les dirigeants de l’Institut. Peu de temps après, on apprenait que la Commission nationale des lieux et monuments historiques sur laquelle siégeait notre regretté compatriote Jules Léger, recommandait “la reconnaissance de la survivance des Acadiens” comme fait d’importace historique nationale et la désignation de la vallée de Memramcook comme lieur pour commémorer ce fait.

 

Le Monument Lefebvre étant naturellement un endroit tout désigné pour l’interprétation de cette surviance, les responsables de l’Institut recommandèrent alors que le Monument Lefebvre soit choisi, ce qui fut fait. Parc Canada, à qui revenait cette tâche d’interprétation s’installa donc au rez-de-chaussée de l’édifice après que quelques travaux de rénovation nécessaires furent complétés. Mais voilà que quelques années plus tard, le prévôt aux incendies déclarait que le Monument était devenu dangereux et en interdisait l’accès.

 

C’est alors que Mme Muriel K. Roy, alors co-présidente du comité consultatif acadien pour Parc Canada, s’intéressa vivement à la cause du Monument. Entourée de personnes également intéressées dont certains membres de la société culturelle de Memramcook, de la mairesse de Saint-Joseph et d’une conseillère, elle dirigea ce groupe en multipliant les rencontres avec politiciens, hauts fonctionnaires fédéraux et gens influents d’ici et d’ailleurs. Voici un bilan de dossier dressé par Muriel K. Roy à la suite d’une rencontre des représentants d’organismes acadiens avec l’honorable Bernard Valcourt en août 1987.

 

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Le Monument Lefebvre est le plus important édifice du patrimoine acadien. Il fut construit avec les contributions des Acadiens pour honorer la mémoire du fondateur de la prmière institution d’enseignement supérieur pour les Acadiens, le père Camille Lefebvre.

 

Durant plus d’un demi-siècle, le Monument Lefebvre a été le site de ralliements nationaux et d’événements significatifs dans le relèvement socio-économique et culturel des Acadiens.

 

La salle du Monument Lefebvre a accueilli des artistes de renommée internationale, entre autres, Yehudi Menuhin, la famille VonTrapp, le violoniste Arthur LeBlanc, plus récemment, en raison de ses qualités acoustiques exceptionnelles, cette salle a servi à Radio-Canada pour l’enregistrement de certaines émissions musicales.

 

En 1968, la province du Nouveau-Brunswick faisait l’acquisition de la propriété du collège Saint-Joseph y compris le Monument Lefebvre. L’édifice principal du collège devenait l’Institut de Memramcook.

 

En 1982-1983 Environnement Canada Parcs a été locataire du rez-de-chaussée du Monument Lefebvre pour son centre d’interprétation de la survivance des Acadiens. En raison des travaux amorcés au printemps 1984, il a fallu aménager l’exposition ailleurs. Une roulotte sert présentement à héberger une partie de l’exposition et ce pour le quatrième été consécutif. L’interdiction en 1983, pour des raisons de sécurité, d’utiliser l’auditorium incita le ministre provincial de l’éducation d’alors, l’honorable Clarence Cormier, à faire des démarches auprès du Ministère fédéral des Travaux publics, l’honorable Roméo LeBlanc pour la restauration du Monument Lefebvre. Pour entreprendre ces travaux, il a fallu transférer la propriété du Monument Lefebvre au gouvernement fédéral. Une évaluation par le gouvernement fédéral confirme la valeur patrimoniale de l’édifice.

 

Les architectes de Travaux publics ont préparé des plans de restauration de l’édifice afin que celui-ci puisse se prêter à une utilisation maximale de toutes ses installations: au sous-sol, salles de travail, ateliers et toilettes; au rez-de-chaussée, aménagement pour Environnement Canada Parcs et l’exposition de la Survivance du peuple acadien, et à l’étage, un auditorium restauré et équipé pour activités culturelles: théâtre, films, récitals, etc.; -escaliers sécuritaires, ascenseurs pour handicappés et pour servir de monte-charge.

 

-Automne 1984, travaux interrompus à l’élection du nouveau gouvernement. Démarches intensives pour la reprise des travaux. Interventions des associations et institutiions acadiennes auprès du ministre. Pourparlers avec nos représentants acadiens au gouvernement fédéral.

 

-Juillet 1987, le Ministère des Travaux publics demande des soumissions pour des travaux de réparation au Monument Lefebvre - travaux qui compromettaient l’aménagement et la restauration qui s’impose. Protestations urgentes auprès du ministre Valcourt. Monsieur McInnis accepte de suspendre les démarches pour réexaminer le dossier.

 

-29 août 1987, rencontre avec le ministre Valcourt, visite du Monument et plaidoyer pour une restauration complète du Monument telle qu’originalement conçue.

 

-En juin 1986, le coût de restauration, selon les plans originaux, s’élevait à 1.4 millions (estimé de Travaux Publics). Monsieur Valcourt exige la création d’une corporation pour assurer l’administration et l’exploitation de l’édifice.

 

-Nous rappelons au ministre qu’un conseil d’administration est déjà en place (plusieurs de ses membres sont de la présente délégation) et attend depuis longtemps une action acceptable de Travaux Publics, propriétaire de l’édifice. L’incorporation du conseil d’administration est prévue (c’est maintenant chose faite, mars 1989). Un représentant de chacun des deux paliers du gouvernement fédéral et provincial pourrait y siéger.

 

Muriel K. Roy

21 septembre 1987

 

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Depuis la rédaction de ce bilan, d’autres retards sont survenus et plusieurs autres recontres eurent lieu y compris une visite aux nouveaux ministres et députés provincial de la région. Une autre élection fédérale eut aussi lieu.

 

Enfin, en février dernier, une dernière rencontre avec le directeur de Travaux Publics lui permettait de confirmer que le projet de restauration du Monument Lefebvre allait bientôt devenir une réalité et que des appels d’offres seraient faites en avril après que tous les plans d’architecte seraient terminés. Le nouveau budget adopté est de 1 800 000,oo$ et un échéancier nous a été remis prévoyant que le Monument pourrait être utilisable en février 1990. Le tavail de la Société du Monument Lefebvre n’en est pas pour autant terminé car il faudra prévoir d’autres financements pour l’aménagement de cet édifice; c’est à dire, l’installation d’un système d’éclairage moderne à l’auditorium, l’achat de rideaux et de draperies etc. Et possiblement le remplacement des fenêtres, ce qui n’est pas prévu dans le projet de Travaux Publics. Mais l’essentiel est acquis, le Monument Lefebvre revivra d’autres beaux jours.

 

Bertholet Charron

 

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Notre campagne financière pour restaurer et sauver le site de la chapelle Sainte-Anne de Beaumont se continue toujours. Un gros merci à toutes les personnes qui ont contribué à ce projet.

 

Si vous désirez faire un don, veuillez s’il-vous-plaît, utiliser cette formule et la poster à:

 

“La Société historique de Memramcook Inc”

C.P. 49, Saint-Joseph, N.-B.

E0A 2Y0

 

Un reçu pour fin d’impôt vous sera envoyé. Je désire:

 

-- aider à payer le coût d’imprimer le bulletin de la Société histoirque

 

-- faire une annonce dans le bulletin

 

-- devenir membre de la Société historique: 10,00$ par année

 

-- établir un fonds dans le but de réparer le site de la chapelle Sainte-Anne

 

-- prêter ou donner de vieilles photos ou antiquités à la Société historique

 

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On demande des bénévoles

 

Venez nous aider à nettoyer les parterres, réparer les vitres et les portes, à peinturer la chapelle à Beaumont.

 

S.V.P. remplir la formule et envoyer à la Société historique, C.P. 49, Saint-Joseph, N.-B. E0A 2Y0

 

NOM ______________________________________________

 

ADRESSE ______________________________________________

 

TÉLÉPHONE ______________________________________________

 

INDIQUER LE TRAVAIL QUE VOUS DÉSIREZ FAIRE _____________________________________________

 

 

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LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE LA VALLÉE DE MEMRAMCOOK

 

vol. 3 No 2, décembre 1989

 

 

L’église Notre-Dame de l’Annonciation et le Presbytère de Pré-d’en-Haut

 

Les rénovations à l’église de Pré-d’en-Haut

 

Du 15 mai au 5 août, l’église de Pré-d’en-Haut a été transformée en chantier de construction.  Dès le premier jour, les bancs ont été enlevés, entreposés dans un garage à l’arrière du presbytère où ils ont reçu un nouveau revêtement.

 

On a procédé ensuite à la pose d’isolant dans les murs et au plafond.  Le filage électrique a été remplacé, l’ancien n’étant plus suffisant ni sécuritaire.  Vingt-quatre nouveaux réflecteurs ont été installés en retrait du plafond et la voûte de l’édifice.  Les anciennes lampes incandescentes ont été remises en place dans les arcades de l’église après en avoir renouvelé les fixtures et repeint l’extérieur.

 

Le mur arrière du sanctuaire a été rehaussé jusqu’aux moulures existantes afin de l’intégrer à l’architecture d’ensemble.  Au fond du sanctuaire, un mur de dix pieds de largeur a été érigé pour y recevoir la croix de chêne sur laquelle viendra prendre place éventuellement un corpus.

 

Vient ensuite la pose du plâtre en feuilles sur les murs et le plafond recouvert par après d’une mince couche de plâtre.

 

Les colonnes, murs et arcs plein cintres ont reçu trois couches de peinture aux teintes douces et reposantes.

 

Le plancher, une fois sablé pour y enlever l’ancien vernis défraîchi et égratigné, a reçu lui aussi un revêtement clair et durable, ce qui lui donne un aspect reluisant et neuf.

 

Le sanctuaire devenait plus dégagé en n’y laissant qu’un banc de chaque côté.  Le mur du côté sud de la sacristie fut percé pour y installer trois fenêtres qui donnent sur une salle pouvant accommoder les parents avec de jeunes enfants.  Un haut-parleur permet de s’unir à l’action liturgique.

 

A l’arrière de l‘église cette fois, où il n’y avait qu’un corridor, on a prévu l’installation éventuelle d’une salle de toilette.  Une petite sacristie a été aménagée afin de permettre au président de se vêtir et d’accueillir les fidèles.

 

A l’arrière encore, mais à l’intérieur de la nef du côté nord, une chambre de réconciliation a été prévue et du côté sud une autre chambre pour les soutanes des servants.

 

Un système de son vient compléter l’aménagement de l’église.  Enfin, des bouches de chaleur neuves sont venues remplacer les anciennes, brisées et dangereuses.

