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MEMRAMCOOK - INITIATION HISTORIQUE

Table des matières Page
Préface 2
Introduction 2
Chapitre I Explorations 3
Chapitre II Religion 7
Chapitre III - Education 14
Chapitre IV - Commerces 26
Chapitre V - Personnages illustres 47
Conclusion 58
Bibliographie 59

La Société Historique de la Vallée de Memramcook présente

«MEMRAMCOOK - initiation historique»

Une réalisation d'un programme d'emploi d'été pour jeunes

Mlle Louise Léger

rédactrice du texte

Mlle Charline LeBlanc

recherchiste

Mlle Josanne Cormier

recherchiste

M. Michel Dupuis

cartes et couvertures

Nous aimerions remercier ceux qui ont collaboré à ce travail: Vital Gaudet et Edmond Babineau ainsi que tous les citoyens de la Vallée de Memramcook qui ont contribué directement ou indirectement à la ràalisation de cet ouvrage.

Ce travail se veut le résultat d'un travail d'été d'étudiants. Loin d'être le travail d'un éminent historien, il nous initie quand même au passé dans la Vallée de Memramcook. Même si ce texte n'est pas le dernier mot sur l'histoire de la région, il fallait qu'il y ait un premier mot d'écrit pour que les autres puissent corriger, amplifier et compléter ce que nous avons recueilli.

De bon coeur et en toute modestie, nous vous présentons:

"MEMRAMCOOK - Initiation historique".

Béatrice Boudreau, Présidente, La Société Historique de la Vallée de Memramcook.

PREFACE

Il y a bien longtemps que les gens de la Vallée de Memramcook désiraient se doter d'une organisation qui s'occuperait de faire revivre l'histoire de Memramcook, mais ce ne fut qu'en 1977 que la Société Historique de la Vallée de Memramcook fut fondée.

La Société se donna comme but de protéger en autant que possible les monuments historiques de la Vallée, ainsi que de publier les faits historiques qui entourent la région.

Une demande de subvention fut faite auprès du gouvernement fédéral pour la publication d'un volume historique qui initierait les gens de la Vallée à leur propre histoire. Cette demande fut acceptée, et la Société a maintenant en sa possession plusieurs documents historiques qui vont permettre la publication de quelques volumes complets et détaillés, d'ici peu.

Une autre subvention de la part du gouvernement fédéral permit à la Société Historique de faire l'inventaire des anciens documents et pièces d'antiquité qui sont encore dans la Vallée.

Suite à la déclaration de Parc Canada que le Monument Lefebvre devenait site historique national, la Société a jugé bon de publier un livret renfermant des renseignements généraux au sujet de certains événements et faits qui sont "ancrés" dans notre histoire. Memramcook est le lieu idéal pour représenter le thème choisi par Parc Canada: "La survivance acadienne".

Ceci dit, une autre subvention fut accordée à la Société Historique de la Vallée de Memramcook - et, ce livret en représente le fruit.

INTRODUCTION

Memramcook est certainement l'une des plus anciennes régions de l'Acadie. Les premiers à s'y établir furent les Indiens. D'ailleurs Memramcook est un nom d'origine indienne qui signifie "rivière croche", et si on regarde la riviére Memramcook, on peut dire que les Indiens étaient justes dans leur choix.

Cependant, le mot "Memramcook" a changé d'épellation plusieurs fois au cours des années. Lors des premières mentions de la région, on écrit "Memerancouque"; l'abbé de Ile-Dieu écrit plutôt "Memerancook", tandis qu'en 1757 Monseigneur de Québec écrét "Memerancooque". Un peu plus tard en 1803, l'abbé Ciquart écrit "Memeramcook", mais en 1812 Monseigneur Plessis écrit "Memramkook". Seulement une année plus tard l'abbé Louis Brodeur écrit "Mamramkook".

Comme vous pouvez le constater, ces mots sont un peu différents de notre Memramcook d'aujourd'hui, mais rien n'empêche que notre région a toujours été un lieu important aux yeux des Acadiens, et ceci pour plusieurs raisons,

Nous allons tenter de faire ressortir les raisons qui nous ont permis de connaître Memramcook jusqu'à nos jours.

Notamment, il faut penser à la religion qui joua un rôle important chez nos ancêtres. Egalement, Memramcook a toujours eu une place primordiale sur le plan de l'éducation, non seulement pour notre région mais pour l'ensemble de l'Acadie. De plus, Memramcook étant le centre géographique de l'Acadie, nous avons connu un certain essor économique à la fin du 19ième siècle et au début 20ième siècle.

Enfin, si on veut parler de raisons qui font que Memramcook est une région importante aux yeux des Acadiens, il faudra regarder un peu les personnages illustres de la Vallée. Par leur travail et leur dévouement pour la cause acadienne, ces personnages ont fait en sorte que Memramcook occupe actuellement cette place spéciale dans le coeur de tous les Acadiens.

CHAPITRE I

EXPLORATIONS

Les premières mentions de notre région furent en 1605, alors que Poutrincourt et Champlain explorèrent les côtes de la baie française de Malabarre (Cape Cod, aux Etats-Unis). Ils sont descendus jusqu'à l'embouchure de la Baie de Fundy et à un moment donné, ils parlent d'une pointe rocheuse qu'on identifie aujourd'hui comme étant la pointe des Beaumont.

Ces derniers ne font pas mention de vie humaine dans la région; mais quand le Père Biard accompagné de quatre sauvages et Biencourt arrivent à Memramcook en 1612, ils trouvent là à peu près de 60 à 80 cabanes sauvages. Le Père Biard écrit:

"Ces sauvages ne sont pas si vagabonds que les autres, soit parce que "la terre est plus retirée et que la chasse est abondante. En plus "le pays est généralement agréable et de grande fertilité s'il était cultivé. " (1)

De 1612 à 1650, il y a très peu de choses qui se développent dans la région de Memramcook. On sait que les Indiens sont toujours là, mais il faudra attendre un peu plus tard, soit vers 1672, pour trouver à Memramcook des colons, des pècheurs et des coureurs de bois (qui font le trafic des fourrures). Ces colons étaient venus de Beaubassin (Amherst) et s'étaient établis sur le bord des rivières Chipoudie, Petitcodiac et Memramcook. A cette époque Memramcook est compris dans la Seigneurie de la Vallière.

A partir de 1698, Memramcook commence à se développer de façon plus intensive. En effet, pendant l'année 1698, Pierre Thibodeau, Guillaume Blanchard, Pierre Gaudet et quelques colons partent de Port-Royal pour explorer le territoire des trois rivières (expression communément utilisée pour décrire la région entourant Memramcook), ces trois rivières étant les rivières Shepody, Petitcodiac et Memramcook. Lors de cette excursion, Pierre Gaudet, le plus jeune du groupe, se prit un lot sur les rives de la rivière Memramcook. Son fils, Pierre surnommé Pierrot, fut l'un des principaux défricheurs de la localité.

Suite à ces événements, on peut dire que Memramcook fut fondé vers 1700, mais ce ne fut qu'après le traité d'Utretcht que la Vallée connut une hausse marquée de sa population. Ce traité, signé en 1713 entre l'Angleterre et la France, cédait l'Acadie à l'Angleterre, alors les Acadiens de Port Royal ont voulu aller s'établir là où ils n'auraient pas à vivre avec les Anglais. Memramcook fut choisi par plusieurs d'entre eux.

1.Notes Historiques sur Memramcook

Centre d'études acadiennes

Université de Moncton, Moncton, N.-B.

A partir de 1713 jusqu'au grand dérangement, les Acadiens de Memramcook vivent de façon assez primitive. Ils sont surtout établis le long de la rivière Memramcook.

En 1752, on compte à Memramcook 51 familles (250 personnes), dont -

Blanchard - 6 familles

Richard - 4 familles

Lanoue - 2 familles

Dupuis - 2 familles

Benoit - 2 familles

Landry - 5 familles

Aucoin - 2 familles

Maillet - 1 famille

Girouard - 3 familles

Forest - 1 famille

Daigle - 2 familles

Savoie - 1 famille

Robichaud - 4 familles

Bastarache - 1 famille

Hébert - 7 familles

Deslauriers - 1 famille

Cyr - 4 familles

Bourque - 1 famille

Thibodeau - 2 familles (2)

2.LeBlanc, Henri-Paul

Dossier Henri-Paul LeBlanc

La majorité de ces familles avaient des habitations du côté est de la rivière Memramcok, c'est-à-dire du côté de College Bridge.

De 1752 à 1755, d'autres colons sont venus s'ajouter au premier groupe déjà établi. Ces colons venaient de Port-Royal (Annapolis Royal), des Mines, de Pigiguit (Wiindsor) et de Beaubassin (Amherst). Ils quittaient leurs terres puisqu'ils se sentaient en danger dans leurs régions respectives.

Durant cette période, les Acadiens étaient toujours menacés par les Anglais puisqu'ils refusaient de signer le serment d'allégeance inconditionnel à la couronne britannique.

En signant le serment inconditionnel, les Anglais les auraient ainsi forcés de prendre les armes contre leur mère patrie mais ces derniers préféraient demeurer neutres, c'est-à-dire ne défendre ni la France ni l'Angleterre. Les Acadiens cherchaient plutôt la paix et une vie calme en ce nouveau pays, tout en étant éloignés des conflits en Europe.

DEPORTATION

Cependant les Anglais n'acceptaient pas cette neutralité de la part des Acadiens. Ils craignaient l'accroissement rapide de la population acadienne, de même que leur grande amitié avec les Indiens. En cas de guerre, si les Indiens s'alliaient aux Acadiens, ceux-ci auraient été beaucoup plus nombreux que les Anglais établis en Acadie.

C'est pourquoi, à l'automne de 1755, le lieutenant-général Charles Lawrence appela les Acadiens à une réunion dans la chapelle de Grand Pré. Tous réunis et l'église entourée de militaires anglais, Lawrence annonce que les Acadiens vont être déportés...

La misère déjà présente chez les Acadiens s'aggrave de façon considérable. On embarque les gens sur des bateaux surchargés, familles séparées, et on part pour de grands voyages avec rien dans les mains. Tout ce défrichement, ces installations sont données aux colons englais qui prennent les terres et souvent brûlent les anciennes habitations acadiennes.

Par contre, dans la région de Memramcook, le calme existe encore en 1756, mais suite à la prise du Fort Beauséjour par Monckton, les Acadiens établis à Memramcook commencent à douter de leur sécurité future. Leur méfiance fut justifiée à l'automne de 1756 quand le Colonel Scott arrive à Memramcook avec 300 hommes. Scott ne trouve à Memramcook que six personnes malades: les autres, environ 80 familles, s'étaient cachés dans les bois.

Cependant, Scott amena avec lui 300 têtes de bétail et chevaux, mais avec peu de succès car en traversant la rivière Tintamarre, un courant les noya presque tous. (3)

Peu satisfaits des événements, les Anglais sont revenus à Memramcook trois fois pendant l'hiver. Malgré ceci, ils ne firent que quelques prisonniers.

Les Acadiens s'étaient cachés en trois lieux principaux, soit: au ruisseau du Collège, au ruisseau des Cabanes qui aboutit au Lac et le long de la côte de Lourdes, et enfin, dans la région de La Montain et Dover. Ces Acadiens sont demeurés à l'écart pendant cinq ans.

En plus, il y a des Acadiens qui se sont déplacés beaucoup plus loin, soit: au village des Babineau (Coverdale). D'autres encore sont montés vers le nord du Nouveau-Brunswick, tandis qu'un groupe marcha jusqu'au Québec, et enfin certains allèrent s'établir sur l'Ile-Saint-Jean (Ile-du-PrinceEdouard).

Malgré tout, en 1759 il il avait encore 190 Acadiens le long des rivières Petitcodiac et Memramcook. (4) Ces gens vivaient dans la grosse misère. Pauvres et toujours menaçés d'être déportés par les Anglais, un groupe d'Acadiens décida à l'automne de 1759 de signer des accords avec le Major Frye. Ce dernier accepta de recevoir 63 Acadiens au Fort Beauséjour (nommé Cumberland à l'époque) pour y passer l'hiver. Aussi Frye permit aux colons de s'installer dans les quelques maisons que les Anglais n'avaient pas incendiées à Memramcook et Petitcodiac. On se souvient que les Anglais brûlaient les maisons, lors de leurs visites.

Malgré la charité apparente de la part de Frye, l'été suivant, il s'empara d'un bon nombre de colons acadiens qu'il avait hébergé et les envoya comme prisonniers à Halifax et au Fort Edward à Pigiguit (Windsor). Il en garda aussi un petit groupe au Fort Beauséjour.

3.LeBlanc, Henri-Paul,

Centre des études acadiennes

Université de Moncton, Moncton, N.-B.

4.LeBlanc, Henri-Paul (dossier)

Centre des études acadiennes

Université de Moncton, Moncton, N.-B.

CHAPITRE II

RELIGION

EGLISES DE LA VALLEE DE MEMRAMCOOK

Tel que mentionné au chapitre précédent, la première église de Memramcook fut construite vers 1754. Elle était située à la Pointe-aux-Boulots sur la rive est de la rivière Memramcook à quatre milles de Dorchester (c'est-à-dire près de l'ancien pont de Rockland).

D'après l'historien Paul Surette, on a dû attendre à 1782 pour avoir une deuxième église à Memramcook. Celle-ci fut construite sur la rive ouest de la rivière Memramcook. Plus préisément, elle était sur la route qui nous mène présentement à La Montain. Il semble que l'église, commençée par l'abbé Bourg, fut complétée par l'abbé Joseph Thomas LeRoux. Ce dernier fut le premier curé résident de Memramcook.

En 1795 cette église pratiquement neuve est incendiée. L'incendie était accidentelle. Simon LeBlanc commença un feu d'abattis et une étincelle tomba sur le toit de l'église (toit de chaume). Dans quelques minutes, le bâtiment était en flammes. Quelques objets seulement furent sauvés.

Il fallait maintenant recommençer une troisième fois. Il y avait conflit à savoir si on allait construire sur l'emplacement de l'ancienne église, ou ailleurs.

Finalement, à l'époque de l'abbé Power, on décida de bâtir à St-Joseph, pratiquement sur le site de l'église actuelle.

Cependant, en 1811, l'abbé Ciquard commence la construction d'une autre église, car celle de 1796 était devenue trop petite, et était très mal construite. L'abbé Ciquard eut beaucoup de difficultés à réaliser son projet: deux entrepreneurs de suite ont abandonné l'exploit.

Enfin, le 25 février 1818, l'abbé Brodeur, curé depuis 1812, célébra la première messe dans l'église neuve.

Encore pour des raisons d'espace, en 1840 l'abbé Ferdinand Gauvreau pose les fondations pour une autre église plus spacieuse, toujours aux alentours du même site que les troisièmes et quatrième églises.

Malheureusement, les travaux furent suspendus en 1841, suite à un manque d'argent et de mauvaises récoltes.

En 1845 on reprend les travaux, mais on a dû accepter de réduire en quelque sorte les dimensions du bâtiment.

L'extérieur de l'église fut terminé en 1847.

CHAPELLE DES BEAUMONT

D' abord il faut dire que le mot "Beaumont" est le nom choisi par le père Lefebvre pour désigner le lieu où plusieurs Micmacs étaient établis. Ces Micmacs, désireux d'avoir leur propre chapelle, furent témoins de la construction de la chapelle des sauvages (comme on l'appellait) en 1842.

