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LES SOBRIQUETS DANS LA VALLÉE DE MEMRAMCOOK par Gustave Gaudet

À Memramcook, comme dans beaucoup de nos paroisses acadiennes, on désigne les personnes rarement par leur nom de famille mais on ajoute plutôt le nom du père et parfois même du grand-père pour nommer un tel ou une telle. Et cela depuis des générations. Ainsi par exemple, on disait: Vital à Simon Charles; une génération après, c'était Willie à Vital; de nos jours, on dit Louis à Willie et quelquefois on dit Louis à Willie à Vital à Simon Charles (Gaudet). Quelques autres exemples Arthur à John (Gaudet), Albert à Philéas (Gaudet), Léo-Paul à Hervé, Hervé à Damien à Thaddée (Gaudet), Vital à Vital (Léger), Léopold à Eloi (Léger), Pierre à Olivier (LeBlanc), Joseph à Anselme (LeBlanc), Adolphe Dana (Donat), Gaspard à Docité (Bourque), Fred à Hilaire (Boudreau), Corinne à Dominique (LeBlanc), Germaine à Pascal (Cormier), Gérald à Eloi (Belliveau), Jude à Fidèle (Belliveau), etc... C'est ainsi qu'on :désignait et que l'on désigne encore les personnes en question. En entendant les personnes appelées ainsi, immédiatement on sait de qui il agit. Dans bien des cas, on trouvait et l'on trouve encore des mêmes noms, prénoms et noms de famille. Il est presqu’impossible de dire lequel est lequel (which is which). À Saint-Joseph, il y a quelques années passées, il y avait 5 Gérard Gaudet: Gérard à Henri, Gérard à Raymond, Gérard à Wilfred, Gérard à René et Gérard à Albéni. C'était la seule manière de les distinguer, c'est-à-dire en nommant le nom de leur père. Mais la chose se compliquait, surtout pour le maître ou la maîtresse de poste lorsqu'arrivait une lettre adressée comme suit: Gérard Gaudet, Saint-Joseph, N.-B. À quel des 5 fallait-il donner la lettre? Ce qui arrivait souvent, c'est que le dernier des 5 à qui on remettait la lettre, on pouvait lire sur l'enveloppe "ouvert par erreur". Imaginez les complications s’il s'agissait d'une lettre d'amour.
Pour désigner aussi les personnes, on se servait souvent d’un qualificatif comme suit: On disait Eloi au Grand Louis, Frank au p’tit Maximin, Hervé au p'tit Simon. Le gros Ben, le p'tit Moise, le vieux John Richard, le vieux Marc, le vieux Jos, la vieille Marie. Dans certains cas le père était décédé assez jeune et que la mère avait élevé la famille seule, on donnait le nom des enfants comme suit: Alphé à Véronique, Laurent à Babbé, Louis de la veuve, etc... Ce n'était pas par dérision qu'on nommait ainsi telle ou telle personne, c'était la coutume et l’on pourrait dire dans bien des cas, des marques d'estime pour ces personnes là.

LES SOBRIQUETS DE FAMILLE

Les Amand Batistes

Chumay

Good Bread

Les Babées

Couleway

Gorhomme

Les Simon Charles

Castor

Gorlette

Les Larients

Crotte de chat

Gaudal

Les Sagannis

Calote

Grand Roi

Les Bunkers

Chico

Graissette

Les Romas

Fly a Pet

Grafteux

Les Saindoux

Fusil

Griche Poil

Les Marmites

Fringo

Gachinolle

Les Thaddée à David

Go Bill

Gorlo

Les Véroniques

Batway

Hard Times

Les Pierre à Michel

Bisquette

Jay

Les Pierre à Charlitte

Bourg

Joe Poutine

Les Gautreaux

Brone

Joe menoudie

Les Thaddée à Isaac

Bedoux

Joe mon Joual

Les Oiseaux de Poil

Broquette

Joe Peck

Les Steers

Bunker

Joe Mou

Les Malagans

Canard

Jospiau

Bad Road

Chnichni

Luno

Bichounne

Coudjos

Matelot

Boco

Chienne à Mahard

Madouest

Bouleau

Chien Blanc

Mouche

Burlock

Cochon rouge

Malagan

Bedeche

Driver

My

Boeuf du fond

Fleur

Marmite

Barrelle

Flute

Marle

Calliman

Face à pique

Nahau