 

Les fidèles réintégraient leur église le 5 août et une campagne de levée de fonds réussissait à recueillir une partie des argents nécessaires pour payer la dette.  Les paroissiens se donnaient la main pour l’organisation d’un souper paroissial au mois de septembre toujours dans le but de ramasser des fonds.

 

G.  Léger, c.s.c.

 

MOT DU PRÉSIDENT

 

Mini-imprimerie

 

D’abord, nous devons remercier Madame Rachel Saulnier, propriétaire de la Mini-imprimerie, pour avoir imprimé le programme de la Fête de Sainte-Anne, le 23 juillet à Beaumont et de la cérémonie du dévoilement de la plaque reconnaissant la chapelle Sainte-Anne comme monument historique.

 

Notre fête nationale du 15 août

Toutes nos félicitaitons à tous ceux et celles qui ont fait un succès avec les activités organisées à l’occasion de notre fête notionale du 15 août.  Nous avons aussi pu voir beaucoup de décorations et de drapeux acadiens flottés un peu partout dans la régions.  Il faut continuer ce beau travail.  Un jour, nous aurons des fêtes qui pourront facilement se comparer avec d’autres régions de l’Acadie.

 

Berceau de l’Acadie moderne

Nous savons que la région de Memramcook a toujours été désigné comme le Berceau de l’Acadie moderne.  Ainsi, plusieurs villages de l’est eet du sud-est du Nouveau-Brunswick ont été fondés par des Acadiens et des Acadiennes originaires de cette partie de l’Acadie.  Ne pourrions-nous pas profiter de ce fait opour inviter les gens de ces villages à venir visiter le pays de leurs ancêtres?  Nous avons sûrement les facilités pour les recevoir.  Qui pourrait bien s’en occuper?  Peut-être nos Clubs d’Age d’Or, pourquoi pas?

 

A quand notre musée?

Dans un article paru dans le journal l’Express du sud est et intitulé A la recherche du musée perdu, M. Donatien Gaudet rappelait que les gens de la région se demandent “comment ferions-nous pour avoir notre musée?”  Je peux dire que depuis la fondation de la Société historique de la Vallée de Memramcook, le sujet est revenu régulièrement sur le tapis.  Nous croyons que plusieurs personnes souhaiteraient voir la création d’un musée.  Que pourrions-nous faire pour que ce rêve devienne réalité?

 

Soirée d’amateurs du 19 novembre

Près de deux cents personnes ont pu jouir d’une très bonne soirée d’amateurs qui a eu lieu à l’École de Pré-d’en-Haut, dimanche le 19 novembre.  Remercier tous ceux et celles qui ont pu rendre possible cette soirée, de ma part, c’est presqu’impossible.  En plus des nombreux artistes jeunes et moins jeunes, il faut dire merci à M. Adolphe LeBlanc et à son équipe qui ont vu à l’organisation de cette soirée, au talentueux M. Léo Cormier, ancien réalisateur à Radio-Canada et organisateur de nombreuses soirées acadiennes, pour avoir animé ce spectacle avec autant de savoir-faire; à M. Donald LeBlanc, technicien du son à Radio-Canada, pour s’être occupé du son.  Enfin, nos remerciements à toutes les personnes qui se sont déplacées pour assister à cette belle soirée et à vous tous qui continuez à appuyer ce noble projet, qui est de sauver la chapelle de Saint-Anne de Beaumont.

 

Edmond Babineau

 

 

Saint-Anne de Beaumont

Une première au Nouveau-Brunswick

 

C’est la première fois au Nouveau-Brunswick qu’un édifice ayant servi au culte des Indiens est reconnu comme édifice historique par le Ministère du Tourisme, des Loisirs et du Patrimoine de la province, a souligné M. Edmond Babineau, président de la Société historique de la Vallée de Memramcook, au cours d’une allocution qu’il a prononcée le 23 juillet 1989, lors du dévoilement d’une plaque commémorative déclarant la chapelle Saint-Anne site historique provincial.  Beaucoup de travail a été effectué a t-il dit, et nous devons poursuivre afin de mener a bine un projet qui nous tient à coeur.

 

Sous la présidence d’honneur de M. Gilbert Finn, lieutenant-gouverneur de la province du Nouveau-Brunswick, les cérémonies ont réuni plus de 300 personnes qui étaient venues souligner ensemble cet événement historique.

 

Vous trouverez le programme souvenir des cérémonies à Beaumont à la prochaine page.

 

 

CHAPELLE SAINTE-ANNE DE BEAUMONT

 

le dimanche 23 juillet 1989 à 15 heures

sous la présidence d’honneur du Lieutenant gouverneur

de la province du Nouveau-Brunswick

 

Programme

 

Allocution de Monsieur Edmond Babineau, président de la Société historique de la Vallée de Memramcook

 

Allocution en anglais de Monsieur Robert R. Léger, coordonnateur du Projet Beaumont

 

Dévoilement d’une plaque par son honneur le Lieutenant-gouverneur

déclarant la Chapelle Sainte-Anne site historique provincial.

 

Allocution du Lieutenant gouverneur, l’honorable Gilbert Finn.

Célébration eucharistique sous la présidence du P. Georges Coutlée, cssr curé de Big Cove.

 

La Chorale des Enfants de Big Cove

Lectures-Alvin Bernard

Homélie-P. Georges Coutlée, cssr

 

Procession au cimetière après la cérémonie religieuse.

 

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ALLOCUTION PAR LE LIEUTENANT GOUVERNEUR

L’HONORABLE GILBERT FINN, A L’OCCASION DU

DÉVOILEMENT D’UNE PLAQUE DÉCLARANT LA CHAPELLE DE BEAUMONT COMME UN SITE HISTORIQUE

LE DIMANCHE 23 JUILLET 1989

 

Il me fait plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, en ce 23 juillet 1989, pour célébrer la chapelle de Beaumont comme site historique.

 

Si cette chapelle pouvait parler, que d’histoires elle nous raconterait; que de nouveau-nés elle a accueilli, que de nouveaux mariés elle a uni, que de deuils elle a consolé.

 

Oui, si elle pouvait, elle nous raconterait son histoire en commençant avec les Micmacs qui, plus de 100 ans passés, se servaient de cette chapelle pour célébrer Sainte-Anne, patronne de leur tribu.

 

Cette chapelle fut construite en 1842 par les Micmacs et les Acadiens qui entretenaient de très bonnes relations à cette époque.

 

Père Ferdinand Gauvreau, curé de Memramcook et Peter Bernard, chef de la réserve à cette époque seraient très heureux aujourd’hui, de voir tous les honneurs qui lui sont décernés en nommant cette chapelle comme étant un site historique.  Un honneur qui ne s’arrête pas là, puisqu’à chaque année, bien des gens continu de se rassembler, ici, devant cette chapelle pour célébrer la Sainte-Anne et c’est un honneur pour moi d’ê parmi vous aujourd’hui.

 

Aujourd’hui, vous avez deux bonnes raisons de célébrer; celle de la Sainte-Anne et l’historique de votre belle chapelle.

 

Merci!

 

Discours du président à l’occasion du dévoilement d’une plaque à Beaumont

 

A titre de président de la Société historique de la Vallée de Memramcook, il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue à son Honneur le Lieutenant gouverneur, Monsieur Gilbert Finn, à Messieurs les membres du clergé, aux chefs indiens, à vous distingués invités et aussi à chacun et à chacune d’entre vous ici présents.

D’abord, je me dois de vous remercier, Monsieur Gibert Finn, d’avoir bien voulu accepter notre invitation afin de dévoiler une plaque.  Vous pouvez être assuré, votre Honneur, que votre présence parmi nous est très appréciée.

 

Si nous sommes rassemblés sur ce site historique, c’est afin de dévoiler cette plaque qui reconnaît que la chapelle Sainte-Anne de Beaumont est désignée dorénavant un édifice historique provincial.  En fait, c’est le premier édifice historique qui aura servi au culte chez les Indiens du Nouveau-Brunswick, à être reconnu comme tel, par le Ministère du Tourisme, des Loisirs et du Patrimoine.

 

C’est en 1842 que fut construite la chapelle Sainte-Anne.  Ayant établi leur village sur les rives de la Petitcodiac, les Micmacs décidèrent de faire construire une chapelle avec l’aide de l’abbé Ferdinand Gauvreau et du chef Peter Bernard.  A l’automne de 1843, l’abbé Gauvreau bénit la nouvelle chapelle sous le vocable de Sainte-Anne et li y célébra la première messe.  Les registres de l’église Saint-Thomas contiennent la liste des 79 autochtones inhumés dans le cimetière voisin de la chapelle.

 

Voilà plus d’un an que la Société historique travaille en vue de sauver le site de Beaumont.  Comme vous pourrez le constater, nous avons recouvert les toits de la chapelle et du presbytère, refait la rosace, nettoyé et replacé la lampe du sanctuaire.  A vrai dire ce n’est là qu’un début.

 

Nous voulons restaurer l’intérieur de la chapelle ainsi que celui du presbytère afin qu’in puisse être habité.  Le clocher aura besoin de réparations.  Aussi nous voulons y remettre la cloche, laquelle fut enlevée voilà quelques années.  Quant au cimetière, nous projetons d’y placer des pierres tombales ou des monuments afin d’y inscrire les noms de chacun et chacune des Indiens qui y ont été inhumés, soit au nombre de 79, et même entouré le site d’une clôture.

 

Aujourd’hui, nous savons que vers 1740, Jacques à Jacques Bonnevie, dit Beaumont, habitait tout près d’ici.  Nous voulons rappeler ce fait en érigeant un monument avec plaque en bronze.  Au plan historique, nous pouvons dire que toute cette région jusqu’à la Pointe Rocheuse a une très grande valeur historique du fait qu’il y a déjà eu le Fort LaGalissonière, le phare, les carrières, une usine de briques, etc... et nous espérons qu’un jour nous pourrons en rappeler toute l’importance.

 

Il faut rappeler que 1992 marquera la 150ème anniversaire de la construction de cette chapelle.  Nous projetons donc célébrer ce fait par des fêtes appropriées.  Je vous y convie dès maintenant.

 

Comme vous pouvez le constater, le travail n’est pas complété.  Nous aurons encore besoin de votre aide et de vos dons.  Ensemble nous pourrons redonner à cette région l’importance historique qui lui est due.