Jusqu'en 1943, cette chapelle était désservie par les prêtres de la paroisse Saint-Thomas de Memramcook, mais aujourd'hui, c'est la paroisse de Pré-d'en-Haut qui s'en occupe. Même s'il n'y a plus d'Indiens dans la région, il y a encore leur cimetière, et pendant l'été il y a des messes célébrées par le curé de Pré-d'en-Haut.

EGLISE DE LOURDES

L'église de Lourdes fut construite en 1898.

Déjà le 29 juin 1899, le Père Roy chantait la première messe dans cette petite église perchée haute sur les côtes est de la Vallée.

Jusqu'en 1962, les citoyens de Lourdes furent desservis par les prêtres de Memramcook. Le premier curé résident fut le Père Thériault.

EGLISE DE PRE-D'EN-HAUT

Sous l'initiative du Père Eugène d'Aoust, l'église de Pré-d'en-Haut fut construite en 1935. Jusqu'en 1940, l'année de la fondation de la paroisse de Pré-d'en-Haut, les messes étaient célébrées par les prêtres de la paroisse St-Thomas de Memramcook.

Cette église est située sur un bel emplacement en face de la rivière Petitcodiac.

Le premier curé résident fut le Père E. A. Massé, c.s.c. Il a dû demeurer chez une famille de Melanson jusqu'au 24 décembre 1945. Après cette date, il déménagea dans son presbytère neuf, situé tout près de l'église.

Comme on peut conclure, les Acadiens de Memramcook et ses missions attachaient beaucoup d'importance à leurs croyances religieuses. C'est pourquoi chaque région a jugé bon de se construire une église.

Depuis 1754, il y a eu huit églises de construites dans les environs de Memramcook.

PRETRES: Description chronologique des curés de la paroisse de Memramcook

Memramcook eut son premier curé résident en 1782, dans la personne de l'abbé François Thomas Leroux. Monseigneur Briand, évêque de Québec, lui donna l'ordre de désservir la paroisse de Memramcook, qui à cette époque comprenait un territoire de 55 milles, s'étendant de Cocagne à Minoudie, N.-E.

Avant 1782, il y avait des missionnaires qui venaient de temps à autres visiter les Acadiens. Les deux missionnaires qui sont venus le plus souvent étaient un Monsieur Bailly et un Monsieur Bourg.

L'abbé Leroux servit Memramcook jusqu'en 1794, l'année où il est décédé. Son corps fut inhumé sous le sanctuaire de sa petite église. Par après, il fut plaçé dessous l'église construite en 1818, et enfin, en dessous de l'église actuelle. L'abbé Leroux fut remplaçe par l'abbé Thomas Power, un Irlandais bilingue. Ce dernier fut l'architecte de la troisième église.

Après l'abbé Power, ce fut le tour de l'abbé Ciquard de desservir Memramcook. Il entra en fonction en 1804 et fut le premier à porter le titre de curé de Memramcook. Officiellement, il est le premier à commençer les registres de Memramcook (qui datent de 1806) mais il est très possible que des registres encore plus vieux ont été détruits dans l'incendie de l'église de La Montain, ou encore, perdus.

En plus, l'abbé Ciquard commença en 1811 la quatrième église de Memramcook, une oeuvre qui fut terminée par son successeur, l'abbé Brodeur, en 1818. Memramcook eut son cinquième curé en 1818. Ce fut l'abbé Isidore Poirier qui entra en fonction, pour y demeurer jusqu'en 1821.

L'abbé Louis Gingras succéda à l'abbé Poirier, et tout comme son prédécesseur, il connut un règne de courte durée. Déjà en 1825, il fut remplaçe par l'abbé Célestin Gauvreau.

Quatre ans plus tard, l'abbé Ferdinand Gauvreau devenait curé de Memramcook. Il fut remplaçé par l'abbé J. Walsh en 1832. Un an plus tard, l'abbé Antoine Gagnon est nommé curé, un poste qu'il occupa de juillet à octobre 1833.

De 1833 1836, ce fut l'abbé Joseph Couture qui desservit la paroisse de Memramcook. Cependant de juin à décembre 1836, trois prêtres à tour de rôle ont été curés de Memramcook: les abbés Gagnon, Thomas Pacquet et R. Vercher.

A partir de la fin décembre 1836, l'abbé Ferdinand Gauvreau devenait curé pour une seconde fois. Il occupa ce poste jusqu'en 1852. Pendant son règne, il fit construire l'église actuelle de Memramcook.

Succédé par l'abbé F. X. Lafrance en 1852, ce dernier fonda le séminaire Saint-Thomas en 1854. Malheureusement, ce séminaire dut fermer ses portes en 1862 à cause de difficultés majeures dans plusieurs domaines. L'abbé Lafrance s'occupa aussi de faire pression auprès de Mgr. Sweeney de Saint-Jean afin d'installer une congrégation d'enseignantes françaises à Memramcook. Ses efforts ont porté fruit en 1863.

En 1864, Mgr Sweeney arrive à Memramcook avec le Père Camille Lefebvre. Ce dernier était venu pour remplaçer l'abbé Lafrance. Immédiatement le Père Lefebvre eut le respect de ses paroissiens, qui à cette époque se chiffraient à 4,000 âmes.

Dès octobre 1864, le Père Lefebvre ouvrait les portes du Collège Saint-Joseph, et en 1865, il commence la construction du presbytère en pierre taillée. En 1870, le Père Lefebvre fit venir de Saint-Jean un groupe de Religieuses de la congrégation "Soeurs de la charité" pour l'aider dans ses projets. Ces religieuses sont devenues plus tard, les soeurs Notre-Dame du Sacré-Coeur, une congrégation qui a beaucup contribué sur le plan de l'éducation dans la Vallée. En plus il fonda en 1874, avec Soeur Marie Léonie, la communauté des petites Soeurs de la Sainte-Famille.

Les contributions du Père Lefebvre dans le domaine de l'éducation sont innombrables: lors de la célébration de son jubilé sacerdotal, on parlait de "l'Apôtre de l'Acadie".

Le Père Lefebvre demeura curé de Memramcook jusqu'à sa mort en 1895. Il fut regretté par tous ses paroissiens, c'est pourquoi on a construit un monument en sa mémoire en 1896. Le monument Lefebvre est encore vivant aujourd'hui pour assurer la survivance des oeuvres du Père Lefebvre en Acadie.

Après l'arrivée des Pères Sainte-Croix à Memramcook (Père Lefebvre fut le premier en 1864), nos curés sont toujours de la congrégation SainteCroix.

Le Père Alfred Roy prit la relève après le décès du Père Lefebvre. En plus d'être curé, il était le Supérieur du Collège Saint-Joseph, ceci jusqu'en 1904, alors qu'on sépara les deux postes. Le Père Roy fut remplaçé en tant que curé en 1918, par le Père Benjamin Lecavalier. Ce dernier organisa les fêtes du cinquantenaire de l'Université St-Joseph. Pendant ces fêtes, on érigea une statue du Père Lefebvre en avant de l'université.

En 1927, Memramcook eut son dix-septième curé dans la personne du Père Napoléon Papineau. Ce dernier fut remplaçé en 1928 par le Père Dismas LeBlanc, ordonné prêtre à Memramcook en 1908. Père LeBlanc demeura curé jusqu'en 1934, l'année où le Père Eugène d'Aoust entra en fonction. Le Père d'Aoust fut curé de Memramcook pendant quinze ans. Il fut succédé par le Père Hector Léger en 1949. Le Père Arcade Goguen prit la relève en 1952 et demeura curé jusqu'en 1966. Depuis cette date, deux autres curés sont venus s'ajouter à cette impressionnante liste: le Père René Lauzon (1966 à 1974), et le curé actuel, le Père Louis Joseph Boudreau.

CURES DE LA PAROISSE DE LOURDES

Le premier curé résident de la paroisse de Lourdes fut le Père Roland Bouchard, en 1960. Il fut suivi par le Père Calixte Richard en 1967. Ce dernier fut remplaçé en 1971 par le Père Guillaume Pellerin, et enfin, le 1er septembre 1979, le Père Irois Després entra en fonction.

Comme Pré-d'en-Haut, la paroisse de Lourdes était desservie par les prêtres de la paroisse St-Thomas de Memramcook. Même si l'église est construite depuis bien longtemps, le premier curé résident ne remonte qu'à 1960.

CURES DE LA PAROISSE DE PRE-D'EN-HAUT

Jusqu'à date, la paroisse de Pré-d'en-Haut n'a eu que trois curés résidents. Le premier fut le Père Azaria Massé. Ce prêtre, très dévoué, fit construire une école et le presbytère. Il demeura curé jusqu'à sa mort en 1967.

Le Père Massé fut succédé par le Père Paul Prévost. Ce dernier fut tout récemment remplaçé par le Père Louis-Marcel Daigle, c.s.c. (1980).

On se rappelle qu'avant l'arrivée du premier curé résidant, les prêtres de St-Joseph venaient dire la messe pour les citoyens de Pré-d'en-Haut, et avant la construction de l'église, les croyants voyageaient à St-Joseph pour pratiquer leur religion.

CONGREGATIONS RELIGIEUSES FONDEES A MEMRAMCOOK

En 1880, le Père Lefebvre et Soeur Marie Léonie fondaient la congrégation des Petites Soeurs de la Sainte-Famille. Le but de ces religieuses est d'être au service des prêtres, soit dans le ménage et dans la cuisine.

Les Petites Soeurs de la Sainte-Famille ont connu plusieurs difficultés quand le moment est venu de se faire reconnaître officiellement par l'évêque Mgr Sweeney de St-Jean. Ce dernier refusait toujours. En effet, ce ne fut qu'en 1895 que l'évêque de Sherbrooke accepta officiellement la communauté dans son diocèse.

Cependant, les Petites Soeurs de la Sainte-Famille sont demeurées au Nouveau-Brunswick, où elles s'occupèrent du Collège Saint-Joseph jusqu'en 1966. Depuis cette date, elles travaillent au service des prêtres de la résidence Sainte-Croix àMoncton et au presbytère de Memramcook.

En plus, les Petites Soeurs de la Sainte-Famille oeuvrent aux Etats-Unis, à Rome et au Honduras.

Leur fondatrice, Mère Léonie, était bien aimée à Memramcook, et demeure un personnage pour lequel plusieurs citoyens de la Vallée ont une dévotion profonde.

En 1924, une deuxième congrégation de religieuses fut fondée à Memramcook. Cette congrégation, "Soeurs Notre-Dame du Sacré-Coeur", représente la branche française des Soeurs de la Charité qui sont établies à StJean, N.-B. On se rappelle que les Soeurs de la Charité étaient arrivées ici en 1870, suite à la demande du Père Lefebvre. En 1873, elles ont construit le couvent Saint-Joseph. Ce couvent fut occupé par la nouvelle congrégation, et jusqu'en 1958, il servait de maison mère pour les religieuses.

Les Soeurs Notre-Dame du Sacré-Coeur oeuvraient surtout dans le domaine de l'éducation. Cependant, depuis 1970, elles ont abandonné leur couvent et ont déménagé leur maison mère à Moncton.

Par, contre, il y a encore trois religieuses de cette congrégation qui sont encore à Memramcook. Parmi ces trois il y a Soeur Elsie Boucher, qui pendant longtemps fut la Principale de l'Ecole Régionale de Memramcook.

INFLUENCE DES RELIGIEUX ET RELIGIEUSES SUR LES ACADIENS

L'influence des religieux et religieuses sur les Acadiens de Memramcook est assez remarquable. Un total de 41 prêtres ont été ordonnés à Memramcook, et plusieurs jeunes filles y ont fait leurs voeux.

Leur apport a surtout été dans le domaine de l'éducation. La plupart des Acadiens qui sont aujourd'hui hautement plaçés ont passé par l'Université St-Joseph, une université administrée par les prêtres Sainte-Croix.

Aujourd'hui les religieuses n'ont plus leur maison-mère à Memramcook, et l'Université St-Joseph est déménagée à Moncton, mais le fait demeure que les efforts des prêtres et des soeurs sont encore vivants dans nos coeurs, et pour leur dévouement dans le passé, le présent et le futur, tous les Acadiens leur en sont reconnaissants.

CHAPITRE 3

ÉDUCATION

A) Evolution de l'éducation à Memramcook

Comme la plupart des paroisses acadiennes, Memramcook a connu l'époque des maîtres ambulants, c'est-à-dire que les maîtres se promenaient d'un village à l'autre, enseignaient tout leur savoir, et puis se dirigeaient vers d'autres villages où ils recommençaient la même routine.

On pense que le premier maître ambulant serait arrivé à Memramcook au début du 19ième siècle. Un peu plus tard, vers les années 1810, on peut trouver dans les recensements de l'époque des paroissiens qui sont enseignants par profession. Parmi les plus importants on peut noter: Desprez, un monsieur qui fit l'école à Anse des Cormier; Henri Dupont, aussi enseignant à Anse des Cormier; Morin qui fit l'école à St-Joseph, mais un peu après Desprez, Carbonal, qui s'occupait de l'enseignement du côté est de la rivière, et enfin Félix Pépin, maître d'école du village de Memramcook.

En plus, on parle souvent de Dominic Auffrey et Gabriel Hébert comme étant des maîtres d'école dans la région de Memramcook vers les années 1825.

Pendant cette période (1800-1825), presque la totalité des maîtres ambulants passant par Memramcook (tout le territoire à partir de Cocagne, Shédiac, Barachois, St-Anselme jusqu'à Menoudie) étaient soit des Français ou des Québecois. Aussi, ils étaient des laïcs. Ce ne fut que plus tard que les religieux vont entreprendre la lourde tâche d'éduquer les Acadiens, ceci à cause de leur nombre très restreint en Acadie (seulement neuf religieux en 1850). (1)

Il est bon de noter qu'à cette époque, c'était plus ou moins les localités qui s'occupaient d'éducation car les maîtres ambulants allaient seulement dans les localités où il y avait des parents qui avaient les moyens financiers de faire instruire leurs enfants. Mais avec les années, le gouvernement provincial a passé une série de lois scolaires dans le but de relever le niveau de scolarisation de la province et d'uniformiser le système scolaire.

Une de ces lois engageait le gouvernement à fournir annuellement une certaine somme d'argent aux différents comtés de la province afin que ces derniers puissent organiser des écoles dans les paroisses englobées par les frontières du comté. Aussi, on vota une loi qui tentait de centraliser l'administration de l'éducation au niveau du comté.

1. Roy, Thérèse B.

L'évolution de l'enseignement chez les Acadiens au Nouveau-Brunswick. 1755-1855 Thèse

Ces lois pourraient sembler peu importantes, mais au moins, c'était un début. Par après, entre 1844 et 1855, on tenta de centraliser l'éducation au niveau de la province. Pour réaliser cet objectif, on créa une commission d'inspecteurs, chargés d'enquêter sur la situation de l'éducation dans la province.

Le rapport de cette commission met l'accent sur le manque de formation chez les enseignants, manque d'uniformité des manuels scolaires et la pénurie de bâtiments adéquats.