 

Je crois que nous devons profiter de l’occasion pour féliciter tous ceux qui ont travaillé depuis plusieurs années en vue de sauver ce site jusqu’à ce jour.. Aussi, grâce à un octroi du gouvernement fédéral, nous avons pu engager des ouvriers l’année dernière pour continuer les travaux.  Nous devons remercier les généreux donateurs, que ce soit les sociétés, les compagnies, les commerces et les individus pour leurs généreux dons.  Il ne faudra pas oublier aussi ceux qui donnent de leur temps et de leur savoir pour sauver ces édifices.  Merci en plus à tous ceux qui ont participé à la réalisation de cet événement.

 

A ce moment-ci, je dois souligner le rôle très important qu’a joué le Dr Robert Léger jusqu’à ce jour, à titre de coordonnateur de ce projet, et de sa contribution personnelle.  J’espère qu’il va toujours conserver son enthousiasme jusqu’à la fin du projet.

 

Merci d’être venus si nombreux afin de participer à cet événement histoirque.  C’est à espérer que nous pourrons nous revoir dans queslques années.

 

Edmond Babineau, président

 

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Memramcook “la moderne”

 

1. Village des Belliveau

2.  Saint-Joseph

3.  Anse-des-Cormier

4.  College Bridge

5.  Lourdes

6.  La Hêtrière

7.  McGinley et chemin de Shédiac

8.  La Montain

9.  Dover

10.Taylor Village

11. Calhoun

12. Breau Creek

 

 Memramcook “l’ancienne”

 

1. Village des Jospiau

2.  Village des Piau

3.  Village d’en bas

4.  Pointe à l’ours

5.  Village du bois

6.  Village des Léger

7.  Village des Leplatte

8.  Village d’en Haut

9.  Pré des Surette

10.Cul de sac

11.Dunngiven

12.Ruisseau de René Forest ou Ruisseau des Breau

Certains villages n’ont pas de double toponymique, notamment Pré d’en Haut, Gayton, Gautreau Village, Boudreau Village, Beaumont, Le Lac.

 

Membres de la Société historique de la Vallée de Memramcook 1989-1990

 

1.  Arseneault, Roberte (Léger) Montréal

2.  Babineau, Edmond

3.  Boudreau, Antoinette

4.  Bourgeois, Phyllis

5.  Bourgeois, Thérèse

6.  Charron, Bertholet

7.  Cormier, Carmelle

8.  Gaudet, Charles-Edouard

9.  Gaudet, Clément

10.Gaudet, Ella

11.Gaudet, Marc

12.Gaudet, Léonce

13.Gionet, Alcide

14.LeBlanc, Diane

15.LeBlanc, Linda

16.LeBlanc, S. Florence

17.LeBlanc, Paul-Eugène

18.LeBlanc, Pius Y.

19.Léger, Lorenzo

20.Léger, Dr. Robert

21.Léger, Alban

22.Léger, Joseph-Edouard

23.Léger, Dr. Gabriel

24.Léger, Arlette

25.Léger, Stéphane

26.Léger, Mathieu

27.Léger, Sébastien

28.Léger, Dorine

29.Maltais, Josée

30.Melanson, Angèla

31.  Melanson, Raoul

32.  Poirier, Germaine

33.  Poirier, Guy

 

Membres de la Société historique de la Vallée de Memramcook 1988-1989

 

1.  Arseneault, Roberte (Léger), Montréal

2.  Babineau, Guy

3.  Babineau, Edmond

4.  Babineau, Marguerite

5.  Belliveau, Joseph

6.  Boudreau, Antoinette

7.  Boudreau, Béatrice

8.  Boudreau, Donald

9.  Bourgeois, Roger

10.Bourgeois, Thérèse

11.Cormier, Adélard

12.Cormier, Alyre H.

13.Cormier, Carmelle

14.Cormier, Clarence

15.Duguay, Carmelle

16.Duguay, Fortunat

17.Dupuis, Alta

18.Dupuis, Roger

19.Gaudet, Albert

20.Gaudet, Bernadette

21.Gaudet, Charles-Edouard

22.Gaudet, Georges

23.Gaudet, Gustave

24.  Gaudet, Huberte

25.  Gaudet, Raymond

26.  Gaudet, Rose-Marie

27.  Gaudet, Thérèse (St-Joseph)

28.  Gaudet, Thérèse (Memramcook)

29.  Gaudet, Vital

30.  Gionet, Carmelle

31.  Gould, Carmella

32.  Gould, Eugène

33.  Johnson, Eliane

34.  LeBlanc, Bernard

35.  LeBlanc, Diane

36.  LeBlanc, Donald

37.  LeBlanc, Edouard A.

38.  LeBlanc, Florence

39.  LeBlanc, Pius Y.

40.  LeBlanc, Rita

41.  LeBlanc, Lucille

42.  LeBlanc, Ronald

43.  Léger, Arlette

44.  Léger, Charles-A.

45.  Léger, Cléophas

46.  Léger, Dorine

47.  Léger, Dr. Gabriel

48.  Léger, P. Guy, c.s.c.

49.  Léger, Jean-Guy (Montréal)

50.  Léger, Joseph-Edouard

51.  Léger, Dr. Robert

52.  Malone, Doloria

53.  Melanson, Angèla

54.  Melanson, Carmelle

55.  Melanson, Claire

56.  Nowlan, Gilberte

57.  Poirier, Cécile

58.  Poirier, Germaine

59.  Poirier, Gérard

60.  Poirier, Guy

61.  Poirier, Martina

62.  Stephenson, Chief Bernard

63.  Surette, Paul

 

N.B.  S’il y a des membres dont les noms n’apparaissent pas sur cette liste, veuillez s.v.p. nous avertir.  Merci

 

Quelle était belle la Vallée (suite)

 

Pierre et Dorilla, nos deux “Américains” de Memramcook sont maintenant à Pré d’en Haut.  Ils ont bien aimé leur bref séjour à Beaumont.  Ils vont y retourner, c’est sûr. 

 

Debout sur le perron de l’église Notre-Dame de l’Annonciation, Dorilla regarde partout, les yeux rivés sur l’école et le Parc Massé.  Pierre, lui, s’allonge le cou pour essayer de voir l’emplacement de la maison de son grand-père.

 

Pierre  - Je pense que c’est là que mon grand-père restait, pas loin de la maison des `Humé et des Poléon à Fusil ...Hé!  Ça beaucoup changé...`y a des maisons neuves maintenant...

 

 

Dorilla - Ah!...Moi, je connais ça itou...Mais ça fait longtemps.  Le curé va vous “défricher” tout                  ça...

 

Pierre  - A c’t’heure, nous allons voir le dedans de l’église ...On a fait des réparations icitte itou...                Tante Salomé m’a tout ‘conté l’histoire.

 

Dorilla - Allons-y.

 

(Ils entrent par la porte de l’entrée principale)

 

Dorilla - ...Wow!  My God!  C’est tout blanc.  La lumière partout...Look...Là...FOR PETER’S                   SAKE!  C’est tout un changement...Well!  Well!  C’est vraiment beau!

 

Pierre  - La grande croix au-dessus de l’autel...Regarde...

 

Dorilla - Ah!...Mais `y a pas de Christ dessus!   ...Étrange...???

 

Pierre  - Baille-leur le temps!  For Cripes sake!!!  Les vaches `vêlent pas d’argent icitte non                          plus...ça va venir...ça va venir...Prends patience.

 

Dorilla - JEEZO!  C’est vrai...You’re always right...Well...almost...

 

Pierre  - Ah!...Well...of course...

 

            (Sur ces entrefaites, le curé s’allonge le cou à la porte de la sacristie et les aperçoit.)

 

Père Curé - Eh!  Bonjour!  Vous n’êtes pas d’ici?

 

Pierre - Non, on reste à Waltham.  On est en visite icitte...Moi, je suis né à memramcook.  Ma femme, elle, est née à Beaumont.

 

Père Curé - Bonjour, Madame

 

Dorilla - Père Curé...

 

Pierre - Well, je vous l’dis, Père Curé, ‘y fait beau icitte.  Mes félicitations à toute la paroisse...

 

Père Curé - Ah!  Bien!  C’est beau, c’est vrai.  C’est propre aussi...surtout...c’est plus dégagé.  Tout le monde...les visiteurs s’y habituent petit à petit.

 

Pierre - Well!  Well! Je vous l’dis.  Ça ferait une belle église pour se remarier...

 

Dorilla - What? ...Te remarier...Une fois, ça suffit!...Right?...

 

Père Curé - Bien!!!  Ah!!!  Enfin...

 

Pierre - You know...Just kidding...You know...

 

Dorilla - ...Well...HUMMMM

 

Père Curé - Euh!  Bien!  Venez donc faire un tour au presbytère...On s’assoira...On prendra un café...On jasera...

 

Dorilla - Bonne idée...Ah!  Oui! Père Curé, je fais mon “arbre de famille!, family tree...you know.

 

Père Curé - Ah! Je comprends...Votre généalogie...

 

Dorilla - G-É-N-É-A-L-O-G-I-E, yes...yes...oui, oui, c’est ça...

 

Père Curé - Je peux vous aider à “défricher” tout ça...

 

Dorilla - Really?...Que je suis contente...La généalogie...Good!  J’ai toujours voulu connaître mes...ROOTS, mes RACINES???...RACINES???

 

Père Curé - C’est bien ça...Vos racines comme vous dites si bien.  Allons-y.  Venez prendre un dafé, on va en discuter.

 

Et voilà!  C’est sur ces propos pleins de fierté que le curé et les deux “Américains” de Memramcook se dérigent vers le presbytère situé à deux pas de l’église.

 

Au revoir Père Curé, Dorilla et Pierre.

 

À la prochaine.