Suite au rapport de la commission, la province légiféra une loi qui obligeait tous les enseignants à suivre des cours sur l'art d'enseigner (1847). A cause de cette loi, la province a dû faire construire deux écoles normales, une à Fredericton et l'autre à St-Jean.

La nouvelle législation forçait les enseignants francophones à s'instruire dans des institutions unilingues anglaises ou risquer de perdre leur permis d'enseignement.

En plus, la province créa en 1852 un bureau d'éducation, bureau qui devait superviser l'enseignement dans les écoles de la province.

Malgré les efforts de la part de la province du Nouveau-Brunswick, l'éducation progressait de façon assez lente et désordonnée dans les paroisses acadiennes. C'est probablement ce qui poussa le Père Lafrance à fonder le Séminaire Saint-Thomas en 1854. Après cette date, et surtout après 1864, Memramcook fut une localité privilégiée sur le plan de l'éducation, car on avait dans la paroisse la présence de religieux qui, par leur dévouement, ont fait en sorte que l'éducation s'est développée, et ceci avec peu d'aide de la part du gouvernement provincial.

B) Séminaire Saint-Thomas, Collège St-Joseph, Université St-Joseph, Institut de Memramcook

Jusqu'en 1854, les structures de l'éducation chez les Acadiens étaient pratiquement non existantes, mais en 1854, l'abbé F. X. Lafrance, curé de Memramcook, ouvrit. les portes du Séminaire Saint-Thomas.

La fondation de ce petit séminaire marqua le début d'une série d'infrastructures qui ont été construites à Memramcook depuis cette date: toujours dans le but d'augmenter le niveau de scolarisation des Acadiens.

Malgré le début prometteur, le Séminaire a dû fermer ses portes en 1862, suite à plusieurs difficultés. Face à ceci, l'abbé Lafrance légua ses ressources personnelles à Monseigneur Sweeney, évêque de St-Jean, à condition que ce dernier trouve une communauté de religieux intéressés à réouvrir le Séminaire. Aussi, il envoya trois étudiants à Sainte Anne-de-la-Pocatière pour continuer leurs études, soit F. X. Cormier, Honoré Cormier et André Belliveau.

En 1864 Mgr Sweeney arrive à Memramcook avec le Père Camille Lefebvre, de la communauté Sainte-Croix. Il restait au Père Lefebvre huit dollars, à ce montant Mgr Sweeney en ajouta cinquante. Ce fonds servit à la fondation du nouveau collège. Déjà le 10 octobre 1964, le collège, nommé "Collège Saint-Joseph", recevait 62 élèves.

Ce collège était d'abord et avant tout pour les Acadiens, mais on ne refusait pas d'autres nationalités. En effet, on avait dû promettre à l'évêque de fournir un enseignement bilingue.

D'année en année, le nombre d'inscriptions augmentait. C'est ainsi qu'en 1868, le collège fut agrandi. Dans l'aggrandissement on plaça une chapelle dédiée à Saint Joseph en reconnaissance de sa protection lors d'un incendie qui a menacé de détruire le collège en 1868.

En 1868 la législature du Nouveau-Brunswick a reconnu officiellement le Collège St-Joseph, ce qui permettait à l'institution de donner des diplômes universitaires et d'obtenir un octroi de la part de la province.

Suite à ceci, le Collège St-Joseph ne cessa pas de se développer. De plus, en 1869, on fondit l'Académie Saint-Jean-Baptiste, qui avait son siège social au Collège Saint-Joseph.

En 1874 le Père Lefebvre décida de bâtir un nouvel édifice, cette fois en pierre. Malgré plusieurs difficultés financières, en 1876 l'édifice était prêt pour recevoir les 145 élèves inscrits en ce moment-là.

Le progrès se poursuivait toujours; plus de 1,000 étudiants étaient passés par le collège.

Suite à ce succès évident de l'oeuvre du Père Lefebvre, les paroissiens, écoliers et anciens élèves, ont décidé en 1880 de célébrer de façon giganteste le jubilé sacerdotal du fondateur du collège. En ce moment, le Père Lefebvre était vu comme "l'Apôtre de lAcadie" par les Acadiens.

Le Saint Siège aussi était reconnaissant du dévouement du Père Lefebvre. En effet, en 1878 le Saint Siège lui donna le titre de missionnaire apostolique.

En 1881, un événement très important se déroula sur le campus du Collège St-Joseph. Il s'agit de la première convention nationale des Acadiens. Cette convention, qui réunit plusieurs milliers de personnes, créa un précédent, car depuis cette date, il y a eu plus d'une douzaine de conventions pour les Acadiens.

Si on revient au collège: on se rend compte que le nombre d'inscriptions augmenta très rapidement, alors il a fallu agrandir le collège, après dix ans seulement de sa construction, soit en 1885. La nouvelle aile, en bois, placée au nord du collège, fut construite grâce à la générosité de l'abbé F.X. Cormier.

En 1889 le Père Lefebvre était encore supérieur du collège. Pendant cette année, on décida de fêter les noces d'argent de l'institution. Le Père Lefebvre participa aux fêtes, mais on remarqua que sa santé se détériorait. Le travail énorme qu'il a dû faire pour assurer la survivance de son collège a fini par brûler ses énergies. Finalement, le 28 janvier 1895, il fut trouvé mort dans son lit. L'Acadie entière était en deuil quand on annonça le décès du Père Lefebvre.

Il fut succédé par le Père Alfred Roy. Suite à la nomination du Père Roy comme supérieur, le comité des anciens se réunit au collège et décida lors de cette réunion de construire un monument qui renfermerait une salle académique et des laboratoires de sciences à la mémoire du Père Lefebvre. La construction de ce monument débuta le 16 décembre 1896.

Le collège se développait de plus en plus. En 1898, le nombre d'élèves inscrits se chiffrait à 200. Pour leur donner un peu plus d'espace, on aggrandit l'aile Cormier (construite en 1885) de 25 pieds, et on recouvre l'ensemble de l'aile avec de la pierre.

Aussi en 1898, on amende la charte du collège pour créer l'Université du Collège Saint-Joseph. Suite à cet amendement, l'Université d'Oxford, en Angleterre, donna à l'Université du Collège Saint-Joseph le statut des universités coloniales en 1906. Ce statut rend les diplômes décernés par l'Université du Collège Saint-Joseph reconnus dans l'ensemble de l'empire britannique.

Vu la complexité de l'administration d'une institution en pleine expansion comme l'Université du Collège Saint-Joseph, on décida de séparer les postes de supérieur de l'université et de curé de la paroisse St-Thomas de Memramcook. Ceci fut réalisé en 1904. En ce moment le Père Alfred Roy demeura curé, tandis que le Père Amédée Guy est devenu supérieur. Ce dernier fut remplaçé par le Père Louis Guertin, qui demeura à son poste jusqu'en 1910.

Ce fut ensuite le Père Benjamin Lecavalier qui est devenu supérieur. Père Lecavalier fut l'organisateur des fêtes du cinquantenaire en 1914. Pendant ces fêtes on dévoila la statue du Père Lefebvre placée haute en avant de son institution. Aussi en 1914, étant donné que le nombre d'élèves augmentait toujours, on construisit une autre aile. Le nombre d'élèves en 1915 était de 344.

En 1918 le Père Guertin est devenu supérieur une seconde fois. Il fut remplaçé par un Acadien en 1928. Cet Acadien était le Père Dismas LeBlanc.

Par un amendement à sa charte, le titre légal de l'université est devenu "l'Université Saint-Joseph" en 1928. L'Université était en ce moment sous la direction du Père Albert Vanier. Pendant le règne du Père Vanier, on a fondé la Société Historique et Littéraire Acadienne. Cette société avait son siège social à l'université même.

Aussi pendant que le Père Vanier était supérieur, on construisit une autre aile en 1931. Cette aile serait à l'épreuve du feu et était placée entre les deux cours de récréation. Dans cette nouvelle partie du collège on a construit une chapelle plus spacieuse et de style romain, deux salles d'étude, cinq classes, une bibliothèque, un musée et un orphéon. L'aggrandissement débuta en 1932, pour être terminé en 1933.

Le progrès accompli depuis 1864 était pratiquement miraculeux. Une institution très impressionnante existait et avait devant elle un avenir très prometteur.

Le futur optimiste de l'institution fut rapidement étouffé.

Le 20 octobre 1933, pendant que les religieux et les élèves étaient à la chapelle, l'alarme à feu fut sonné. Le feu, qui prit naissance dans la salle de récréation des grands, engloba l'ensemble de l'université à l'exception de la chapelle et du monument Lefebvre.

Il fallait pratiquement recommencer à zéro. On envoya les élèves dans leurs foyers pour permettre la réorganisation des classes à Moncton. Seulement trois semaines plus tard, les cours recommençaient.

Immédiatement, on parla de reconstruction à Memramcook. En effet, la reconstruction commença au printemps de 1934. Dans très peu de temps, les élèves entrèrent dans l'université toute neuve.

En 1934 le Père Vanier terminait un terme rempli d'événements autant bons que mauvais. II fut remplaçé par le Père Laurent Lapalme. Celui-ci continua la reconstruction pendant une période de sept ans.

En 1941 le Père Hervé Morin est supérieur de l'université. Il demeura à son poste jusqu'en 1944, moment de la création officielle en vice-province des établissements de Sainte-Croix. Il fut remplaçé par le Père Hector Léger.

Avant ce dernier changement de supérieurs, on avait organisé un cours conduisant à un baccalauréat en commerce, ce qui démontre que le cadre des cours offerts s'élargissait de plus en plus et rencontrait les besoins du peuple acadien.

Le Père Léger demeura supérieur de 1944 à 1948. En 1948 le Père Clément Cormier entra en fonction. Il occupa son poste jusqu'en 1953 (ceci à l'Université Saint-Joseph).

A partir de cette date, le Père Clément Cormier est devenu le premier recteur de l'université nouvellement créée, "L'Université de Moncton". Petit à petit les cours offerts à Saint-Joseph changeaient d'orientation, tandis que la nouvelle Université de Moncton se développait rapidemnt. Le

Père Cormier fut recteur à Moncton jusqu'en 1954 et de nouveau de 1956 à 1963. Il fut remplaçé par le Père Rémi Rossignol entre ses deux mandats. Entre temps, à Saint-Joseph, Théodore Gallant a remplaçé le Père Cormier comme supérieur de 1953 à 1956. Ce dernier fut à son tour remplaçé par le Père Robert Lavoie en 1956, poste qu'il occupa jusqu'en 192.

En 1962 le Père Léonard Gaudet entra en fonction et y demeura jusqu'en 1965, l'année où le Père Donatien Gaudet est devenu supérieur.

A partir de 1965, on enseignait au campus de l'Université St-Joseph à Saint-Joseph les cours commercial et classique, jusqu'à la rhétorique. Tous les autres cours étaient donnés à Moncton.

De nos jours, on enseigne des cours aux adultes dans l'édifice qui était autrefois l'Université Saint-Joseph. Aujourd'hui on parle de "l'Institut de Memramcook", et non pas de "l'Université".

L'avenir de cet édifice est incertain, mais on cherche à le faire revivre afin que l'on n'oublie jamais le rôle que cette institution a joué pour l'avancement de la cause acadienne.

C) Le couvent: maison d'éducation pour les filles

Bien entendu, les filles n'avaient pas la chance de s'éduquer à un niveau aussi élevé que celui des garçons, mais au moins à partir de 1873, il y a eu à Memramcook un couvent qui permit aux filles d'obtenir une certaine éducation. Avant cette date, les religieuses, et plus spécialement Soeur Gonzague Belliveau, enseignaient.

Ce couvent fut bâti par les Soeurs de la Charité qui plus tard sont devenues, en 1924, les soeurs Notre-Dame du Sacré-Coeur.

Avant que le couvent ne passe aux mains des Soeurs Notre-Dame du Sacré-Coeur (branche des Soeurs de la Charité) en 1924, il y avait des étudiantes francophones et anglophones qui se faisaient instruire par les soeurs, aussi francophones et anglophones.

Comme cours on enseignait la lecture, l'arithmétique, l'hygiène et autres matières élémentaires.

Tout comme au collège, les filles pensionnaient au couvent, moyennant une certaine somme par mois.

Après 1924 l'enseignement était donné presqu'entièrement en français, sauf pour quelques cours enseignés dans la langue anglaise, et c'est en ce moment que plusieurs Acadiennes ont fait leurs neuvième, dixième et onzième années.

On se rappelle que les écoles publiques n'offraient qu'une huitième année. Les jeunes étudiantes venaient de tous les coins de l'Acadie, aussi bien que de l'extérieur: de la province de Québec, des Etats-Unis, et il y en eu même du Cuba et de Colombia, de l'Amérique du Sud. Elles venaient soit pour compléter leur onzième année et graduer, ou pour suivre un cours d'art ménager. L'excellence des cours offerts était bien reconnue, et on venait de loin pour en profiter.

Avec les années on cessa de loger au couvent les filles autres que celles du cours d'art ménager, alors les cours des neuvième, dixième et onzième années sont demeurés au service des filles de la localité.

Peu à peu, on commença à parler de déménager la maison-mère des religieuses à Moncton, ce qui fut réalisé en 1959. Puis en 1966 on déménagea le noviciat à Bouctouche et les cours d'art ménager à Moncton.

En plus, les cours académiques n'étaient plus requis, car l'école régionale était là pour rencontrer les besoins des filles et des garçons. Par conséquent, le couvent ferma officiellement ses portes en 1970, mais la contribution des religieuses dans la domaine de l'éducation à Memramcook est quelque chose qui ne sera jamais oublié.

D) Ecoles: temps plus récent - bref exposé

Jusqu'à assez récemment, il y avait une dizaine de petites écoles dans la Vallée de Memramcook, sans compter la paroisse de Pré-d'en-Haut, qui était alors un district scolaire séparé.

En somme, il y a eu une multitude d'écoles à Memramcook, soit: celle de brique qui actuellement est occupée par les Chevaliers de Colomb; une beaucoup plus ancienne, en bois, qui est dans la cour d'Eloi Cormier et Euldège LeBlanc, une à Taylor Village et une à Rockland. L'édifice municipal de St-Joseph était autrefois l'école du village. En effet, cette école demeura ouverte jusqu'en 1972.

Si on continue le chemin, on trouve l'école de La Montain, demeure actuelle de Lomer LeBlanc.

En montant la Route 6 vers Moncton, on constate qu'il y avait autrefois trois écoles sur ce chemin: premièrement, il y avait l'école McGinley, qui sert de garage pour M. Georges Bourgeois; un peu plus haut, il y a l'école de brique qui aujourdfhui est un mini centre commercial; l'ancienne école de la Hêtrière (garage de Gérard Boudreau). Enfin, à Dover il y avait aussi une école, où on enseignait en anglais.

Sur l'ancien chemin de Shédiac, il y eut aussi deux écoles, l'une est la demeure actuelle d'Amenda Boudreau, l'autre l'école de brique, aujourd'hui l'école des enfants sous-doués.

Enfin, l'école régionale de la Vallée de Memramcook fut construite en 1958, la première école secondaire de la région. Avant l'arrivée de cette école, l'instruction publique cessait après la huitième année. Cependant, des classes d'instruction supérieure à la huitième année étaient offertes au couvent et au collège.

De l'autre côté de la rivière, il y eut une école à College Bridge, une à Breau's Creek, deux à Memramcook (une vieille pas loin de chez Walter Dupuis), une à Gayton's, près du pont couvert, deux à Lourdes (une en bois qui aujourd'hui appartient à Gilles LeBlanc), et une au Lac de Memramcook.

Pour ce qui est du district de Pré-d'en-Haut, il y eut une école à Beaumont, une à Boudreau Village, une à Gautreau Village, une à Belliveau Village, et deux à Pré-d'en-Haut, la seconde pour remplaçer la première qui avait brulèe.

Dans la plupart de ces écoles, on avait une institutrice qui enseignait tous les élèves des huit années. Souvent, les plus petits (première à quatrième années) allaient à l'école les après-midis, tandis que les plus grands y allaient le matin.

Malgré une multitude de difficultés (manque d'équipement, manuels scolaires unilingues anglais, etc .... ) la majorité des élèves réussissaient à apprendre à lire, écrire et compter.

A cette époque chaque école constituait un district scolaire, ce qui compliquait les choses et encourageait le manque d'uniformité au sein de l'instruction provinciale. C'est pourquoi en 1956 on regroupa toutes les écoles de la Vallée, saut Pré-dfen-Haut, pour former une consolidation.

Bien que ce regroupement a amélioré de beaucoup le système éducatif de la région, ce n'était pas suffisant. Aussi en 1957, sous le régime de Louis J. Robichaud, on regroupa toutes les écoles de la région sous un seul district scolaire. Ce district comprenait à la fois des écoles anglaises (Moncton) et des écoles françaises.

Cette structure causait des conflits internes, alors en 1971, on créa le district scolaire 13, district qui regroupait les écoles francophones de Moncton, Memramcook et Shédiac, ainsi que Dieppe. On forma le district 15 pour les écoles anglaises de ces mêmes régions.

Depuis cette date, les structures administratives sont demeurées intactes, mais plusieurs petites écoles ont fermé leurs portes, dû au fait que les inscriptions diminuaient. Ces diminutions font en sorte qu'il est trop couteux de garder plusieurs écoles ouvertes. On préfère centraliser et concentrer les élèves dans quelques écoles. En effet, à Memramcook en 1980 il n'y a que cinq écoles d'ouvertes: une à College Bridge pour les deux premières années; une à Lourdes pour les troisième et quatrième années; une à Pré-d'en-Haut pour les années de un à six; l'école Abbey-Landry à St-Joseph pour les années sept à neuf; et finalement, l'école des enfants sous-doués, au Chemin de Shédiac.

L'école secondaire se trouve maintenant à Dieppe, où on a construit, en 1972, la polyvalente Mathieu-Martin pour accomoder les étudiants francophones de Moncton, Dieppe et Memramcook.

L'évolution de l'éducation a été lente mais constante. Même si aujourd'hui la province ne rencontre pas les standards de plusieurs autres provinces (manque de maternelles), il faut dire que l'on s'en vient doucement vers un système éducatif assez développé et à l'avantage de tous les étudiants de la province, Acadiens ou non.

REGAIN DE VIE A MEMRAMCOOK

Pour une dizaine d'années après la déportation de 1755, c'était le calme qui règnait à Memramcook. La plupart des Acadiens étaient encore gardés aux forts Beauséjour et Pigiguit (Windsor, N.-E.). En 1768 les Acadiens ont commencé à revenir sur leurs anciennes terres. Au nombre ceux-ci il y avait les familles Richard et Léger, qui étaient détenues à fort Beauséjour, qui sont venues s'installer sur un lopin de terre au pied de ce qu'on appelle aujourd'hui La Montain. D'autres ont préféré s'établir en bas de l'église actuelle, jusqu'à l'endroit connu aujourd'hui comme Village des Taylor. Enfin, un groupe s'est installé où est aujourd'hui McGinley Corner, jusqu'à la demeure actuelle de Moïse Cormier. Ces terres appartenaient alors à un nommé Gorham, et les Acadiens risquaient beaucoup en venant s'y installer, bien que le nouveau propriétaire était au loin, et semblait ne pas s'en occuper

Ce ne fut qu'en 1770 que le côté est de la rivière s'est recolonisé. En effet, dix familles sont arrivées en 1770, soit: Benjamin Bourgeois, René Landry, Petit Joseph Dupuis, Petit Jean Landry, Pierre-Victor LeBlanc, Louis Allain, Charles LeBlanc, Charles Saulnier, Jason à Charlot Saulnier et Joseph Breau . Tous ces colons venaient de Pigiguit (Windsor).

En 1771, ce sont René Richard et Olivier Boudreau qui viennent s'installer, eux aussi, du côté est de la rivière Memramcook. Puis, en 1777, une dizaine d'autres familles s'ajoutent au village.

Quand les Acadiens sont arrivés pour reprendre leurs terres, ils n'ont trouvé que des ruines: rien n'avait été construit depuis dix ans, et on se souvient que les Anglais avaient brûlé plusieurs maisons, entre 1756 et 1758.

En plus, les terres que les Acadiens avaient autrefois occupées avaient été cédées aux Anglais, vers 1765. Les Acadiens n'étaient pas tous au courant de ce développement. En 1765 le Gouverneur avait divisé la région qui constitue les comtés actuels de Westmorland et de Cumberland (N.-E.) en "Townships". Face à ceci, les Acadiens ont dû recommencer le rude travail de défricher les nouvelles terres qui leur furent assignées, puisque les Anglais occupaient alors presque la totalité des anciennes terres acadiennes.

Une fois les Acadiens plus ou moins installés, ils ont décidé avec la permission de l'abbé Mathurin Bourg (missionnaire ambulant), de construire une église. Ceci en 1780. L'église, appellée "l'église La Montain" située au coin du chemin La Montain.

Suite à la construction de l'église, Memramcook est devenue une paroisse canonique (1781). Ce fut Mgr Briand, évêque de Québec, qui érigea. canoniquement la paroisse de Memramcook, sous le vocable Saint-Thomas. Ce fut la première paroisse au Nouveau-Brunswick. Elle englobait les territoires à partir de Cocagne, Shédiac, Barachois, Le Coude (Moncton), Petitcoudiac (St-Anselme) jusqu'à Menoudie (N.-E.). Le premier curé résident fut l'abbé Joseph Thomas Leroux, arrivé en 1782.

CREATION DE LA PROVINCE DU NOUVEAU-BRUNSWICK

En 1784 on sépara le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecosse pour former deux provinces distinctes. Peu après la séparation une loi fut proclamée à la législature exigeant l'enregistrement des concessions accordées par la Nouvelle-Ecosse. Malgré cette loi plusieurs concessionnaires ne se sont pas occupés de leurs affaires légales, et par conséquent ont perdu le droit à leurs terres.

Déjà en 1786, le député de Wetmorland à Fredericton, Amos Botsford, obtient deux concessions de terre. Ces concessions longent la rivière Memramcook, et il est décidé qu'il y aura une concession pour les Acadiens. La concession acadienne était située à l'est de la rivière Memramcook, tandis que celle des Anglais allait de Rockland jusqu'à l'embouchure de la rivière Memramcook. Cette première concession acadienne fut accordée à Simon LeBlanc et un groupe de 26 autres personnes. Du côté des Anglais, ce fut John Richardson qui a obtenu la concession, avec d'autres Anglais.

Le 10 mai 1789, une autre concession fut obtenue par Botsford. Ce dernier donna la concession à un groupe de 21 Acadiens. Elle s'étendait de Lewisville à l'embouchure du Ruisseau-des-Renards (Fox Creek).

Comme on le sait, à cette époque les moyens de transport n'étaient pas des plus modernes, surtout si on voulait voyager de Memramcook à Frédéricton, car ce voyage devait se faire à pied. C'est pourquoi Botsford offrit aux Acadiens établis sur le côté ouest de la rivière Memramcook, ainsi qu'à ceux qui étaient du côté est de la rivière Petitcoudiac, le titre foncier de toutes les terres situées entre ces deux rivières à condition que quelques Acadiens l'accompagnent à Frédericton pour porter ses malles. Ceux-ci ont refusé, un geste qu'ils ont plus tard regretté,.

Malheureusement pour les Acadiens, plusieurs concessions dans la région de Memramcook appartenaient à des Anglais. Le plus important concessionnaire était Joseph Frederick Wallet DesBarres. Ceci amena plusieurs conflits: même en 1842, les Acadiens de l'ouest de la rivière ont dû payer $1 l'arpent à Augustus DesBarres (l'héritier de J.F.W. DesBarres) pour les terres qui leur appartenaient de droit.

Malgré les difficultés apparentes qu'expériencent les Acadiens, leur population augmente assez rapidement. En effet, en 1785 on compte à Memramcook et ses environs au-delà de 160 familles, 600 personnes en âge de communier. Cependant, on remarque qu'après 1785, il y a des colons qui ont choisi de se déplacer vers Tracadie, Bouctouche, Barachois, Village de Richibouctou, Shédiac et Saint-Louis.

En 1790 la colonisation est plus ou moins terminée, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de grosse vague de migrations qui arrivent à Memramcook. À cette époque les Acadiens vivent encore dans la misère et de façon primitive, mais grâce à un certain sentiment communautaire qui se développe et le travail des prêtres, la paroisse surmonte ses difficultés et réussit à survivre.

ANCIENS EMPLACEMENTS

L'emplacement actuel du pénitentier à Dorchester était autrefois occupé par Alexis Landry, époux de Marguerite Aucoin. Monsieur Landry était le père d'Amand Landry.

Pointe-aux-Boulots: au nord de Rockland: première église de Memramcook; en face de la résidence de Martin Black (route 6). Après la déportation cette église devint une maison de rencontre pour les Anglais.

Pointe-aux-Boulots: petite école en face d'une église Baptiste. En arrière de l'école il y avait la résidence de Pierro à Pitre Gaudet, époux de Madeleine Aucoin, le trésaïeul de Placide Gaudet, le grand historien acadien. Et non loin de là, deux Dupuis (père et fils) étaient installés. Par après ce furent les héritiers de Willard Smith qui occupèrent ce terrain. Vers 1768 Pierre LeBlanc, époux de Marie Bourgeois dite Lafond, se loge sur ce même lot de terre.

De l'autre côté de la rivière -

Avant la déportation il n'y avait pas de colons d'établis plus haut que le chemin de La Montain. Le plus haut emplacement était celui d'Alphée à Gabriel Léger, où se trouve un vieux cimetière. Du cimetière en descendant jusqu'au chemin des Taylor se trouvaient plusieurs familles, surtout le long de deux villages, soit: celui des Platte et celui du cul-de-sac (Anse-des-Cormiers).

Là où est l'Institut de Memramcook était un Acadien nommé "Pétard" (soubriquet). On parlait souvent de Butte-à-Pétard.

CHAPITRE 4

COMMERCES

Lorsque le collège St-Joseph fonctionnait à plein élan, et même avant, la Vallée bénéficia d'un certain essor économique. Les moyens de transport n'étant pas aussi développés qu'aujourd’hui, les gens devaient s'organiser sur place au lieu de se tourner vers Moncton pour acheter leurs biens et services.

Par conséquent, il y avait des petits commerces un peu partout, et certains étaient même de taille respectable. De nos jours, la plupart de ces commerces sont disparus, mais on a jugé bon d'en faire le répertoire afin de ne pas les oublier complètement.

VILLAGE ST-JOSEPH

Etant donné que l'Université St-Joseph se situait dans ce village, l'économie était beaucoup favorisée. Ctest pourquoi, comme vous verrez, la majorité des commerces de service étaient installés à St-Joseph.

Magasins

Il y avait à Saint-Joseph, vers 1900, deux magasins généraux: celui de Floriant Gaudet, situé où est aujourd'hui Eugène Léger, et celui d'Arthur à Marcellin Léger, situé près du site actuel du restaurant "Take out", sur la rue St-Thomas. Dans ces magasins on vendait un peu de tout, et M. Gaudet vendait mêêe du charbon. Malheureusement, le magasin de M. Gaudet brûla en 1950. Quant à celui de M. Léger, vers 1930 son fils, Euldège, y commença une boulangerie. Vers les annéees 1945-46, Louis M. LeBlanc y ouvrait un moulin pour tisser la laine.

Elphège Léger abandonna sa boulangerie vers 1943, et ouvrit un magasin général dans une pièce de sa demeure. A la mort de M. Léger son épouse Hermance, prit charge du commerce. A sa retraite elle vend le magasin au propriètaire actuel, Yvon Melanson.

Tilmon Bourgeois avait aussi un magasin, là où est actuellement le restaurant LeBlanc. Le magasin était dans une pièce dans la partie avant de la maison. Dans la partie arrière M. Bourgeois travaillait la pierre et faisait des monuments pour le cimetière. Avec lui, dans une petite pièce derrière la maison, le neveu de son épouse, Louis M. LeBlanc, filait de la laine. Ctest le Louis M. LeBlanc mentionné plus haut, qui ouvrait un moulin à laine vers 1945, dans un autre local.

Vers 1930 Félicien Melanson avait aussi un petit magasin général à St-Joseph, situé un peu plus bas que le poste actuel d'Aldoria Gaudet. Ce magasin fut ensuite opéré par Agnès Boudreau.

Un peu plus tard, en 1946, M. Valérie Landry ouvrait les portes de son magasin de quincaillerie, situé dans le chemin qui mène vers l'Anse des Cormier.

St-Joseph avait aussi un agent, J. Alphonse Losier, qui distribuait des produits alimentaires et de toillette dans le village. Plus tard Arthur Bourgeois était agent pour les produits Watkins. M. Bourgeois avait aussi un magasin général.

Les commerces commençaient à se spécialiser. On nous dit qu'il y avait même une boutique où l'on vendait du tabac, des cigares, des cigarettes et du chocolat. Apparemment, la propriétaire était Mme P. M. LeBlanc,.

Restaurants

Puisqu'il y avait en quelque sorte une concentration de population à St-Joseph, le village a pratiquement toujours eu les services de restaurants.

Le premier aurait été celui de M. Gaspard Gaudet situé où demeure actuellement M. Abel Doucet, suivi de celui nommé "Restaurant Donelle", situé près du poste d'Aldoria Gaudet; ce restaurant avait été commencé par Albert Cormier, avant de devenir le Restaurant Donelle.

Un troisième restaurant était, par la suite, situé au deuxième étage de l'édifice où est aujourd'hui la Banque Nationale. Le propriétaire était Raymond E. Léger. Par après M. Adrien Cormier construisit un restaurant sur le site actuel du Restaurant LeBlanc. Ce premier restaurant fut modifié à plusieurs reprises, suite aux incendies qui le ravageaient.

En plus, avec l'arrivée des temps modernes, St-Joseph obtenait son premier restaurant "fast food", situé près du magasin général d'Elphéège Léger et propriété de son fils, M. Raymond Léger. Mais avec les années, l'édifice est devenu trop petit et on l'a remplaçé par un établissement plus grand et muni d'une brasserie, situé sur la route entre St-Joseph et College Bridge. M. Léger en est encore le propriétaire.

Vêtements et tissus

M. Louis M. LeBlanc était propriétaire de "Acadia Woollen Mills", un commerce qui vendait essentiellement de la laine. Il était situé près du site actuel du restaurant Léger.