 

 

CINQUANTE ANNÉES DE FIDÉLITÉ À LA TERRE POUR

M. ET MME LÉANDRE GAUDET

 

C’était la fête samedi le 29 septembre 1962 à Saint-Joseph.  Oui fête, malgré la pluie, malgré la brume et le temps couvert.  Ce jour-là, M. Et Mme Léandre Gaudet célébraient leurs noces d’or.  Entourés de leurs 14 enfants, gendres et brus et d’un bon nombre de leurs 44 petits-enfants, de deux frères et trois soeurs, de douzaines de cousins et cousines et autre parenté et de centaines d’amis venus de tous les coins de la paroisse et d’ailleurs, entourés de huit autres couples de notre paroisse qui comptaient eux aussi plus de 50 ans de mariage et formaient pour ainsi dire une espèce de couronne aux heureux jubilaires de la journée, tout ce monde là assistait dans l’église St-Thomas de memramcook, à une messe célébrée par le R.P. Arcade Goguen, curé de la paroisse.  M.  et Mme René Gaudet servaient de témoins.  De léglise, tous se rendaient à l’école Régionale où un somptueux banquet les attendait.  A la table d’honneur, en plus des jubilaires et de leurs témoins, étaient assis, le Père Arcade Goguen, curé, M. Joseph Gaudet, Maître des cérémonies, M. Cyrus Gaudet de Seymour, Conn., Mlle Adèla Gaudet du même endroit, m. Et Mme Emile Belliveau, frère et soeur de M. Gaudet, Mme Dr. D. Landry, tante de M. Gaudet, Dr. Et Mme Raoul Landry, cousin Dr. Et Mme Euclide Léger, cousine, M. Et Mme Alphonse Dionne, agronome.

 

M. Aurèle Gaudet, agronome, récemment nommé directeur de l’École d’Agriculture de St-Joseph, un des fils des jubilaires lut une adresse et fit la présentation d’une bourse au nom de la famille.

 

MM. Sylvain LeBlanc, Cyrus Gaudet, Adolphe LeBlanc, Emile Belliveau, Alphonse Dionne et le Dr. Euclide Léger adressèrent la parole à tour de rôle.  En formulant leurs voeux, au nom des parents et amis, tous ne manquèrent pas de signaler les grandes qualités de M. Et Mme Gaudet, qualités de travail, de sobriété, de dévouement aux bonnes causes, d’abnégation, de patience et de charité.

 

A la suite de ces discours, le jubilaire dans sa réponse laissa parler son coeur.  Il rendit hommage à sa digne épouse qui pendant toute leur vie conjugale l’a toujours encouragé et secondé.  C’est avec une vive émotion qu’il mentionna ses enfants qui eux aussi ont toujours été très soumis, très respectueux, très aimants et qui par leur travail lui ont permis de conduire à bonne fin une exploitation agricole des plus prospères qui est, en d’autres mots, une ferme familiale dans le plein sens du mot.

 

En termes choisis, le Père Curé dit le mot de la fin et cite M. Et Mme Gaudet comme modèles de bons chrétiens et de bons paroissiens.

 

En effet, tous ces éloges à l’égard de nos héros du jour, sont bien mérités, car M. Et Mme Gaudet sont un couple exemplaire, paroissiens modèles, types d’amants de la terre et sur la terre.  Et celle-ci toujours bonne nourricière, a su répondre à leur labeur incessant pendant les 50 dernières années et leur a permis d’élever une nombreuse famille et d’établir sur la ferme paternelle ou tout près, quatre de leurs fils.  M. Léandre Gaudet est reconnu, à juste titre, comme l’un des plus gros cultivateurs de toute la région et on pourrait dire, sans crainte, de tous nos comtés français.  Avec ses fils, il cultive au-delà de 400 acres de terre, récolte plus de 500 tonnes de foin et plus de 3 000 boisseaux de grain annuellement.  De plus, cette ferme comprend un cheptel de plus de 100 têtes de bétail dont 400 vaches laitières qui logent dans une étable moderne, stabulation libre.  On y trouve aussi un silo fosse de 150 tonnes, des tracteurs et toute la série de machines aratoires requises pour une exploitation d’aussi grande envergure.

 

Oui, c’était fête samedi à Saint-Joseph, fête de la terre, qu’un de ses fils distingué proclamait à qui voulait l’entendre, son amour indéfectible à cette bonne mère nourricière qui a toujours su faire vivre son homme à condition qu’il la cultive avec soin, avec méthode et avec amour.  M. Et Mme Gaudet en célébrant leurs noces d’or sont la preuve convaincante, qu’en Acadie, on peut encore de nos jours, vivre sur une ferme pourvu qu’on yconsacre toutes ses connaissances, toutes ses énergies et toutes ses forces.

 

Gustave Gaudet, agronome

 

Étonnante déconverte à Pré d’en Haut (Gautreau-Village)

 

Une petite pierre tombale trouvée sur les côteau de Gautreau-Village fait l’émerveillement de plusieurs.  La pierre est de couleur grisâtre avec un écriteau appliqué d’une manière rustique nous permettant de lire:

 

LITTLE SNOW BALL

DIED

AUG.  17. 1880

AGED 7 MO’S

 

En toute circonstance un petit être a vu le jour en ce coin d’Acadie et a dû subir une mort prématurée.  L’histoire de Little Snow Ball est presque perdue dans le passé, un siècle s’est écoulé depuis qu’il a vécu ici et nous savons qu’il était choyé de tous au village.  Son souvenir brillera toujours à la lumière du temps et maintenant il nous reste qu’à dire:

 

IN MEMORIAM

EN MÉMOIRE DE LITTLE SNOW BALL

QUE LA MORT ENLEVA DE L’ESTIME

DES ANCIENS DU TEMPS

LE 17 AOUT 1880

 

Siméon LeBlanc

 

Sépultures des Micmacs à Beaumont

 

Année

 

1829 - Le 30 octobre.  Gabriel Blansis, fils de Thomas Blansis et de Marie Nocout, âgé de 4 mois

 

1831 - Emmanuel Xavier, fils de François Xavier et de Marie-Anne, âgé de 1 an.

 

1832 - John Baptiste Bonis, fils de Thomas Bonis et de Marie Monique.

 

1835 - 2 mars.  Dacjouite (Agnès) épouse de Joseph Lebeauve, âgé de 1 an.

 

1836 - Pierre Ockscouette, fils de Michel Ockscouette et de Marie Angélique, âgé de 14 ans.

 

1846 - 30 mars.  Charles Bernard, fils de Pierre Bernard et de Angélique Colis.  (E. Desauniers, Prêtre vicaire).

 

1846 - 1 avril.  Clément Bernard, fils de Joseph et Marie, âgé de 69 ans.

 

1846 - 8 avril.  François Nockwood, fils de François Nockwood et de Francine Bonis, âgé de 5 mois.

 

1846 - 21 mai.  Pierre Thomas, fils de Thomas Bonice et Marie Maunique, âgé de 2 ans.

 

1853 - 11 novembre.  Geniviève Paul, enfant de Marc Paul et de Catherine Bernard, âgé de 13 mois.

 

1853 - 11 novembre.  Marie Judith Toney, enfant d’Olivier Toney et de Anne Bernard, âgée de 1 an.

 

1853 - 11 novembre.  François Bonis, enfant de Louis Bonis et de Angélique Clément, âgé de 5 mois.

 

1853 - 11 novembre.  Sylvain Nockwood, fils de Etienne Nockwood et de Elizabeth Paul, âgé de  11 mois.

 

La fosse de ces quatre enfants fut bénite ce même jour du 11 novembre 1853.  Ils étaient morts touts les quatre l’année auparavant en juillet.  Une légende s’était répandue que la cause de ces décès aurait parvenu d’une malédiction.

 

1854 - 27 juillet.  Clément Simon, âgé de 26 ans.

 

1857 - 2 mai.  Marie, épouse de Moyse, âgée de 32 ans.

 

1857 - 6 décembre.  André Paul, enfant de Mark et Catherine Paul, âgé de 7 mois

 

1859 - 22 janvier.  Thaddée Bernard, âgé de 13 mois.

 

1859 - 2 mai.  Louis Nockwood, âgé de 66 ans, décédé le 22 décembre 1858.

 

1860 - 20 décembre.  Marie Louise Paul, enfant de Marc Paul et de Catherine, âgé de 8 jours.

 

1861 - 17 février.  Louis Nockwood, fils de Etienne et de Louise Nockwood, âgé de 8 mois.

 

1861 - 8 mars.  Charles Paul, enfant de Charles et de Marie Paul, âgé de 2 jours.

 

1862 - 26 juillet.  Marie Labobe, âgée de 10 ans.  Cérémonie funéraire et bénédiction de la fosse.                Décédée le 10 juin de l’année courante.  F. X. Lafrance, prêtre.

 

1862 - 26 juillet.  Françoise Dedaus, enfant de Pierre Dedaus et de Madeleine Thomas, âgée de 2 ans et 6 mois.  Cérémonie funéraire.  Décédée le 25 avril de la même année.

 

1863 - 3 juillet.  Rosalie Figuere Nockwood, femme de Pierre Nockwood, âgée de 32 ans.                          Décédée l’année auparavant.  Cérémonie funéraire.  F.X.  Lafrance, prêtre.

 

1863 - 3 juillet.  Denis Nockwood, fils de Pierre Nockwood, âgé de 6 ans et 6 mois.  F.X.                         Lafrance, prêtre.

 

1863 - 10 juillet.  Rosalia Thomas, femme de A. Thomas, âgée de 32 ans.

 

1864 - 17 mai.  Gabriel Bonis.  Cérémonie funéraire.  Chef de la tribu Micmac, décédé le 20 février           de la même année, âgé de 76 ans.  F.X. Lafrance, prêtre.

 

suite ...

 

CÉCILE RICHARD...MAITRESSE D’ÉCOLE

 

1896 - 1982

 

Un jour, j’ai eu la chance de voir devant moi six cahiers-documents, ayant trait à un journal d’une maîtresse d’école.  Celle-ci fut ma maîtresse d’école pendant quelques années.

 

Elle a enseigné 20 ans dans la paroisse de Memramcook.  A Memramcook-Est et à Saint-Joseph.  A partir de CÉCILE RICHARD nous remontons jusqu’à neuf générations: Cécile à Anselme à Hilaire à Dominique à Joseph à Jean-Baptiste à Michel à René à Michel.

 

Ces documents contiennent aussi des textes d’auteurs français et de saynètes, d’approche assez facile, tous écrits à la main.  Je me rappelle encore aujourd’hui de l’intégrité de cette personne.  Elle était exemplaire en tout.

 

Née à Saint-Louis, comté de Kent, Nouveau-Brunswick, le 22 novembre 1896, CÉCILE RICHARD fit ses études primaires au Couvent de Saint-Louis de 1907 à 1915.

 

1915-1916...École Normale à Fredericton.