Sur une autre ligne de pensée, il y avait à St-Joseph une femme qui vendait des chapeaux pour dames. Mme Camille Cormier en vendait encore au début des années cinquante. Avant les années cinquante, le service de la vente de chapeaux était assuré par Mme Eliza Landry, située près du magasin général Melanson.

Quant aux vêtements pour hommes, il y avait M. Lucien Léger et E. S. Léger qui étaient couturiers par profession. Ils ouvrirent leur commerce vers 1905 et fournissaient même les soutanes des prêtres du collège. Avec l'augmentation du travail à accomplir, M. Léger entraînait son fils, Charles-Auguste, à lui aider et par après, à devenir lui-même couturier. MM. Léger cessaient leur commerce vers 1935.

Aussi sur un optique de toilettes personnelles, il y avait au village les services dune coiffeuse dans la personne d'une certaine Mme Rose Gaudet. Son salon nommé "Salon Rose" était situé à St-Joseph et fonctionnait encore en 1947. Pour les hommes, il y avait deux barbiers: M. Albert Gaudet (près de la demeure actuelle de Valérie Landry) et M. Valmont Gaudet, qui travaille encore à son métier.

Docteurs et pharmacie

En plus des autres services disponibles à St-Joseph, le village a toujours été doté de services médicaux. Les premiers médecins résidents furent Dr. Maillet, Dr. H. E. Bossy, et Dr. David Landry vers 1893.

Par après sont venus le Dr. Edouard Gaudet vers 1902, le Dr. Fidèle Gaudet vers 1911, et le Dr. Alfred Gaudet. Le docteur qui vint ensuite est le mieux connu de l'histoire de la Vallée, le Dr. Camille Gaudet, arrivé vers 1920. En effet, une place spéciale est réservée pour cet homme à l'intérieur de notre chapitre sur les personnages illustres.

Vers 1902 le Dr. Edouard Gaudet avait ses bureaux et une pharmacie là où demeure aujourd'hui Abel Doucet. Cette pharmacie fut continuée par le Dr. Camille Gaudet jusqu'à ce qu'il ait installé ses bureaux dans sa maison, c'est -à-dire là où demeure aujourd'hui Ronaldo LeBlanc.

Transport

Au tout début, le transport des gens d'un village à l'autre se faisait à l'aide de chevaux, mais avec les années les voitures sont venues remplacer les animaux. Comme partout ailleurs, les automobiles sont arrivées à St-Joseph, mais en quantité très limitée. C'est pourquoi il s'est développé une industrie de taxis dans le village.

Dès 1907 Isale Léger offrait un service de taxi. Il était alors question de transport avec chevaux, jusqu'en 1916, alors que ceux-ci furent remplaces par une automobile. A un très bas âge Eugène, fils d'Isaie Léger, s'est joint à son père, à faire du taxi et à charroyer le courrier du train, à College Bridge, à St-Joseph. Ce dernier service fut offert par MM Léger, père et fils, de 1918 à 1967.

D'autres propriétaires de taxis furent Aldoria Gaudet et Pius Gaudet, ce dernier propriétaire du Taxi Central.

Pour servir ces taxis, M. Aldoria Gaudet ouvrit les portes du premier poste d'essence du village.Fores

Forges

Chose assez curieuse, il n'y avait que deux forgerons à St-Joseph. Ceci est probablement dû au fait que les forgerons s'éparpillaient un peu partout dans la Vallée. Ces deux forgerons étaient M. Napoléon Gaudet et M. Jacques Poirier, vers 1930. Evidemment, avec l'arrivée de l'automobile, le besoin d'un forgeron devenait de plus en plus rate, donc ce commerce dut s'arrêter après l'apparence plus nombreuse de l'automobile.

Ferblanterie

Durant les années entre 1940 et 1950, Edgar Belliveau avait une ferblanterie, où il faisait des tuyaux de poêle. Il était situé non loin de l'église, sur la route entre St-Joseph et College Bridge. Il vendit l'édifice à William à Calixte LeBlanc, qui y ouvrit un magasin.

Beurrerie

Peu de villages au Nouveau-Brunswick possédaient leur propre beurrerie, mais St-Joseph était l'un de ces villages chanceux qui fabriquait son propre beurre, ceci à partir de 1892. Ce commerce était doté d'outils modernes et produisait des surplus pour exportation, ce qui rendait le commerce très rentable.

Malheureusement, la beurrerie, sous la gérance de M. George Michaud, de Bouctouche, a dû fermer ses portes en 1908, suite à l'ouverture d'une autre beurrerie encore plus grosse à Moncton. La beurrerie était située où est actuellement la demeure de M. Raymond LeBlanc (rue St-Thomas).

Menuiserie

Vers 1912 St-Joseph était assuré des services d'une menuiserie grâce à M. John Gaudet. Celle-ci fut continuée par son fils Aldéric Gaudet. La menuiserie fut détruite par le feu en 1934.

Moulins

Quatre moulins ont fonctionné à St-Joseph. En premier lieu il y avait un moulin à farine situé en face du commerce actuel de M. Aldoria Gaudet; ensuite, un moulin a bois situé sur les terres du Collège St-Joseph; un moulin à tissus situé sur la route entre St-Joseph et College Bridge, propriété de M. Louis LeBlanc; et enfin, un moulin à bardeaux de M. Aldérique à John Gaudet.

Institutions financières

Les institutions financières n'ont pas tardé à s'établir à St-Joseph. En effet, la Caisse Populaire est venue s'y implanter en 1946, dans la demeure de M. Joseph Gaudet. Par apràs on construisit un édifice distinct pour la caisse, vu l'importance et l'ampleur de l'institution.

La Banque Provinciale ouvrait ses portes en 1910, et est demeurée dans le village pour continuer de nous servir.

Pétrole

A St-Joseph on a souvent parlé de puits de pétrole, les premiers puits creusés en Amérique du Nord. En effet, on a creuséé pour du pétrole à plusieurs reprises dans le village, à partir de 1859. On y a trouvé des gisements de pétrole, mais pas en quantité commerciale. Cependant avec l'arrivée de la crise d'énergie, il se peut que les forages reprennent d'ici quelques années.

Cordonnerie

Le premier cordonnier de la région à ouvrir un commerce, en 1950, fut un nommé Marc Bourgeois. Un peu plus tard M. Louis Ouellette assura les services de cordonnerie au village.

En 1870 M. Ferdinand Gaudet devenait le cordonnier principal et continua ainsi pour plusieurs années. M. Honoré Gaudet a pratiqué son métier de cordonnier toute sa vie: il le fait encore, à l'âge de 80 ans.

Vinrent ensuite, vers 1930-35, M. Camille Boudreau et M. Marc Boudreau, suivis par M. Léo Bourgeois et enfin M. Clorice Cormier, qui fut cordonnier pendant quelques années.

Bureau de poste

Le premier bureau de poste à St-Joseph fut établi au Collège StJoseph en 1869. Mme Edmond Gaudet opérait ensuite ce bureau de poste de sa demeure, à partir de 1915. Finalement en 1965 on a construit l'édifice actuel.

Pour un historique du système postal à Memramcook on peut consulter le Cahier 12, no 1, des cahiers de notre société.

RÉGION MEMRAMCOOK, GAYTON'S, COLLEGE BRIDGE, LE LAC, LE RUISSEAU ET LOURDES (MEMRAMCOOK-EST)

Magasins

Le magasin qui avait probablement le plus d'importance dans toute la Vallée, à la fin du 19ième siècle, était celui de M. Jim Sherry, situé à Memramcook, où se trouve aujourd'hui Dupuis Home Hardware. M. Sherry faisait un bon commerce prospère. Il avait un système de coupons appellés "des duplex", dont il se servait pour payer ses ouvriers et pour régler ses comptes avec les gens de la région, les obligeant ainsi de magasiner chez lui.

Non loin du magasin de M. Sherry il y avait Gerry McManus et son frère John, qui opéraient chacun un magasin général, côte à côte, situés à peu près où demeure aujourd'hui Raymond Boudreau (face au bureau de poste actuel de Memramcook). Ces magasins furent ensuite vendus: un à Dos Gaudet et Cyrille Dupuis, de College Bridge, qui continuèrent d'opérer le magasin; l'autre à Cyrus Arseneau, qui y ouvrit une forge.

Vers 1925 le plus important magasin à Memramcook était le Magasin N & H J. LeBlanc, un magasin général. Les propriétaires étaient Hypolite et Narcisse LeBlanc. Vers 1929 Narcisse quittait ce commerce, et Hypolite continua seul jusqu'à 1944, alors qu'il vendait à Hector et Léo-Paul LeBlanc. Ils abandonnèrent le magasin un an après, en 1945. Aujourd'hui l'édifice est devenu le Salon Funéraire Dupuis.

Non loin du Magasin LeBlanc, il y avait un magasin opéré par Jim Sherry, où on vendait des instruments de musique

En 1903, M. Thomas O. LeBlanc, commis en chef de M. J. P. Sherry, construisit un magasin qui vendait des produits généraux et qui était situé près de la gare de College Bridge, non loin du pont traversant la rivière.

Vers 1909 M. Napoléon "Gros Nap'" LeBlanc ouvrait les portes d'un magasin général à College Bridge. A la mort de M. LeBlanc en 1937, ce magasin fut vendu à M. Pierre O. LeBlanc, et depuis une dizaine d'années M. Donald LeBlanc en est le propriétaire.

Aussi à College Bridge il y avait le "Magasin des Fermiers" de M. Siméon Melanson. Dans ce magasin on pouvait acheter des produits de ferme, comme du foin, de la paille, etc.

Avant 1900 il existait à College Bridge le magasin-restaurant de Sara LeBlanc, situé derrière la gare. Ce commerce aurait été prospère, nous dit-on, mais souvent les clients s'en allaient sur le train sans payer leurs frais. Ils promettaient à Sara de la payer la prochaine, et Sara avec son bon coeur leur faisait confiance. Malheureusement, souvent elle ne revoyait jamais le visage de plusieurs de ces personnes.

Une chose assez particulière est qu'à College Bridge, on avait autrefois une coopérative (1939-1956) pour produits agricoles. On ramassait les produits des fermiers et on exportait les surplus vers Montréal, les Etats-Unis et un peu aux Maritimes. Encore une fois, un commerce très puissant s'est implanté à Moncton, et a pris en sa possession les marchés de la coopérative de Memramcook, forçant celle-ci à fermer ses portes.

Plus récemment, il y a eu le commerce des frères Paul=Owen et Thomas-Guy LeBlanc. Ces derniers oeuvrèrent dans le domaine de construction, et continuent leur commerce aujourd'hui.

Si on monte la colline, on a le petit magasin de M. Emery Landry, qui opère un magasin général et vend des bicyclettes pour la compagnie CCM.

Deux magasins ont opéré à Gayton's, tous deux près du pont couvert: de 1902 à 1913 François Arseneau avait un petit magasin où on pouvait acheter du tabac, des confiseries, des fruits, etc. A partir de 1910 M. Camille Richard opérait un magasin général, tout près de celui de M. Arseneau.

Traversant le pont couvert qui traverse la rivière à Gayton's, il y avait vers 1920 un petit magasin un peu plus haut que la demeure de Josh Breau, opéré par Frank Toole.

A Breau's Creek on avait autrefois un centre industriel assez puissant. Il y existait là un moulin et un magasin général appartenant à M. Jim Anderson. Ce magasin, ainsi que le moulin, fermèrent leurs portes vers 1923. Chose spéciale, souvent M. Anderson ne payait pas en argent, mais avec des coupons. Ces coupons ne pouvaient être utilisés qu'au magasin de M. Anderson, ce qui lui assurait toujours le commerce à son magasin.

A Memramcook-est il y avait le magasin général d'Anizime Landry. De nos jours ce magasin comprend un poste d'essence, et Romuald LeBlanc en est le propriétaire. Il y avait en plus à Lourdes deux autres petits magasins: celui de M. Julien LeBlanc et celui de M. Willie Dupuis. Enfin, il y a celui de Nélila Dupuis, qui opère un magasin général avec un poste d'essence, près de l'église.

Postes d'essence

En plus des postes d'essence déjà mentionnés, on en compte trois: celui de M. Roy LeBlanc, celui de M. Lawrence LeBlanc (décédé) racheté par M. Guy LeBlanc, tous deux de College Bridge; et celui de M. Edgar Boudreau, de Memramcook.

Vêtements et tissus

Comme St-Joseph, College Bridge et Memramcook avaient leurs couturiers: à College Bridge, vers 1920, c'était M. Patrick J. Richard, situé près de la demeure actuelle de M. Camille Richard. Tim Melanson était couturier à Memramcook, situé non loin de l'endroit où est sujourd' hui le Salon Funéraire Dupuis. Il était reconnu comme un excellent couturier, et faisait des habits d'hommes, des manteaux, etc.

A Memramcook, dans un édifice érigé contre la salle CMBA, qui existe encore, il y avait la tannerie construite en 1900 par M. Jim Sherry. Jusqu'en 1918 cette importante tannerie assurait les services de cordonnerie et de fabrication d'autres objets en cuir.

Coiffeurs et coiffeuses

Deux barbiers étaient au service de la population de la région. Vers 1920 c'était Johnny LeBlanc, à College Bridge, où l'on pouvait acheter des revues, du tabac, des fruits, etc. Le plus récent barbier de cette région serait M. Donald LeBlanc, aussi de College Bridge.

En plus, deux coiffeuses desservaient la région, soit Mme Solange Melanson et plus récemment, Mme Mélina Breau.

Menusierie

A Memramcook, Belliveau's Woodworkers fabriquait des portes, des fenêtres, des moulures, du bois de construction, etc. En plus, M. Belliveau était entrepreneur en construction.

Hotels

Il y avait autrefois deux hotels à Memramcook. L'un deux avait été construit par Harry McManus, qui l'avait par la suite vendu à des Anglais. Il était situé là où est aujourd'hui le Salon Funéraire Dupuis. Pascal Hébert opéra l'hotel de 1885 à 1895, suivi par MM.. Edmond Melanson et Silas Cassidy. L'hotel brûla vers 1915.

Un second hotel, construit par M. Jim Sherry, était situé entre la rivière et le chemin de fer. Au début un nommé Gorham opérait l'hotel, suivi par Anselme et Henriette.L'hôtel brûla vers 1929. Quelques années après l'incendie, Edouard Robichaud érigea une maison en cet endroit, où il demeurait.

Transport

A partir de 1929, il y avait un service d'autobus à Memramcook, offert par Fred à Polite à Thaddée LeBlanc. L'autobus était un camion modifié qui se rendait à Moncton. En 1948 le service fut vendu à Uldège Gaude, et en 1950, à M. Fred Arsenault, mais celui-ci ne le garda qu'un an. En 1951 M. Frank Dupuis acheta de M. Arsenault, et M. Dupuis vendait à M. Fred Robichaud en 1954. En 1955 M. Robichaud utilisa l'autobus pour le transport d'étudiants, un service qu'il continua d'offrir jusqu'à l'arrivée du district scolaire No 15, dans la région, au milieu des années 60. Après cette date, le gouvernement de la province assura le service de transport pour les étudiants.

Il faut aussi mentionner les gares pour les trains, qui ont rendu un service tout à fait essentiel aux gens de la Vallée, aussi bien qu'à ses visiteurs. Il y avait quatre gares: une près du pont de Rockland, une à College Bridge, une à Memramcook, et une à Gayton's. La gare de College Bridge était surtout populaire quand le collège fonctionnait.

Terrain de course

Au Lac de Memraiacook il y avait, avant 1900, un terrain de courses pourchevaux. Apparemment, ces courses étaient très populaires avec les gens de la Vallée. Le propriétaire était un nommé M. McGowan.

Agences de machines à coudre

Vers 1875 un nommé E. F. Morin était agent de machines à coudre pour une compagnie de Montréal. Il résidait à Memramcook, et assurait la vente et la ràparation de ces machines. En 1890, Bliss LeBlanc, de la Hêtrière, vendait pour la Compagnie Singer; il fut succédé par Napoléon T. LeBlanc, de College Bridge, vers 1900.

Entrepreneur

Un des plus importants entrepreneurs de la Vallée était natif de College Bridge: M. Abbey Landry, un homme qui a construit plusieurs édifices de bonne renommée. Bien que M. Landry soit décédé, la compagnie a survécu, et elle est encore florissante de nos jours.

Garages

Le premier garage offrant des réparatrions d'autos était opéré à Memramcook par Hayford London. Par après les frères Henri et Eddie Belliveau avaient un garage, aussi à Memramcook, presqu'en face du bureau de poste actuel.

Taxis

M. Roy LeBlanc, de College Bridge, et M. Reid Melanson, de Gayton's, offraient le service de taxi.

Commerce de volaille

M. Léopold Léger éleva pendant plusieurs années des poules et des dindes, sur une base commerciale. Face à une compétition toujours croissante des commerçants de Moncton, il a dû fermer ses portes.

Forges

Avant 1900, Jim Sweeney avait une forge à Memramcook, qui continua d'opérer jusqu'à vers 1925. Vers 1900 Protès LeBlanc, situé près de la demeure actuelle de Cliffé à Ephrem LeBlanc, construisait et faisait la réparation de traineaux, wagons, etc.

Vers 1915 Alphée Landry, à College Bridge, était forgeron et faisait en plus la réparation générale de machines agricoles, etc.

Vers 1900 un nommé Dan McGowan opére une forge à Memramcook. C'est une forge importante que M. McGowan continuera d'opérer jusqu'à 1923, alors quelle passe à son fils, Edward. De 1935 à 1941 un nommé Norman DesBarres travaille à la forge des MM. McGowan, où il fait des réparations générales, en plus de ferrer les chevaux.

Cyrus Arsenault avait aussi une forge à Memramcook, située non loin du bureau de poste actuel, de l'autre côté du chemin. Plus tard, Joe Breau, du Lac de Memramcook, assurait les services de forgeron dans la région.

Moulins

À Gayton's, sur la route menant de Gayton's à Lourdes, il y avait un moulin de blé, de 1900 à 1922. Le propriétaire était Jos à André, ou P'tit Joseph LeBlanc. Ce moulin fonctionnait à l'eau et était reconnu comme un des meilleurs moulins à blé des environs.

A Lourdes le premier moulin à bois était situé à trois-quarts de mille en arrière de chez Camille Breau, et ceci de 1860 à 1865. Ce moulin avait commencé avec l'aide de quatre frères: Georges, Calixte, John et Charles Breau.

Il y avait aussi un important moulin à billots, surnommé "le moulin des Macs", à Gayton.

Et à Breau's Creek, il y avait le moulin des Anderson. Ce moulin fonctionnait avec la force hydrolique, et ferma ses portes vers 1950, lorsque l'étang éclata.

Ce moulin employait jusqu'à 80 hommes. Par après le moulin fut acheté par un groupe de LeBlanc, et encore plus tard, suite à la fermeture du moulin, M. Oswald LeBlanc acheta des machines du moulin et commença son propre moulin au chemin de Shédiac.

Mines

La région en question était supposément assez riche en minérais. En effet, on avait une mine de cuivre à Woodhearst, une mine dfor à College Bridge de 1892 à 1898, et une mine de plâtre à Lourdes, d'où on exportait le plâtre aux Etats-Unis. On explora pour du pétrole dans cette région, vers les années 1860.

Modiste

Au deuxième étage du magasin de Jim Sherry, à Memramcook, il y avait une modiste qui faisait et vendait des chapeaux.

Médecins

Memramcook avait deux médecins - le premier, dans les années 1880, Dr. Dougherty; vers 1908, ce fut le Dr. Fidèle Gaudet.

Académie protestante

Il y avait à Memramcook, là où demeure aujourd'hui Marcel LeBlanc, un collège anglais protestant des "Seventh Day Adventists" nommé le "Maritime Academy". Le collège fonctionna pour un certain temps, puis ferma ses portes. Peu après, il fut rasé par un incendie,

Bureaux de poste

Le premier bureau de poste dans la région fut à Memramcook, avant 1900. Il était opéré par M. Ben Charters, dans la maison où demeure aujourd' hui Mme Willie M. LeBlanc (maison au coin, face au Garage Boudreau et au Supermarché Dupuis). Dans une autre pièce de la même maison, M. Charters avait un petit magasin.

Vinrent ensuite, comme maîtres de poste à Memramcook: Tilmon Landry, situé près de la maison où demeure aujourd'hui Mme Willie M. LeBlanc; Tim Melanson, entre le garage actuel d'Edgar Boudreau et le Salon Funéraire Dupuis; Lucien Bourque, situé là où demeure aujourd'hui Fred à John Melanson: Blair Melanson (vers l946); Mona Doughertv, de 1947 à 1949, située près du garage d'Edgar Boudreau; Antoinette LeBlanc, qui a été au service des citoyens de 1949 à 1979. Au début du terme de Mme LeBlanc le bureau de poste était situé dans sa maison, jusqu'à la construction du bureau de poste actuel, en 1963. Depuis l'an dernier le maître de poste est Léandre "Len" Dupuis.

A College Bridge, de 1913 à 1957, Anthony à André Belliveau avait un bureau de poste, situé entre la rivière et le chemin de fer. Par après, Mme Olivier Dupuis a opéré un bureau de poste à College Bridge; il fut ensuite situé dans la maison de Max Landry. De nos jours le bureau de poste est chez Robert LeBlanc.

Maisons de repos - "Half Way House"

Au début du 19ième siècle et jusqu'à les années 1850, il y avait à Gayton's deux maisons où un voyageur pouvait se louer une chambre, manger, et reposer et nourrir ses chevaux. On se rappellera que la route traversant le pont couvert à Gayton's était autrefois - jusqu'à l'arrivée du chemin de fer - le seul lien routier entre l'Acadie et le reste du continent. Les voyageurs et le courrier arrivaient par voitures tirées par des chevaux.

Une de ces "half way house" était située là où demeure aujourd'hui Josh Breau, l'autre était située un peu plus haut, sur la même route. Toutes deux étaient opérées par des Anglais.

Restaurant

Pour plusieurs années, vers 1950, Mme Alice Landry avait un restaurant à Memramcook, lè où demeure actuellement Walter LeBlanc.

CHEMIN DE SHEDIAC, McGINLEY, LA MONTAIN, LA HETRIERE, DOVER

Magasins

Même si cette région n'était pas aussi commercialisée que celle de Memramcook, il y avait quand même un nombre assez considérable de commerces.

Il y avait le magasin de M. Pat Léger, et sur la route No 6 (McGinley et La Hêtrière), il y avait le magasin de Clément Léger, un marchand général et plus tard déput provincial.

M. Sylvain Léger opérait un magasin général dans l'édifice qui jusqu'à tout récemment était la salle de quilles de la Vallée. On nous dit que Sara Melanson (et avant, Dominique Gaudet) avaient un petit magasin général, en face du chemin qui mène à St-Joseph.

Toujours sur la route No 6, il y avait le magasin de M. A. D. Léger. Celui-ci vendait surtout en gros. Un peu plus récemment, on se rappelle du petit magasin dans la demeure de M. Gérard M. LeBlanc. Ce magasin était surtout populaire lors des patinages qu'il y avait dans l'arena plein air situé près de la maison de M. LeBlanc.

Il y avait aussi un magasin au coin de McGinley et St-Joseph, dont le propriétaire était Laurie Bourque.

Au Chemin de Shédiac, il y avait, à notre connaissance, trois petits magasins généraux: un chez Valérie Melanson, un chez Mac à Damien Melanson, et un troisième chez M. Oswald LeBlanc.

Dans la région de Dover, deux magasins existaient. L'un d'eux était celui de M. & Mme Emile Cormier, qui a fonctionn pour plus de trente ans. L'autre, celui de M. Philias Cormier, opérait pendant les années 1940.

En plus des magasins généraux, il y avait aussi dans cette région des vendeurs qui passaient de porte en porte pour vendre leurs marchandises. Ces vendeurs se promenaient partout dans la Vallée.

Sur une même ligne de pensée, on apprenait que Mme Arthémise Léger, de McGinley, vendait des corsets et des chapeaux. Plus tard, Mme Benoit (Lorraine) Léger, qui était aussi coiffeuse, vendait des chapeaux. Elle dut arrêter son petit commerce lorsque la mode a décidé d'exclure le chapeau du costume traditionnel.

Transport

À la Hêtrière était situé le magasin de Surplus de l'Armée, le magasin général, le service d'autobus entre Memramcook et Moncton, et des motels (cabines), avec restaurant. Ces quatre commerces appartenaient à Anselme et Antoine LeBlanc. De nos jours, c'est le gendre de M. Antoine LeBlanc qui s'occupe des affaires, mais seul le magasin du Surplus de l'Armée existe. Les cabines ont été transportées au bout du chemin de Shédiac, à la route Trans-Canadienne, où M. Manning Powers accueille les touristes.

En parlant de transport, trois postes d'essence étaient autrefois logés sur la route 6, ainsi qu'un poste de service. De nos jours, seulement un des postes d'essence est encore en place, celui de M. Léo Léger, qui appartient actuellement à M. Léonel Cormier. Ce poste est situé en haut de la Hêtrière.

Les deux autres, celui de M. Joseph Bourque (coin de McGinley) et celui de M. Léo Goulet (en face de chez Alcide Belliveau) ont été abandonnés. Par contre, le poste de service autrefois à M. Alfred Boudreau. est aujourd'hui sous la direction du fils du fondateur, soit M. Gérard Boudreau.

Ferblantier

Un commerce assez important à McGinley était celui de M. Eloi J. Léger. Ce monsieur était ferblantier et vendait toutes sortes d'objets en métal. Il opéra son commerce jusqu'à sa retraite. L'édifice de son commerce est aujourd'hui détruit, mais on peut retrouver dans la Vallée plusieurs pots qui ont été réparés par M. Léger.

Docteurs (Médecins)

Comme le transport n'était pas aussi évolué qu'il l'est de nos jours, il était important d'avoir un médecin dans le village. Cependant, tous les villages n'étaient pas aussi chanceux que McGinley, qui avait le sien. C'était le docteur Maillet qui servait les gens de la région de son bureau dans sa demeure à McGinley. Il a ensuite pratiqué dans le comté de Kent.

Terrain de course

En plus d'avoir un terrain de course au Lac de Memramcook, il y en avait un à Dover. Ce terrain a été construit en 1927 par M. Albert Belliveau, et les courses de chevaux avaient lieu surtout le dimanche. Maintenant il n'y a plus de courses sur ce terrain mais on s'en sert pour entrainer les chevaux de course.

Forges

Il y avait plusieurs forgerons dans la région. Un des plus anciens était Sylvain Léger. Il était installé entre McGinley et La Montain. Il entraîna trois de ses fils à son métier, Edouard, Emile et Sifroid.

Edouard ne forgea pas tellement longtemps, mais Sifroid commena à forger à 19 ans, et passa sa vie à forger; Emile forgea à Sackville et à Moncton pendant toute sa vie. C'est lui qui a fait la croix de La Montain. L'ancienne forge de Sylvain Léger existe, elle est aujourd'hui au Village Historique Acadien de Caraquet.

Vers 1910 M. Mac à Damien Melanson, en plus d'être forgeron, arrangeait les wagons, les traîneaux, etc. Et vers 1920, M. Georges Bourgeois, aussi de McGinley, était forgeron.

Cordonnier

M. Joe Moïse Gaudet était probablement le premier cordonnier de la région. Il demeurait sur la route qui mène à St-Joseph. Lorsque son fils Honoré fut assez âgé, M. Gaudet lui apprit son métier, un métier qu'Honoré pratique encore aujourd'hui, même s'il a plus de quatre vingts ans. M. Gaudet nous raconte qu'il faisant autrefois des balles "hardballs" pour la modique somme de 25 cents, m�me si cela demandait deux heures de travail.

Fermes et fermiers

On a parlé, déjà, de coopératives à Memramcook, et de coopératives de fermiers. M. Joe LeBlanc de la Hêtrière faisait partie de la coopérative de fraises, tandis que M. Emile Cormier, de Dover, cultivait les fraises sur une base commerciale.

Embaumeurs

Pendant plusieurs années, M. et Mme Edouard S. Léger opéraient un salon funéraire pour les citoyens de la Vallée. A cette époque le salon de la maison familiale servait de salle d'exposition de la personne décédée. Mme Léger embaumait les morts et elle fut la première femme de la province à obtenir sa licence.

Moulins

Dans cette région, deux moulins ont fonctionné pendant une certaine période.

Le premier était situé à l'écart dans le bois et appartenait à M. Laurent Gaudet (mais construit par M. Palmer). Ce moulin était un moulin à bois, mais malheureusement il ne fonctionna pas tellement longtemps, car la source d'énergie utilisée (ea n'était pas en quantité suffisante en ce lieu égaré.

Un peu plus tard, un gros moulin fut construit par Sylvain "Cook" Gaudet. Il y avait un moulin à laine, à grain et à bois. Par après, ce moulin fut vendu à MM. Eddie, Ernest et Sifroid Gaudet. On se rappelle que les prisonniers venaient travailler au moulin.

En 1933 le moulin fut détruit par les flammes. Le propriétaire était alors M. Eddie Gaudet, qui avait acheté les parts d'Ernest et Sifroid.

Vers 1925, Arthur Hopper établissait un moulin à Dover. Il y travailla pour plusieurs années. Il fut tué accidentellement au moulin, lorsqu'il fut blessé au cou par un morceau de bois coupé.

Derrière la maison actuelle de Ben Dobson, à Dover, il y avait aussi un moulin à bois, vers les années 1920-25.

Bureau de poste

A McGinley, le bureau de poste était dans la maison de M. Anselme LeBlanc.

ANSE DES CORMIER, TAYLOR VILLAGE, BEAUMONT

Magasins

C'était surtout à l'Anse des Cormier et à Taylor Village qu'on trouvait des magasins généraux. En effet il y avait au Cove, environ cinquante ans passées, un magasin chez Damien Cormier et un chez M. Honoré Cormier.

A Taylor Village il y avait le magasin de Samuel Taylor, un chez M. Armour, et un chez M. McCulley. M. Taylor vendait à crédit, ce qui lui donnait le contrôle sur la majorité des citoyens de la région. Les citoyens étant pauvres, ils devaient céder une partie de leurs récoltes à M. Taylor pour s'acquitter de leurs dettes. Malgré des efforts considérables, ils ne réussissaient jamais à se libérer complètement des demandes de paiement de la part de M. Taylor.