 

ENSEIGNEMENT:

 

1916-1918...Village des Belliveau (Pierre à Michel)

1918-1919...Saint-Louis

1919-1920...Rivière des Caches

1920-1921...Memramcook-Est

1922-1923...Shediac Bridge

1924-1925...Lac Baker

1925-1926...Saint-Antoine

1926-1929...Memramcook

1929-1930...Lac Baker

1930-1931...Barachois

1931-1943...Saint-Joseph

1943-1951...Aux États-Unis pour soigner son père et sa mère

1951-1958...Saint-Joseph

1958............Prend sa retraite à l’âge de 62 ans.

 

Ensuite, elle fait de la suppléance de temps en temps pour quelques temps.

 

Il y avait trois filles et un garçon chez elle.  Les trois filles étaient maîtresses d’école.

 

Elle est décédée le 10 novembre 1982.

 

Ces six cahiers-documents, journal de CÉCILE RICHARD, soit photocopiés ou tapés à la machine, sont entre mes mains, grâce à la générosité de Mme Thérèse Gaudet de Saint-Joseph, nièce de CÉCILE RICHARD.  Quand celle-ci enseignait dans la paroisse, elle restait avec sa soeur, Suzanne (Richard) Gaudet, l’ancien bureau de poste de Saint-Joseph.  Suzanne était mariée à Edmond Gaudet.  Je présente mes remerciements et ma reconnaissance à Mme Thérèse Gaudet.

 

Ces documents m’ont particulièrement touché parce que je me rappelle bien de cette personnalité que je respectrais beaucoup et qui me faisait réfléchir.  Trempée d’un fort caractère, mais doucement appliqué, intransigeante, mais toujours en quête de la justice, en somme, c’était une personnalité bien équilibrée, bien harmonisée.  C’était une personne qui commandait le respect.

 

Ce qui a attiré mon attention, c’est le choix des textes, facile d’accès, et d’un français pur dans sa structure et dans son esprit.  Cela se reflétait chez elle, dans ses présentations de leçons ses remarques et explications.  Elle ne dépassiat jamais les bornes.

 

Remerciements au Père Guy Léger, c.s.c. curé de Pré-d’en-Haut, qui a fait les contacts avec Mme Thérèse Gaudet et s’est occupé de photocopiage de ces documents.

 

A suivre...dans une prochaine chronique je m’attarderai sur son journal.

Lorenzo Léger

 

Noël chez-elle --enfin!

 

“Le seul regret que j’ai, c’est que je n’ai plus jamais vu Noël ‘par che’nous”.  Mme Evelyne (Lyne) Hoen (née Melanson) avait révélé ceci à son neveu, Laurie Melanson.  Tous deux sont natifs de Memramcook-Est, historiquement connu sous le nom du Village du Bois et plus récemment, sous le nom de Lourdes.

 

Lyne est partie du Village du Bois pour les États en 1907, à l’âge de 14 ans.  Elle y est seulement revenue 32 ans plus tard (1939) avec son fils qui l’y avait emmenée en visite.  C’était sa première de plusieurs visites qui ont suivi tout au long de sa vie.  Elle est maintenant âgée de 96 ans.  C’est lors d’une de ces récentes visites qu’elle avait parlé à son neveu Laurie qui habite maintenant à Halifax.  Laurie a décidé de “remédier” aux regrets de sa tante.

 

Il fallait faire coincider les visites, et puisqu’elle ne voyage pas au Canada en hiver, la célébration de Noël tomba le 3 septembre.  Tante Lyne était alors en visite par icitte et c’était possible de réunir les neveux et les nièces.  Il s’agit des enfants de sa soeur (feue) Annie Saulnier et de son frère (feu) John Melanson.  La célébration eut lieu à la demeure de Mme Ella Dupuis.  Pour ne pas lui donner un trop grand choc, Laurie l’avait prévenue: “On a une petite surprise pour toi”.

 

En préparation, Laurie est allé au bois par une vague de chaleur d’été couper “le plus beau sapin qui a jamais été vu”.  Le sapin fut décoré “au bout” et tout le reste de la maison “pour aller avec”, y inclus les fenêtres, où on avait écrit NOEL.  Un buffet de Noël était prêt.  Les quelques 25 invités avaient déposé chacun un cadeau sous l’arbre de Noël.  Père Emery Brien, curé de la paroisse de Lourdes, était des invités qui attendaient Lyne.

 

En arrivant avec son neveu, elle a tout de suite remarqué NOEL dans les fenêtres.  En constatant l’élaboration du décor, elle s’est exclamé: “It’s not a little surprise, it’s a big surprise”.

 

Lyne a “désembouré” ses cadeaux, en commençant par celui qu’on avait “embouré” avec du vieux papier brun tout chiffonné parce qu’il avait déjà servi, et qu’on avait “amaré” avec un bout de laine du pays- pareil comme c’était lors de ses Noëls anciens passés au Village du Bois.  Après la poudre, les robes de nuit, la pinte de “menasse” (mélasse), les chandeliers faits à la main, les petis plats de Noël “fancy”, les sous-vêtements délicatement enfoncés dans leur boîtes sans les montrer par pudeur et par respect pour la présence du prêtre.  Après les blouses, les boîts de chocolats et les tasses à café, on a bien chanté ensemble tout les vieux chants de Noël- Lyne elle-Même a chanté “Les anges dans nos campagnes”.  Puis elle afait un petit discours.  Dece discours, on a surtout savouré les paroles suivantes: “Quand je m’en vas au Canada, par che’nous, je suis assurée qu’on rit.  C’est ça que j’aime.  Aux États, i’a personne qui rit.”

 

J’ai contacté Laurie Melanson après cette fête et il m’a confié que la première fois que tante Lyne était revenue des États avec son fils, celui-ci connaissait tout le monde, même s’il ne les avait jamais rencontrés, tellement Lyne avait parlé d’eux.  Il se rappelle qu’elle avait amené une chaise pliante et c’était la première fois de leur vie qu’ils voyaient pareille chose.  Aussi le seul fruit qu’ils avaient vu, c’est les pommes.  Tante Lyne les avait amenés à Moncton où ils en avaient vu d’autres sortes.  Il se souvient d’avoir goûté au cantaloupe par exemple, et ils avaient trouvé que “ c’était comme de la citrouille avec du sucre”.

 

Qui aurait soupçonné que Lyne allait faire des visites à l’archevêché du temps de Monseigneur N. Robichaud, en y faisant des dons pour le monument acadien de Rogersville?  Et quand elle y allait (invitée à dîner parfois), elle s’habillait tout en noir, en signe de respect.

 

Mais revenons à notre fête: “Ce que ma tante a aimé, c’est que c’était un vrai arbre”.  Une voisine a fait remarquer à Laurie: “Je t’ai vu enter avec un sapin et j’t’ai pas vu sortir avec...”--”...le sapin est tout ‘greillé’”.  Et Romuald LeBlanc a laissé savoir: “Depuis que je fais la collecte des déchets, c’est la première fois que je ramasse un sapin de Noël à ce temps-ci de l’année.”

 

Rose-Anna LeBlanc

 

 

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La Société Historique de la Vallée de Memramcook

 

Vol. 4 No 1, mars 1991

 

Le maître-autel de l’église Saint-Thomas de Memramcook a été sculpté par Louis-Thomas Berlinguet ( 1795-1863). M. Berlinguet a joué un rôle important dans la construction de l’Assemblée Nationale du Québec, des églises Saint-Anne de Beaupré et de Sainte-Marie de Beauce ( Québec).

 

NOTRE PATRIMOINE

 

Les Pères Gauvreau, LaFrance et Lefebvre seraient sans doute surpris de revoir l’intérieur de l’église Saint-Thomas de Memramcook.

 

Avec la vague "de tout changer " qui suivit Vatican II, on transporta, sans consulter les paroissien–ne-s le maître-autel, la chaire, certaines statues et les peintures au sous-sol de l’église.

 

Quelque temps après, et encore sans consultation, on retrouve une grande partie de ces objets historiques au Musée acadien de l’Université de Moncton. On nous avait enlevé auparavant le couvent et l’Université. Voilà que notre patrimoine part aussi.

 

L’église de jadis n’existe plus, car on a essayé de transformer l’un des plus vieux lieux de culte en Acadie en un édifice moderne sans son âme d’autrefois. Et pourtant, on n’as pas changé radicalement la basilique Saint-Pierre de Rome, ni la basilique Marie-Reine –du –Monde à Montréal, ni la cathédrale l’Assomption de Moncton. De plus, on ne s’est guère soucié de l’esthétique et de l’aspect historique. On a même "débalancé" l’harmonie de l’église en descendant l’orgue en bas. Les architectes ont-ils été consultés ?

 

Notre beau maître-autel, la chaire et nos peintures ont-ils été vendus, prêtés ou donnés au Musée Acadien ? La lampe du sanctuaire en argent a-t-elle été vendue aux antiquaires ?

 

Les dommages ont été faits par des personnes qui ne se souciaient guère du patrimoine "Memramcookien". Cependant, il n’est pas trop tard pour ramener chez- nous ce qui nous appartient. On pourrait restaurer et réinstaller le maître-autel, tout en conservant l’espace pour exposer "l’Adoration des mages" à sa "place originale", c’est à dire dessous le choeur de chant.

 

"La descente de la croix" qui ornait autrefois le mur au-dessus du maître-autel de l’église Saint-Thomas de Memramcook a été peint en 1860 par Antoine Plamondon ( 1804-1895) M. Plamondon étudia en France à l’école de Paulin Guérin, l’un des élèves du grand peintre David.

 

L’ABOITEAU

 

En faisant leur demeure près de la mer, les Acadiens marquèrent le paysage et furent influencés par la géographie du milieu. Plutôt que de déboiser les terres hautes pour en faire des terres cultivables, ils se servirent de l’expérience que certains avaient dans l’assèchement des marais pour établir un système agricole tout à fait original.

 

Les digues appelées aboiteaux, du nom du canal qui servait à l’écoulement des eaux, permirent aux Acadiens de réclamer à la mer des terres basses très riches qui donnaient de hauts rendements agricoles.

 

D’une hauteur de six à huit pieds et d’une largeur de huit pieds les aboiteaux pouvaient protéger les terres alluviales des marées de la baie de Fundy.

 

Une fois la digue construite, il suffisait d’attendre deux ou trois ans pour que l’eau de pluie ait lavé la terre du sel qu’elle contenait avant d’y semer du blé, de l’avoine et des légumes que l’on trouve ordinairement dans un jardin potager. Sur les terres hautes, les Acadiens plantaient des arbres fruitiers comme des pruniers, des pommiers et des cerisiers.

 

Le fonctionnement de l’aboiteau est illustré sur le dessin de gauche. Une étude approfondie d’en saisir toutes les particularités et le fonctionnement.

 

1. Expression qui désigne les Acadiens d’avant la dispersion. L’utilisation de digues et d’aboiteaux firent d’eux des défricheurs d’eau. (Jean-Claude Dupont, "Les défricheurs d’eau" dans Culture vivante, XXVII décembre 1972, pp 6-9)

 

LES ABOITEAUX

 

Quand Calixte Duguay chante sa chanson sur les aboiteaux, plusieurs d’entre nous se posent des questions : qu’est-ce qu’on entend par des aboiteaux ? Est-ce une région de Saint-Joseph, ou est-ce plus que cela ?

 

C’est à la suite de quelques rencontres à Memramcook que je me suis rendu compte à quel point les aboiteaux s’évanouissent dans la mémoire collective. Je prends donc cette occasion, à l’intérieur de vos cahier de la Société Historique, pour parler un peu de vous et de votre patrimoine culturel.

 

Alors, que sont les aboiteaux ? Lorsqu’on entend parler d’aboiteaux, on se réfère souvent à l’élévation de terre qui longe une rivière ou une nappe d’eau plus étendue. Pour la Vallée de Memramcook, les digues, ou levées, sont très évidentes dans les marais. Il faut toutefois préciser que l’aboiteau n’est pas la levée, bien qu’il en fasse partie. L’aboiteau se définit plus spécifiquement comme la partie de la levée où il y a canal renfermé sur lui-même, qui traverse la levée de tout son long, et qui permet à l’eau douce d’évacuer les terres de culture. Ce canal, puisque complètement renfermé, peut s’appeler conduite d’évacuation. Elle était autrefois construite de bois équarri , avec à l’intérieur une porte appelée "clapet" qui permettait à l’eau douce de sortir vers la rivière et empêchait l’eau salée d’envahir les terres cultivées. C’est justement ce type d’aboiteau qui a été installé en face de l’église de St-Joseph; lorsqu’on a construit une nouvelle route, l’aboiteau a été remplacé par un simple tuyau d’écoulement. Le nom a toutefois demeuré.

 

Il faut dire que le but principal de l’aboiteau, c’est d’empêcher l’eau salée de pénétrer sur les terres. Mais pourquoi chercher à cultiver des terres basses, ou terres de marais, alors que les terres hautes, ou terres boisées, les entourent ? Nos ancêtres étaient-ils trop paresseux pour vouloir défricher ? Nous pensons autrement .

 

Nous pouvons nous vanter d’être un peuple très zélé pour ces valeurs. Plusieurs autres cultures se seraient dissimulées à la suite d’un exil comme nous avons connu en 1755. Pourtant, l’Acadie est encore debout. Alors, pourquoi les terres basses?

 

Les premiers colons français à s’établir en Acadie en permanence, tiraient leurs sources familiales de milieux tels le Poitou ou la Saintonge. Ces régions sont formées de terres basses, souvent des marais salants, mais aussi des marais d’eau douce. Nos ancêtres étaient donc très à l’aise dans cet environnement, et à force d’élever des digues pour protéger leurs terres, sont devenus des experts dans l’assèchement des marais. Plusieurs recherches récentes démontrent qu’un acre de terre basse produit souvent cinq fois plus qu’un acre de terre haute.

 

Au cours de mes nombreuses visites dans la Vallée de Memramcook, j’ai l’occasion de rencontrer de charmants informateurs, entre autres Théophile Landry, Gérard Gaudet, Gustave Gaudet et Josh Breau, qui avait alors 104 ans. Récemment, je m’intéresse davantage à la Vallée et ses habitants, car je réalise que vous avez un patrimoine caché à mettre en valeur. Il s’agit ici, bien entendu, des aboiteaux.

 

Au cours des derniers mois, j’ai voulu mettre une touche d’actualité à l’ouvrage dont je parlais précédemment, et qui sera disponible bientôt. Mon objectif principal était de trouver s’il existait toujours des aboiteaux de construction traditionnelle. Avec la précieuse collaboration des Ministres d’agriculture du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Ecosse, nous avons pu délimiter les eddroits où il semblerait que les anciens aboiteauux soient toujours existant. Nous avons vite compris que les quelques aboiteaux qui nous resteraient seraient d’une rareté précieuse. Nous avons eu beaucoup de difficulté à concevoir que nos aboiteaux, objets uniques dans l’histoire de la culture acadienne, puissent effectivement avoir complètement disparus de notre environnement. Il faut se rappeler que sans ces aboiteaux, Memramcook n’aurait pas vu le jour. Et bien, c’est justement dans cette même Vallée que nous avons trouvé les derniers aboiteaux de construction traditionnelle, c’est-à-dire, des aboiteaux qui datent de début du siècle. Et, à notre connaissance, la Vallée demeure le dernier témoin de ces reliques. De plus, un de ces aboiteaux a été construit par Josh Breau lui-même, vers 1935.

 

Vous gens de la Vallée, avez un patrimoine culturel qui ferait l’envie de plusieurs autres communautés acadiennes. Nous pouvons justement penser au Village Historique Acadien, qui a dû reconstituer ces aboiteaux parce qu’il n’étaient plus fonctionnels sur le site. Et vous qui en avez d’authentiques ! C’est assez pour "s’en chavirer les boyaux", comme la Sagouine.

 

Nous entendons parler de rénovation du Monument Lefebvre, de la restauration de l’église de Beaumont. Ces initiatives visent non seulement à attirer les gens de la localité, mais la forte affluence de personnes qui empruntent la route transcanadienne. Il y a,avec cette route, un potentiel touristique qui n’a pas été suffisamment exploité. Quelques statistiques publiées par le Ministre du tourisme, des loisirs et du patrimoine démontrent qu’il y a au-delà de 500 000 visiteurs qui traversent la Vallée de Memramcook chaque été, en empruntant la route transcanadienne.Aussi, la frontière N.-B. / N.-E., à quelques kilomètres seulement de la Vallée, reçoit la plus forte affluence de trafic, avec 23 pour cent des voitures qui s’en servent comme point d’entrée, et 19 pour cent comme point de sortie. Ces pourcentages dépassent tous les autres points d’entrée et de sortie au Nouveau-Brunswick.Et rappelons-nous que 85 pour cent des visiteurs du Nouveau-Brunswick nous arrivent par voie routière

 

           

Un circuit touristique aurait donc toutes les chances d’amener d’importantes retombées économiques dans la Vallée de Memramcook. Le coup d’envoi a déjà été donné par le Monument Lefebvre, témoignage de la survivance des Acadiens.Le site de Beaumont pourrait sûrement ajouter au circuit la présence des autochtones, que nous avons toujours côtoyés. Par ailleurs, n’oublions pas nos aboiteaux.Lorsqu’on constate que le Village Historique Acadien, qui avec ses reconstitutions muséographiques d’aboiteaux, attire 100 000 visiteurs par année, bien qu ”il soit loin de l’artère principal qui traverse la province, nous nous devons d’examiner la possibilité de mettre nos aboiteaux en valeur.si le circuit touristique devient réalité, les aboiteaux témoigneraient sûrement davantages sur la raison qui fait que la Vallée de Memramcook est devenue "berceau de l’Acadie"

 

Des démarches auprès des Ministères du tourisme, des loisirs et du patrimoine, ainsi que le Ministre d’agriculture, pour mettre en valeur ces constructions de grande importance ethnologique, auraient sans doute plus de poids si elles entraient dans le cadre d’un projet d’envergure tel l’établissement d’un circuit touristique.

                                               Yves Cormier

Saint-Antoine-de–Kent

                                                                                               le 11 juin 1989

 

MARICHETTE

 

Émilie LeBlanc Carrier

 

1863-1935

 

Née dans la paroisse de Memramcook le 14 mai 1863, Émilie LeBlanc grandit dans une époque qui donnait peu de place à la femme en matière de droits.Pourtant Émilie LeBlanc a su faire part de ses idées progressistes par le biais d’un journal acadien.Ses études chez les religieuses de Memramcook et à l’école normale de Fredericton lui donnèrent les outils nécessaires pour exprimer ses opinions d’une façon pittoresque .

 

Entre le 14 février 1895 et le 3 février 1898, Émilie LeBlanc publia, sous le pseudonyme de Marichette, treize lettres dans l’Évangeline de Weymouth, Nouvelle-Écosse où elle travaillait comme enseignante. Elle a traité d’une façon controversée de nombreux sujets parmi lesquels on retrouve les moeurs électorales, l’émigration, la langue et les jeunes acadiennes aux États-Unis. Elle déclara même la supériorité de la femme sur l’homme. Ses réflexions portaient sur la vie politique, économique, sociale, religieuse et intellectuelle de ses compatriotes à la fin du dix-neuvième siècle .

 

Dans un langage populaire, Marichette a exprimé sa fierté d’être Acadienne et son désir de conserver la religion, la langue et les coutumes de ces ancêtres. Les idées qu’elle a avancées étaient souvent audacieuses. Marichette s’est servie de la plume pour dénoncer plusieurs injustices sociales. Dans ses écrites, elle a envisagé les problèmes acadiens sous un point de vue féminin. La lecture de ses lettres illustre bien sa ferveur et son militantisme pour l’amélioration de la condition féminine .

 

Sa première lettre était écrite pour revendiquer le droit de vote des femmes.

 

J’veut vous écrire pour vous dire que j’sont fatiguée d’attendre que la loi passe en chambre pour le souffrage des femmes pour nous donner le droit de voter. Durant c’temps les femmes souffre d’envie de se rendre au polls pour montrer à nos vieux comment voter.1

 

Afin de pouvoir pleinement apprécier cette revendication de Marichette, il importe de se rappeler qu’il a fallu de nombreuses années et beaucoup de travail avant que les femmes n’obtiennent le droit du suffrage aux élections provinciales en 1918, alors que les Néo-Brunswickoises l’ont obtenu en 1919.

 

Une femme qui critique l’establishment et qui revendique des droits accrus n’était pas vu d’un bon oeil au dix-neuvième siècle. C’est ainsi que malgré son instruction et sa connaissance de la langue française, Émilie LeBlanc voit la nécessité d’écrire sous le nom de Marichette et de plus brouiller son identité réelle. La lecture de ses lettres la présente comme une vieille femme, mère de nombreux enfants, pauvre et peu instruite. Cependant, à cette époque elle était une jeune célibataire sur le marché du travail. Elle se maria seulement à son retour au Nouveau-Brunswick quelques années plus tard et aucun enfant ne naquit de ce mariage.