A Beaumont, on parle d'un magasin aux environs du site actuel des scouts, un autre chez Tom Bourque de 1910 à 1912. En plus, les Indiens de Beaumont fabriquaient des paniers en paille pour vendre aux gens des environs, ainsi que des manches de hache.

Finalement, comme partout ailleurs, il y avait des vendeurs de porte en porte, dont le plus important était Maxime Bourgeois (vendeur de viande).

On nous dit que les gens de cette région allaient souvent chercher leurs approvisionnements à St-Joseph, ou encore à Dorchester. Etant donné que le pont entre Dorchester et Taylor Village était en place, le voyage à Dorchester était court et facile.

Autres services

M. Placide LeBlanc était un homme à tout faire et faisait de la charpente, arrangeait des montres, faisait des épinguliers. Plus tard, M. Thomas Landry commençait à arranger des montres, un métier qu'il pratique encore de nos jours.

On ne peut pas parler de Taylor Village sans parler de M. Carrie Graves, un homme pesant environ 225 livres et d'une force physique énorme. Il pouvait même soulever une automobile. En plus, il parait que son épouse était, elle aussi, dotée d'une force physique supérieure à la normale.

Construction de bateaux

La région de Rockland (au bout du Village des Taylor et de Dorchester) était très prospère dans la construction de bateaux. Il faut dire que c'étaient les Anglais qui construisaient, mais il y avait quand même plusieurs Acadiens qui travaillaient pour les propriétaires anglais.

Les premiers bateaux construits dans la région étaient construits à Dorchester avant 1825, mais c'était de 1854 à 1855 que l'industrie était plus rentable. Pendant toute cette période, il y avait trois constructeurs principaux, soit: Gideon Palmer (Dorchester); William Hickman 1878-1882 (Dorchester) et Robert Chapman (Rockland) 1860-1883.

Malheureusement, l'industrie s'effondra lorsqu'on n'a pas su s'adapter à la nouvelle technologie de bateaux en acier.

Les bateaux construits dans cette région se sont promenés partout à travers le monde, et ils transportaient des marchandises pour différentes compagnies étrangères (surtout de l'Amérique Centrale).

Un peu moins connues sont les constructions de bateaux qu'il y avait sur le Cap des Beaumont et au ruisseau de la Pré-d'en-Bas (Pierre à Michel).

Carri;res

La grande majorité des carrières de cette région étaient situées dans le bout des Beaumont. C'est pourquoi vers 1860, Beaumont comptait près de 100 maisons. Un nommé Dunlap possédait cinq ou six grandes maisons de Frankie Gaudet et la pointe des Beaumont, on comptait quatre quais pour accomoder les bateaux qui exportaient les produits des carrières - des meules, des roches de construction de dimension finis et de géantes meules pour les compagnies de papier et de haches. Les carrières d'en haut fonctionnaient de 1800 à 1900, et celles d'en bas de 1900 jusqu'à l'invention d'un ciment plus dur que la roche, en 1925.

Aussi, pour 25 ans (1880-1905), un manufacturier de brique du nom de Chapman opérait une entreprise de brique où se trouve présentement le "Fundy View Cottage". Elle brûla lorsque l'on surchauffa les fourneaux.

Toujours dans la région de Beaumont et Taylor Village, on creusait pour du charbon. Effectivement, le charbon était là, mais en quantité trop limitée pour être rentable. Enfin, à Taylor Village, Mr. Frank Dobson opérait deux carrières et on creusait pour plusieurs minérais, ainsi que pour du pétrole.

Malheureusement, cet élan commercial et industriel s'est éteint lorsque les Etats-Unis ont commencé à imposer des douanes sur les produits qui entraient dans le pays. Ceci rendait nos produits moins compétitifs. Alors sans clients majeurs, les carrières ont cessé leurs opérations.

Peu importe - plusieurs édifices à l'est des Etats-Unis sont construits avec de la pierre qui vient de Beaumont. Encore plus près de nous, l'église St-Thomas de Memramcook, le pénitencier de Dorchester, et bien d'autres édifices sont là pour nous montrer l'ampleur et l'importance des carrières.

PAROISSE DE PRE-D'EN-HAUT

Magasins

Cette région est caractérisée par une multitude de petits magasins. Pour commençer, il y avait le magasin de Fred Comeau (aujourd'hui entrepôt d'Arthur Bourgeois), au coin de Pré-d'en Haut, et un magasin où est aujourd'hui Henri Gautreau. Le propriétaire de ce dernier magasin était Philias Gautreau.

Il y avait le magasin d'un nommé Félicien Melanson, un magasin général en avant de chez Dominique Melanson (Corinne Cormier) et le magasin actuel de Philippe Belliveau.

A Belliveau Village, en face du chemin des Beaumont, était et demeure encore le magasin de Mme Ella LeBlanc, situé au Cap, un commerce commençé en 1910.

Vers 1935 Gérald Belliveau avait un magasin à Belliveau Village. Vers 1930 Anselme Gautreau avait un magasin, opéré par Henri LeBlanc, au Village des Gautreau. Ce dernier magasin fut défait vers 1970.

Henri à Désiré LeBlanc avait commencé un magasin au Village des Gautreau vers 1925.

Forges

Plusieurs forgerons se sont partagés la lourde tâche de forger dans cette région. Vers 1900 il y en avait deux: Désiré LeBlanc au Village des Gautreau (où est aujourd'hui Antoine Gautreau), et Tom Bourque à Beaumont; son fils Irenée continua le travail de forgeron jusqu'à vers 1950.

Hector Bourgeois était forgeron à Belliveau Village de 1930 à 1955 ou 1960 .

Ovila LeBlanc, de Pré-d'en-Haut, a forgé de 1940 à 1950.

Moulins

Jusqu'en 1880, la famille Bites faisait marcher un moulin de bois à moins d'un quart de mille en montant le ruisseau du grand pont. On peut encore voir certaines ruines. Il y avait aussi le moulin à bois des Reids, situé au Petit Dover. Il était le plus important, et a débuté vers 1870.

Bureaux de poste

Un bureau de poste était établi à Pré-d'en-Haut vers 1900. Il était situé en face de la maison où demeure aujourd'hui Dominique Melanson. M. Maximin Cormier a été le premier à s'en occuper. M. Philippe Belliveau en assuma ensuite la responsabilité, s'installant dans son magasin. M. Fred Comeau succéda à M. Bellivesu, et garda le bureau de poste jusqu'à ce qu'il soit transféré à St-Joseph, il y a environ sept ou huit ans.

Barbiers

Vers 1930 David à Venan Gautreau, situé près de la vieille école, dans la maison de Napoléon Cormier, rendait les services de barbier. De 1920 à 1955, c'était Philippe Belliveau, dans son magasin, à Pré-d'en-Haut. Aurèle à Emile Belliveau pratiqua le métier de 1965 à 1975, sur la "Butte des Richard", sur le chemin allant de Pré-d'en-Haut à St-Joseph.

Caisse Populaire

Pré-d'en-Haut eut la première caisse populaire de la Vallée: elle ouvrait ses portes le 4 avril 1944.

Agriculture

Comme un peu partout dans la Vallée, on plantait des fraises dans cette région. Il semble que les Anglais du comté d'Albert traversaient la rivière en bateau pour venir acheter des fraises. En plus, la récolte de fraises était vendue à la coopérative agricole, à College Bridge.

Le Verger Belliveau a commencé vers 1940, et continue de nos jours. Il fut commencé par Bastien Bourgeois, qui continua le commerce jusqu'à vers 1955. Plus tard, ayant épousé la veuve Bourgeois, Léo Bellivesu continua le commerce jusqu'à vers 1965, alors qu'il est achetà par le Père Massé. Le propriétaire actuel, Louis Bourgeois, l'aurait acheté du Père Massé vers 1966.

Il y avait au Village des Gautreau des sucreries où MM. Clarence et Evans Powell faisaient du sucre d'érable.

Et bien qu'il y ait eu des pcheurs à Pré-d'en-Haut et dans la région immédiate, il semble que très peu de gens gagnaient leur pain avec la pêche.

Ceci termine pour ainsi dire le chapitre réservé aux commerces de la région. Nous ne prétendons pas les avoir tous répérés, mais nous avons essayé du mieux de nos connaissances à inclure tous les commerces qui. ont existés jusqu'en 1965.

Cependant, en cas d'erreurs, d'omissions, nous apprécierions vos précisions, afin que toutes publications futures soient plus précises et plus complètes.

CHAPITRE 5

PERSONNAGES ILLUSTRES

Comme on le sait, Memramcook est une région assez vaste avec une population supérieure à plusieurs petites municipalités. Par conséquent, le nombre de personnages illustres qui viennent de notre Vallée pourrait être énorme, mais par faute de temps, nous nous sommes limités à quelques personnages clés pour le présent exposé.

Franois-Xavier Cormier

Prêtre, né le 27 février 1846, fils de Bélonie Cormier et de Marguerite Cormier. Très tôt dans sa jeunesse le Père Lafrance reconnut les talents de F. X. Cormier. C'est ainsi qu'il l'envoya au Collège Sainte-Anne-de-la Pocatière en 1861. Par après, il fut l'un des premiers étudiants du Père Lefebvre. Toujours étudiant, il entra au Grand Séminaire de Montréal, où il fit ses études théologiques.

Ordonné en 1870, il fut le premier prêtre acadien à obtenir un diplôme de l'Université Saint-Joseph. Après cette date il desservit plusieurs paroisses à titre de curé, et ceci jusqu'à sa mort en 1907.

Le Père Cormier est surtout important pour sa grande contribution financière lors de la construction d'une aile supplémentaire à l'Universit St-Joseph. A cette époque, l'argent était rare, et l'Université était devenue trop petite, donc sa contribution fut très apprécié e. On nomma cette aile "Aile Cormier".

Père Camille Lefebvre

Même si le Père Lefebvre n'est pas né à Memramcook, et même si on a déjà parlé longuement sur ce personnage, on a jugé bon d'en faire mention dans ce présent chapitre, étant donné le rôle important qu'il a joué pendant ses années avec nous.

Le Père Lefebvre est arrivé à Memramcook avec l'évêque de St-Jean en 1864. Peu après, le Collège St-Joseph ouvrait ses portes sous la direction de ce prêtre. En même temps, il s'occupait d'une paroisse qui s'étendait, avec ses missions, sur un territoire de 55 milles. Il s'occupa du collège et de la paroisse pendant trente et un ans. Il a donc vu le collège grandir et devenir une institution respectable et importante pour la survivance acadienne. De plus, sous son règne fut organisée la première convention nationale des Acadiens, en 1881, tenue au Collège St-Joseph.

Malheureusement sa santé manqua; certainement à cause du travail énorme qu'accomplissait le Père Lefebvre, et en janvier 1895, il nous quitta pour toujours.

Une statue fut érigée en sa mémoire en avant de l'édifice principal du Collège, et on a construit un monument commémoratif en son honneur, le Monument Lefebvre.

Ce personnage illustre fut avec nous pendant trente et un ans, et pendant ces années, il réussit à faire de Memramcook un lieu spécial dans le coeur des Acadiens.

Père Lafrance

On parle souvent du Père Lefebvre comme le grand éducateur des Acadiens, mais il ne faut pas oublier la contribution du Père Lafrance.

Il fut le premier à imaginer le collège à Memramcook, ce qu'il réalisa en 1854. Même si ce séminaire dut fermer ses portes en 1862, les premiers pas avaient été faits et le futur était déjà en ce moment très prometteur.

Le Père Lafrance fit venir le Père Lefebvre afin de continuer son oeuvre, et on connaît la suite de cette histoire.

Avant de venir à Memramcook, le Père Lafrance travailla avec les lépreux, un poste que peu de personnes cherchaient à remplir.

Mère Marie-Léonie

Née à l'Acadie, province du Québec en 1840, Mère Marie-Léonie entra au couvent des Manantes de Sainte-Croix à St-Laurent. A I'âge de 14 ans, elle était déjà admise à la profession religieuse.

En 1874 elle est appellée par le Père Camille Lefebvre pour venir s'établir à St-Joseph. Elle aurait la tâche de diriger les jeunes Acadiennes en service au collège. Quelques années après son arrivée (1880), elle fonda officiellement les Petites Soeurs de la Sainte-Famille, une congrégation de religieuses qui serait au service des prêtres.

Cependant, ce ne fut qu'en 1895 que cette congrégation fut reconnue officiellement par un évêque. Suite au refus de l'évêque de St-Jean de reconnaître officiellement la congrégation, l'évêque de Sherbrooke, Mgr Paul Larocque, accepta le transfert de la communauté dans son diocèse.

Par contre, un groupe de religieuses demeura à Memramcook au service du Collège, et par après au service du presbytère de Memramcook.

Même après le décès de Mère Marie-Léonie en 1912, sa congrégation continua à prendre de l'expansion. Les Petites Soeurs de la Sainte-Famille sont encore aujourd'hui au service des prêtres à travers le Canada, les Etats-Unis et l'Amérique Latine.

En plus d"être au service des prêtres, Mère Léonie était aussi au service du peuple. D'après certains récits, elle aurait même fait plusieurs miracles, ce qui explique la grande admiration que les gens de Memramcook ont pour ce personnage.

Voici quelques-uns des récits qui démontrent que Mère Léonie était vraiment une religieuse spéciale.

"Inflammation d'intestins

Memramcook

J'ai connu personnellement Mère Marie-Léonie lorsque je me suis mariée à Memramcook à l'âge de 21 ans. Je la considère comme une "sainte" parce que tout ce qu'on lui demande nous est accordé. Je pourrais composer un volume de toutes les faveurs qu'elle nous a obtenues et de toutes les vertus quelle pratiquait. Voilà le "miracle" qu'elle a fait chez-nous.

J'avais un petit garçon de neuf ans Sigefroi, qui était malade depuis trois semaines d'une inflammation d'intestins. Notre médecin de Famille n'avait pas despoir de le sauver. Le Père A. Roy, C.S.C., confrère du Père Camille Lefebvre le prépara à mourir et lui fit faire sa première communion. Quand les soeurs sont venues le voir, il avait été administré. L'enfant dit à Mère Marie-Léonie: "Priez pour moi afin que je guérisse?" Elle répondit: "Oui mon petit tu ne mourras pas? Ce soir je demanderai à la Sainte-Famille de te guérir". Le lendemain matin, l'enfant àtait mieux. Il guérit et devint un bon garçon. Plus tard, appelé à la guerre de 1914-1918, il se munit d'une image-relique qu'il porta sur lui et pria toujours Mère Léonie. Il est sorti de situations périlleuses presque miraculeusement.

[Signé] Mme Anselme LeBlanc"

"Mon enfant se mit é parler Nouveau-Brunswick

Le 12 octobre 1957

En 1954, mon petit garçon Gilles âgé de trois ans se mit a bégayer. Après trois semaines, je suit allée le faire examiner chez le médecin. Il avoua devant moi que "Ça ne reviendrait pas". L'enfant ne pouvait même plus dire "Mommy".

Ma mére avait connu Mère Marie Léonie du temps que cette dernière vivait. Elle me conseilla de la prier et plaça même sa relique souvenir sur le lit de l'enfant. Quelques jours après, un bon matin, alors que j'allais chercher mon petit Gilles à sa chambre, je m'aperçus qu'il ne bégayait plus. J'ai toujours attribué cette guérison à la protection de Mère Marie-Léonie.