 

Au début de ses publications, les lettres de Marichette étaient perçues comme étant naïves et peu troublantes. Toutefois, ses nombreuses critiques et revendications finirent par inquiéter plus d’un. Ainsi, suite à une pression sociale continue, Marichette cessa d’écrire .

           

L’histoire de Marichette mérite d’être racontée car elle témoigne des difficultés auxquelles les femmes d’autrefois devaient faire lorsqu’elles essayaient de se tailler une place dans la société .

 

Références bibliographiques

 

Gérin, Pierre et Gérin, Pierre M. 1982. Marichette, Lettres acadiennes 1895 – 1898, Sherbrooke, Québec : Editions Naaman .

 

Gérin, Pierre. "Une écrivaine acadienne à la fin du XIXe siècle : Marichette "

Atlantis, vol. 10, no. 1, automne 1984.

 

Lemieux, Thérèse et Caron, Gemma. 1981. Silhouettes Acadiennes,

La Fédération des dames d’Acadie .

 

Tulloch, Elspeth. 1985. Nous, les soussignées : Un aperçu historique du statut politique et légal des femmes du Nouveau-Brunswick. 1784-1984. Conseil consulltatif sur la condition de la femme du Nouveau-Brunswick.

 

(1) Gérin, Pierre et Gerin, Pierre M. 1982. Marichette, Lettres acadienne 1895-1898, Sherbrook, Québec : Edition Naaman p. 52 .

 

                                               EXPLORATION

 

Les premières mentions de notre région furent en 1605, alors que Poutrincourt et Champlain explorèrent les côtes de la baie française de Malabarre ( Cape Cod, aux Etats-Unis ). Ils sont descendus jusqu’à l’embouchure de la Baie Fundy et à un moment donné, ils parlent d’une pointe rocheuse qu’on identifie aujourd’hui comme .tant la pointe des Beaumont .

 

Ces derniers ne font pas mention de mention de vie humaine dans la région ; mais quand le Père Biard accompagné de quatre sauvages et Biencourt arrivèrent à Memramcook en 1612, ils trouvent là à peu près de 60 à 80 cabanes sauvages. Le Père Biard écrit :

 

                        " Ces sauvages ne sont pas si vagabonds que les autres, soit parce que la terre est plus retirée et que la chasse est abondante. En plus le pays est généralement agréable et de grande fertilité s’il était cultivé. " 1

 

De 1612 à 1650, il y a très peu de choses qui se développent dans la région de Memramcook. On sait que les Indiens sont toujours là, mais il faudra attendre un peu plus tard, soit vers 1672, pour trouver à Memramcook des colons, des pêcheurs et des coureurs de bois ( qui font le trafic des fourrures ). Ces colons étaient venus de Beaubassin (Amherst) et s’étaient établis sur le bord des rivières Chipoudie, Petitcodiac et Memramcook. A cette époque Memramcook est compris dans la Seigneurie de la Vallière .

 

A partir de 1698, Memramcook commence à se développer de façon plus intensive. En effet, pendant l’année 1698, Pierre Thibodeau, Guillaume Blanchard, Pierre Gaudet et quelques colons partent de Port-Royal pour explorer le territoire des trois rivières (expression communément utilisée pour décrire la région entourant Memramcook), ces trois rivières étant Shepody, Petitcodiac et Memramcook. Lors de cette excursion, Pierre Gaudet, le plus jeune du groupe, se prit un lot sur les rives de la rivière Memramcook. Son fils, Pierre surnommé Pierrot, fut l’un des principaux défricheurs de la localité.

 

Suite à ces événements, on peut dire que Memramcook fut fondé vers 1700, mais ce ne fut qu’après le traité d’Utretcht que la Vallée connut une hausse marquée de sa population. Ce traité, signé en 1713 entre l’Angleterre et la France, cédait l’Acadie à l’Angleterre, alors les Acadiens de Port-Royal ont voulu aller s’établir là où ils n’auraient pas à vivre avec les Anglais. Memramcook fut choisi par plusieurs d’entre eux.

 

(1) Notes Historiques sur Memramcook, Centre d’études acadiennes,

Université de Moncton, Moncton, N.-B.

 

La majorité de ces familles avaient des habitations du côté est de la rivière Memramcook, c’est-à-dire du côté de College Bridge .

 

De 1752 à 1755, d’autres colons sont venus s’ajouter au premier groupe déjà établi. Ces colons venaient de Port-Royal (Annapolis Royal), des Mines, de Pisiguit (Windsor) et de Beaubassin (Amherst). Ils quittaient, leurs terres puisqu’ils se sentaient en danger dans leurs régions respectives .

 

Durant cette période, les Acadiens étaient toujours menacés par les Anglais puisqu’ils refusaient de signer le serment d’allégeance inconditionnel à la couronne britannique .

 

En signant le serment inconditionnel, les Anglais les auraient ainsi forcés de prendre les armes contre leur mère patrie mais ces derniers préféraient demeurer neutres, c’est- à –dire ne défendre ni la France ni l’Angleterre. Les Acadiens cherchaient plutôt la paix et une vie calme en ce nouveau pays, tout en étant éloignés des conflits en Europe .

 

DÉPORTATION

 

Cependant les Anglais n’acceptaient pas cette neutralité de la part des Acadiens. Ils craignaient l’accroissement rapide de la population acadienne, de même que leur grande amitié avec les Indiens. En cas de guerre, si les Indiens s’alliaient aux Acadiens, ceux – ci auraient été beaucoup plus nombreux que les Anglais établis en Acadie .

 

C’est pourquoi, à L’automne de 1755, le lieutenant- général Charles Lawrence annonce que les Acadiens vont être déportés ...

 

La misère déjà présente chez les Acadiens s’aggrave de façon considérable. On embarque les gens sur des bateaux surchargés, familles séparées, et on part pour de grands voyages avec rien dans les mains. Tout ce défrichement, ces installations sont données aux colons anglais qui prennent les terres et souvent brûlent les anciennes habitations acadiennes .

 

Par contre, dans la région de Memramcook, le calme existe encore en 1756, mais suite à la prise du Fort Beauséjour par Monckton, les Acadiens établis à Memramcook commencent à douter de leur sécurité future. Leurs méfiance fut justifiée à l’automne de 1756 quand le Colonel Scott arrive à Memramcook avec 300 hommes. Scott ne trouve à Memramcook que six personnes malades : les autres, environ 80 familles, s’étaient cachées dans les bois .

           

À partir de 1713 jusqu’au dérangement, les Acadiens de Memramcook vivent de façon assez primitive. Ils sont surtout établis le long de la rivière Memramcook .

 

En 1752, on compte à Memramcook 51 familles (250 personnes), dont –

 

Blanchard        - 6 familles

Richard            - 4 familles

Lanoue            - 2 familles

Dupuis             - 2 familles

Benoit      - 2 familles

Landry     - 5 familles

Aucoin      - 2 familles

Maillet       - 1 famille

Girouard          - 3 familles

Forest              - 1 famille

Daigle              - 2 familles

Savoie             - 1 famille

Robichaud       - 4 familles

Bastarache       - 1 famille

Hébert             - 7 familles

Deslauriers       - 1 famille

Cyr                  - 4 familles

Bourque           - 1 famille

Thibodeau        - 2 familles 2

 

(2) LeBlanc, Henri-Paul, Dossier Henri-Paul LeBlanc

 

Cependant, Scott amena avec lui 300 têtes de bétail et chevaux, mais avec peu de succès car en traversant la rivière Tintamarre, un courant les noya tous .

 

Peu satisfait des évenements, les Anglais sont revenus à Memramcook trois fois pendant l’hiver. Malgré ceci, ils ne firent que quelques prisonniers.

 

Les Acadiens s’étaient cachés en trois lieux principaux, soit : au ruisseau du Collège, au ruisseau des Cabanes qui aboutit au Lac et le long de la côte de Lourdes, et enfin, dans la région de La Montain et Dover. Ces Acadiens sont demeurés à l’écart pendant cinq ans .

 

En plus, il y a des Acadiens qui se sont déplacés beaucoup plus loin, soit au village des Babineau (Coverdale). D’autres encore sont montés vers le nord du Nouveau-Brunswick, tandis qu’un groupe marcha jusqu’au Québec, et enfin certains allèrent s’établir sur l’Ile – Saint- Jean (Ile –du-Prince-Edouard ).

 

Malgré tout, en 1759 il y avait encore 190 Acadiens le long des rivières Petitcodiac et Memramcook.4 Ces gens vivaient dans la grosse misère. Pauvres et toujours menacés d ‘être déportés par les Anglais, un groupe d’Acadiens décida à l’automne de 1759 de signer des accords avec Major Frye. Ce dernier accepta de recevoir 63 Acadiens au Fort Beauséjour (nommé Cumberland à l’époque) pour y passer l’hiver. Aussi Frye permit aux colons de s’installer dans les quelques maisons que les Anglais n’avaient pas incendiées à Memramcook et Petitcodiac. On se souvient que les Anglais brûlaient les maisons, lors de leur visites .

           

Malgré la charité apparente de la part de Frye, l’été suivant, il s’empara d’un bon nombre de colons acadiens qu’il avait hébergés et les envoya comme prisonniers à Halifax et au Fort Edward à Pisiguit (Windsor). Il en garda aussi un petit groupe au Fort Beauséjour .

 

(3) LeBlanc, Henri-Paul, Centre des études acadiennes,

Université de Moncton, Moncton, N.-B.

 

(4) LeBlanc, Henri-Paul ( dossier), Centre des études acadiennes

Université de Moncton, Moncton, N.-B.

 

LE CHARIVARI EN ACADIE

 

Vieille de plusieurs siècles, la coutume du charivari se pratiquait dans divers pays européens. En France, d’où elle nous est parvenue, elle était si bien enracinée dans les moeurs régionales qu’elle défiait et les autorités religieuses et les autorités civiles. Plus que toute autre, cette coutume appartenait à la collectivité et personne d’autre n’y avait droit de regard .

 

      En quoi consiste au juste le charivari ? C’est une activité qui vise à sanctionner à l’aide de bruits discordants les individus ayant négligé les conventions sociales de leur milieu. Mais dans le contexte traditionnel acadien, le charivari sert de sanction surtout lors de mariages. Et les raisons en sont multiples : remariage trop hâtif, mariage de personnes originales ou antipathiques au village, union de gens "qui se croient ", absence de noces, ou, s’il y a noces, sélection dans les invitations ou refus de laisser danser .Autant de violations qui invitent au charivari. de toute cette liste, l’absence de noces est sûrement le principal motif invoqué pour déclencher un charivari. Et pour cause. Dans nombre de paroisses autrefois, le curé ne permettait la danse que lors de mariage. Enlever aux jeunes ce divertissement devient facilement une provocation. De façon générale, on passe aux actes dès le premier soir du mariage sous l’oeil approbateur de ceux qui n’y participent même pas : "I faisont ben, qui fessiont "disait une bonne vieille de Kent en parlant des jeunes hommes qui jouaient un charivari dans le village.1

 

      Le plus souvent, ce sont les hommes qui s’adonnent à ces tapageuses remontrances, les femmes de l’époque étant trop occupées ou ne se permettant pas ce genre d’amusement ou de sanction pour le moins bruyant. Mais lorsque la manifestation prend l’allure d’un rassemblement de village, là tous se sentent le droit d’y participer : jeunes filles, jeunes hommes, gens d’âge mûr, enfants. Une informatrice, qui raconte son propre charivari des années 20, précise que tout le monde de quatre à soixante-quinze ans étaient présents, le vieux de soixante-quinze s’improvisant le chef du groupe .2

 

(1) Coll, L. Léger, enreg. 1196, CFA

(2) Coll. L. Léger, enreg. 743, CEA

 

Cette manifestation collective qu’est le charivari nécessite un chef pour éviter que tout dégénère en bataille ou en massacre de propriété. A l’heure et au lieu indiqués, les participants arrivent avec les instruments susceptibles de faire le plus de bruit possible : chaudrons, casseroles, "borgos scies rondes, cloches à vaches, fusils. D’anciens joueurs de charivaris affirment qu’il n’était pas possible de trouver une seule vache avec sa cloche au cou le lendemain matin ... Avec toute cette feraille, on s’installe dans le chemin du roi, en face de la maison où habitent les mariés, puisque là il n’y a pas atteinte ;a la propriété privée. On peut donc y faire un vacarme d’enfer et bouleverser sans pitié la première nuit de noces des nouveaux époux.

 

      Pour faire cesser le charivari, le marié sait fort bien qu’il doit sortir s’arranger ; plus il tarde, plus les tapageurs deviennent exigeants et déterminés à continuer le temps qu’il faut. Si l’époux se fait accommodant dès le premier soir en offrant soit une somme d’argent, une bouteille de "fort", ou la promesse d’une soirée, tout finit là ; mais s’il s’entête, les bruiteurs s’entêtent aussi et la sérénade peut durer quatre, cinq, huit soirs. A Notre- Dame de Kent, on a battu tous les records avec une durée de vingt-neuf soirs faisant trève de minuit le samedi jusqu’au lundi.3

 

On peut aussi choisir de terminer le charivari au bout de huit jours en organisant un cortège funèbre pour ensuite brûler en effigie ou jeter à la rivière le mannequin, symbole du mari têtu.

 

De son côté, le couple peut décider de faire intervenir la loi. Il apprend alors à ses dépens que les policiers préfèrent ne pas se mêler à ces manifestations de droit populaire, mais conseillent plutôt d’offrir une traite ou de s’arranger d’une quelconque façon. Le recours aux procédés légaux semble plutôt rare en Acadie. Il est intéressant de noter qu’en 1951 la région de Memramcook a connu un cas de charivari assez mouvementé avec intervention des policiers et accusations. L’Évangeline de l’époque4. Précise que ces accusations ont cependant été retirées parce que l’agent de sécurité n ”a pu identifier les accusés .

 

(3) Coll. L. Léger, enreg. 287, CEA

(4) L’Évangeline, 22 septembre 1951, p. 5.

 

      Cet âge d’or qu’a connu la coutume du charivari est bien terminé. Depuis plus de cinquante ans, nulle part en Acadie on entend le bruit des chaudrons et des casseroles lors de mariages. Nulle part sauf ..... à Memramcook. Encore aujourd’hui, malheur aux couples qui optent pour un mariage privé ! Jeunes et moins jeunes se chargent de leur rappeler que les choses ne se passent pas ainsi dans la Vallée, Charivaris à Pré–d’en–Haut en 1972, à Saint-Joseph en 1974 et 1978, à Memramcook-est en 1989 : autant de preuves qu’on tient à cette réjouissance collective qu’est la noce. Et à cause de cela, les gens de Memrancook ne se décident pas de laisser mourir une coutume vieille de quelques siècles .

 

      Lauraine Léger

Université de Moncton

 

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La fête du Patrimoine                                                            Les Acadiens

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Nos ancêtres étaient des Acadiens                              Les Acadiens

Nous sommes des Acadiens                                                   Étaient bien des témoins

Ils nous ont laissé de traditions                                    Et la Mère Marie

Et nos grands-parents les font                                     Était patronne dans leur vie

Ils nous ont laissé une langue                                                   Ils souriaient beaucoup

Et nous la parlons, notre langue                                               Et chantaient partout

Et nous faisons des fêtes                                                         C’était une belle vie

Pour nos ancêtres.                                                                  Qu’ils nous ont transmise.

 

Marc Belliveau                                                Jacquelin Bertrand

6e année – École Pré-d’en-Haut                                  4e année École Pré-d’en-Haut

                                  

 

SONDAGE AU BUREAU TOURISTIQUE D’AULAC, NOUVEAU-BRUNSWICK PAR MARC ANDRÉ LEBLANC

 

Le but de cette étude est de savoir si la Pointe de Beaumont située aux confluents des fleuves Petitcodiac et Memramcook. posséde le potentiel économique pour devenir un parc historique.

 

Nous allons démontrer à l’aide de statistiques que le projet est viable. Un tel projet, à cause de son contexte historique et la beauté naturelle des lieux, serait surement une attraction touristique ou l’on pourrait montrer la culture et la survivance des Acadiens et des autochtones. L’étude a commencé le 13 juin 1990 et s’est terminée le 23 août 1990.

 

Nous avons commencé par la formation du problème : Nous voulons savoir s’il existait un potentiel quelconque d’avoir un parc historique établi à Beaumont, situé entre les fleuves de Memramcook et Petitcodiac. La première étape était de faire des recherches parce que nous n’avions pas beaucoup de renseignements à se sujet .

 

Nous avons consulté les gens de la région et nous avons préparé un questionnaire. Après cela, nous avons fait un sondage au bureau touristique à Aulac, Nouveau-Brunswick pendant deux semaines .

 

Les nombreux touristes venant de tous les coins des États-Unis et du Canada nous ont fourni les renseignement nécessaires ou il nous a fallu corriger les erreurs, analyser les données et interpréter l ”information obtenue. Enfin, nous avons préparé un rapport pour démontrer les résultats finals.

 

Il a été démontré qu’il existe un marché potentiel pour l’établissement d’un parc historique à Beaumont. Les touristes étaient d’accord avec le projet mais il faut tenir compte que la plupart d’entre eux iraient visiter le parc que s’il leur restait du temps à leur itinéraire préparé à l’avance. Par contre, si nous disposons d’un bon plan de Marketing, les touristes pourraient planifier leurs vacances en prévision d’une visite dans la région.

 

Le graphique ci-dessus illustre que 82% des gens entrevués étaient en faveur de visiter la région. Tandis que 12% ont répondu négativement à la question et 6% n’ont pas répondu.

 

Ce graphique illustre la distribution par provinces canadiennes en comparant avec les États-Unis.

 

L’établissement d’une Chambre de Commerce à Memramcook joueraient un rôle important en ce qui a trait au développement de l’établissement de l ‘économie et du tourisme dans la région, notamment la création d’un parc historique à Beaumont en y incorporant l’ancienne réserve de Fort Folly et un centre d’interprétation des carriéres et des aboiteaux. En plus, la route Fundy pourrait passer par Pré – d’en -Haut et faire le tour de la pointe rocheuse de Beaumont où l’on a une vue magnifique de la Baie de Shepoudie .

 

Au plan culturel, l’institut de Memramcook et le Monument Lefebvre pourraient jouer un plus grand rôle au niveau de la francophonie. La société historique quant à elle, verrait à la promotion de l’histoire locale en veillant à le patrimoine soit bien gardé comme la sauvegarde de l’école de McGinley ., la seule en son genre qui existe dans les environs, et la création d’un musée local. Enfin, un monument serait ériger à la Pointe à Bouleau où était située la première église Acadienne de la région .

 

Les trois paroisses de la Vallée de Memramcook devraient former un comité de planification pour mener à bien tous ces projets qui auraient des retombées économiques et qui à long termes, seraient une source de nouveaux emplois.

 

En terminant nous aimerions de remercier le Ministre du Travail pour le projet étudiant Jeunesse au Travail. Monsieurs Gilles Pelletier gérant du tourisme pour le sud –est du Nouveau-Brunswick et puis les Professeurs suivants : Gaston LeBlanc et Alfred Bourgeois. Sans l’aide de ces gens, on n’aurait pas pu réaliser notre projet.

 

Au cours de l’été 1992, La Société Historique a l’intention de dévoiler à l’entrée de la Ferme Frankie Gaudet une plaque pour commémorer l’arrivée des premiers colons venus s’établir à Beaumont. Voici le texte qui figurera sur la plaque :

 

PREMIERS COLONS- LES BEAUMONT

 

EN CE LIEU S’ÉTABLIT, EN 1741, UNE FAMILLE DE PORT-ROYAL- JACQUES BONNEVIE DIT “BEAUMONT”, SON ÉPOUSE MARGUERITE LAURE ET LEURS SEPT ENFANTS.

LA MÉRE DONNA ICI NAISSANCE A UNE FILLE ET A UN FILS, PUIS MOURUT EN 1744. EN SECONDES NOCES, LE PERE ÉPOUSA FRANCOISE COMEAU QUI LUI DONNA TROIS AUTRES ENFANTS.

PENDANT LE “GRAND DÉRANGEMENT”, FRANCOISE TROUVA LA MORT. JACQUES SE REMARIA A ANNE MELANCON, ET DÉCÉDA QUELQUES ANNEES PLUS TARD. LES ENFANTS FURENT DISPERSÉS.

C’EST EN RETENANT CE NOM DE BEAUMONT QUE LES ACADIENS RESTÉS OU REVENUS DANS LA RÉGION ONT PERPÉTUÉ LE SOUVENIR DE CETTE FAMILLE FONDATRICE.