[Signé] Mme X. Goguen"

"Une source d'eau vive

A qui de droit,

La Commission scolaire de la Vallée de Memramcook devait bâtir une Ecole Supérieure dite "High School". Les gens n'étaient pas tous favorables au projet. Après plusieurs assemblées qui n'apportèrent aucun résultat pratique, la Commission - par son porte-parole, demanca des prières aux Petites Soeurs de la Sainte-Famille de la paroisse en sollicitant de la part de Mère Marie Léonie la faveur d'un accord des paroissiens au sujet du site de la future école. Des prières ont été adressées à la Mère et trois dons substantiels ont été faits pour aider la cause la Mère Léonie.

Les esprits se sont apaisés, et les contribuables ont voté le site de l'école sans trop de difficultés.

Ceci représentait un problème important, puisque l'eau potable était rare. Après avoir creusé et sondé pour trouver de l'eau, on obtenait des résultats pratiquement nuls. A cet endroit et dans la région, la terre glaise et la pierre shisteuses ne donnent point d'eau.

En creusant la cave de l'école une source a jailli et a donné un débit d'eau dont on ne peut dire l'origine sourceuse. Les commissaires et les connaisseurs ne peuvent expliquer le phénomène. Nous avons maintenant deux gallons à la minute d'eau potable et quatre gallons d'eau ordinaire.

En conséquence, nous reconnaissons avoir reçu deux faveurs de la Mère Léonie. 1e La joie d'avoir obtenu l'appui de notre population et 2e surtout d'avoir trouvé de l'eau.

Pour la Commission scolaire de la Vallée de Memramcook, N.-B.

[Signé]Abbey Landry, Président

Hervé S. LeBlanc, Secrétaire

Antoine 0. LeBlanc.

J. Alphonse M. Leblanc

* Ces trois textes sont tirés de "Gerbes de Faveurs Merveilleuses Mère Marie Léonie

Pierre Amand Landry

Né le 7 mai 1846, fils d'Amand Landry et de Pélagie Caissie, M. Landry, tout comme le Père F. X. Cormier, fit ses études au Collège St-Joseph, où il fut un des premiers étudiants du Père Camille Lefebvre.

Déjà en 1857, il commença ses études en droit au bureau de l'avocat Sir Albert Smith de Dorchester. En 1870, il fut admis au barreau mais ce n'était pas assez pour lui. Par conséquent, il fut élu député de Westmorland la même année. Après l'élection de 1575, en plus d'être député, Pierre Amand Landry est devenu ministre des Travaux Publics et Secrétaire-Provincial jusqu'en 1883. En 1883 il transféra ses efforts vers la politique fédérale et devint député fédéral pour le comté de Kent.

Afin de se perfectionner, M. Landry décide de retourner aux études. Donc en 1888, il compléta sa maîtrise à l'Université St-Joseph.

Déjà en 1890, il devenait juge pour le comté de Westmorland et juge de la cour Suprême en 1893. En 1912 il est devenu juge en chef de cette cour Suprême et en 1916 fut créé chevalier.

Chose intéressante, le père de Pierre fut le premier député acadien élu à la législature du Nouveau-Brunswick, tandis que Pierre fut le premier avocat acadien, premier Acadien à obtenir un poste de ministre du cabinet, et premier Acadien à siéger sur le banc de la cour Suprême; et encore plus, premier Acadien à devenir juge en chef de cette même cour.

Placide Gaudet

Placide Gaudet naquit le 19 novembre 1850 à Dupuis Corner, près de Cap-Pelé. Au moment de sa naissance il était déjà orphelin, puisque son père était décédé 10 jours auparavant. Face à cette tragédie, Mme Gaudet décida de déménager à Memramcook, où son fils aurait éventuellement la chance d'aller au Collège St-Joseph. A Memramcook, Mme Gaudet travailla au Collège comme servante, laveuse, boulangère et balayeuse, afin de pouvoir payer l'éducation de Placide.

En 1873, à 23 ans, Placide Gaudet avait terminé son cours classique et en 1874, il entrait au Grand Séminaire à Montréal. Malheureusement, il dut quitter le séminaire après seulement quelques semaines, étant donné que sa santé était très faible.

Il aurait bien voulu continuer ses études dans le domaine médical ou légal, mais les moyens financiers n'étaient pas disponibles. C'est ainsi qu'il est devenu professeur au Collège St-Louis, un collège qui venait d'être fondé. Aussi, il enseigna dans de petites écoées à Memramcook, Tracadie, Néguac, Notre-Dame du Portage et Shédiac. En 1881, il entre à l'école normale pour obtenir un certificat d'enseignement mais malheureusement, il dut abandonner ses études en 1882, encore dû à un manque de fonds.

Devant cette nouvelle situation, Placide sollicita un emploi aux archives canadiennes à Ottawa, puisque l'histoire l'intéressait beaucoup. On lui refusa un emploi régulier mais on lui donna un contrat de deux ans pour copier de vieux registres.

C'est probablement en ce moment qu'il réalisa à quel point il aimait l'histoire, car plus tard dans sa vie, il a fait plusieurs recherches et a écrit une multitude de textes sur les Acadiens. Et ceux-ci sont éparpillés un peu partout en Acadie.

On peut retrouver un buste de Placide Gaudet au centre d'études acadiennes, à l'Université de Moncton. Ce buste représente en quelque sorte un remerciement à ce grand historien pour tous ses écrits au sujet de nos ancêtres.

Père André Bourque

Né en 1854 au village des Beaumont, dans la paroisse de Memramcook, le père Bourque fit ses études musicales au Collège St-Joseph. Pendant quelques années il enseigna en Acadie, mais en 1880 il entra dans la communauté des prêtres Sainte-Croix et fut ordonné par l'évêque Sweeny en 1884.

Suite à son ordination, le Père Bourque enseigna la musique au Collège St-Joseph jusqu'en 1891. Après 1891, il partit pour cinq ans pour des missions étrangères au Bengale et dans l'ouest américain. De retour en 1896, il devint vicaire à Campbellton et ensuite à Chatham. Il reprit par après l'enseignement de la musique au Collège St-Joseph, où il mourut en 1919.

Le Père Bourque contribua à l'avancement de la cause acadienne du point de vue culturel. Il a écrit un livre, "Causerie du grand-père Antoine", ainsi que plusieurs chants, dont les plus importants sont: "Evangéline", "Le pêcheur acadien", "La fleur du souvenir", "Plainte et pardon", "La Marseillaise acadienne", et "Partons la mer est belle".

Comme on peut le constater, le Père Bourque ne manquait pas de talents et sa contribution sera toujours appréciée.

Père Philias F. Bourgeois

Le Père Bourgeois naquit le 17 novembre 1855, fils de Frédéric Bourgeois et Ozithe Boudrot.

Dès qu'il eut quatre ans, il commença à fréquenter l'école de Pierre-à-Michel où sa grand-mère enseignait. Déjà à l'âge de neuf ans et demi, il entrait au Collège St-Joseph (1865).

En 1873 le Père Bourgeois entrait au noviciat des Pères Sainte-Croix à Montréal.

Une fois prêtre, il se mit à écrire des livres; des livres qui aujourd'hui nous démontrent jusqu'à tel point cet homme avait une intelligence supérieure à la moyenne. Voici la liste de ses écrits:

- Histoire du Canada en 200 leçons

- Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours (publié en 1903)

- Vie de l'abbé François-Xavier Lafrance (1913)

- Panégyrique de l'abbé Jean-Mande Sigogne (1892)

- L'école aux apparitions mystérieuses (1896)

- Les anciens missionnaires de l'Acadie devant l'histoire

- Henry Wadsworth Longfellow, sa vie (1907)

- Petit résumé de l'histoire du N.-B. depuis 80 ans (1913)

Ephrem LeBlanc

Né le 25 août 1873, fils de Pacifique LeBlanc et de Scholastique Caissie.

M. LeBlanc est un personnage bien connu dans le domaine de la construction. Il construisit la chapelle Sacré-Coeur à St-Joseph (maintenant détruite); le monastère des Dominicains à Sackville; le couvent des religieuses Notre-Dame du Sacré-Coeur à Moncton; la première église de Dieppe; il fit les réparations à l'église St-Thomas de Memramcook; les gares du Canadien National à Sackville et Shédiac. Mr. LeBlanc est décédé le 16 février 1942.

Antoine J. Léger

Né le 16 octobre 1880, fils de Julien Léger et de Marie LeBlanc.

M. Léger fit ses études au Collège St-Joseph, où il a obtenu un baccalauréat ès Art en 1903. Il continua ses études en droit et en 1907 il était admis au barreau. Par la suite, il ouvrit un bureau à Moncton. M. Léger se présenta aux élections provinciales de 1917 pour le comté de Westmorland, mais il fut battu. Il essaya de nouveau en 1925 et fut élu comme député conservateur pour le comté. En plus d'être député, il était secrétaire-trésorier provincial jusqu'en 1935, alors qu'il fut défait aux élections générales. Après cette défaite, il succéda au Sénateur Pascal Poirier comme membre du Sénat Canadien. Il demeura sénateur jusqu'à sa mort en 1950.

En plus d'être politicien et avocat, le Sénateur Léger était impliqué dans une multitude d'organisations et siégeait sur plusieurs comités. En plus, il était un homme d'affaires qui connut énormément de succès.

Comme politicien, il siégea sur des comités spéciaux à maintes reprises. Etant parfaitement bilingue, beaucoup de postes lui étaient ouverts. Ses opinions étaient toujours valorisées. Enfin, le Sénateur Léger garda toujours un intérêt spécial pour 1'Acadie et tout au long de sa vie, il chercha à représenter les Acadiens et à les protéger.

Arthur J. Gaudet

Né en 1870, M. Gaudet est un personnage bien connu chez les fermiers de l'Acadie. En effet, suite à ses études au Collège St-Joseph, il occupa un poste au ministère fédéral de l'agriculture comme inspecteur de bétail. Plus tard, il fut transféré au ministère de l'agriculture provincial où il travailla pendant 36 ans.

M. Gaudet était très actif et cherchait toujours à améliorer le bien-être des agriculteurs. Il fut secrètaire de l'association des cultivateurs et laitiers. Il organisa aussi l'association des producteurs de fraises à Memramcook. En plus, il travailla à la fondation de la revue "Le fermier acadien", et fut membre du grand conseil de la Société ItAssomption. Il mourut en 1949 à l'âge de 69' ans.

Père Dismas LeBlanc

Le Père Dismas LeBlanc est né à College Bridge, fils de Pacifique LeBlanc et de Scholastique Caissie. En 1904 il obtint son B.A. de l'Université St-Joseph. Après son B.A., Père LeBlanc entra au Séminaire de Québec et fut ordonné prêtre le 18 juin 1908.

En vrai leader, le Père LeBlanc fut le premier supérieur acadien de L'Université St-Joseph de 1925 à 1928. En plus, il fut le premier curé acadien de la paroisse St-Thomas de Memramcook, de 1928 à 1934.

Honoré Gaudet

Né en 1900, fils d'Euphémie et de Joseph Gaudet.

En plus d'être cordonnier pendant toute sa vie, M. Gaudet est surtout connu pour ses talents d'acteur. En effet, il joua des rôles de comédien dans plusieurs films tournés à Mernramcook. Certains disent même que M. Gaudet aurait eu des talents pour se lancer sur la scène professionnelle, mais il préféra demeurer à Memramcook.

M. Gaudet vendait aussi des assurances pour la Société l'Assomption, pendant plusieurs années.

De nos jours, à l'âge de 80 ans, M. Gaudet pratique encore le métier qu'il a si bien appris de son père, la cordonnerie.

Docteur Camille Gaudet

Né le 15 mai 1888, fils d'Edouard Gaudet et de Julie Michaud.

Comme la plupart de nos personnages illustres, le docteur Gaudet fit ses études classiques au Collège St-Joseph, où il obtint un diplôme en 1912. L'année suivante il obtint son diplôme en médecine à l'Université de Montréal, où il pratiqua la médecine jusqu'en 1918. La même année il déménagea à Shédiac, et y pratiqua pendant deux ans, après quoi il revint à St-Joseph.

Il pratiqua dans la Vallée jusqu'en 1941. On aimait bien le Docteur Gaudet, et il était dévoué envers les gens de la Vallée. Il était compatissant et généreux, et donnait souvent ses services gratuitement aux nécessiteux sans argent. Il admirait beaucoup les athlètes, et les équipes recevaient souvent des services médicaux spéciaux de la part du bon médecin, services spéciaux qui étaient beaucoup appréciés par tous les sportifs.

Le Docteur Gaudet est décédé en 1951.

Gustave Gaudet

Né le 26 mars 1899, fils d'Henri et de Vitaline Bourque.

M. Gaudet étudia à St-Joseph (B.L. 1919) et poursuivit ses études agronomiques à l'école d'agriculture de Ste-Anne de la Pocatière, Québec, où il a obtenu un diplôme en Sciences agricoles en 1922.

A partir de 1927, il travailla pour le ministère provincial de l'agriculture et en 1947 est devenu directeur de l'école d'agriculture de St-Joseph.

M. Gaudet écrivit un livre, "Biographies de Memramcook", un document qui fut très utile pour la rédaction de ce livret, car il donne des informations sur plusieurs personnages venant de la Vallée qui sont passés par le Collège ou qui ont contribué en quelque sorte à l'histoire de Memramcook.

Autres personnages illustres (plus récents)

Abbey Landry

Né le 2 octobre 1903, fils de Philomon Landry et d'Eléonore Bourque.

M. Landry a été un entrepreneur important de la Vallée. Sa compagnie a construit le Collège Notre-Dame d'Acadie,à Moncton, les églises de Dieppe, Parkton, Notre-Dame, Pointe-Sapin, Lakeburn, l'édifice de la Société l'Assomption et de nombreux autres édifices ainsi que plusieurs écoles (école Abbey Landry, autrefois Ecole Régionale de Memramcook).

M. Landry a obtenu sa maitrise en sciences commerciales à l'Université St-Joseph en 1951.

Eloi LeBlanc

Eloi LeBlanc est probablement le plus grand violonneux que l'Acadie aie jamais connu. Il est né en 1918 d'une famille de plusieurs musiciens. Déjà à l'âge de huit ans il apprenait à jouer le violon, et ceci sur un violon que son grand-père lui avait donné.

Encore de jeune âge, M. LeBlanc gagnait son pain à l'aide de son violon. Pour le faire, il fit partie de plusieurs troupes musicales, soit: les Maritimes Farmers, avec lesquels il joua pendant quatre ans. Cette troupe présentait une émission sur les ondes radiophoniques de St-Jean à toutes les semaines.

Par après il joua avec la troupe de Kidd Baker, ce qui lui permit de voir tout le Canada, pendant une douzaine d'années. Finalement, il se joignit à la troupe de M. Jerry Myers de Moncton.

Pour finir sa carrière, M. LeBlarc enregistra un disque le 21 novembre 1976 au Monument Lefebvre. Il enrégistra avec sa sorur Laura et un M. Saulnier de la Nouvelle-Ecosse.

M. LeBlanc est décédé en 1978.

Josh Breau

On a jugé bon de vous parler de notre plus vieux parossien. Il s'agit de M. Josh Breau, né le 27 août 1882, ce qui veut dire qu'il est âgé de 98 ans (1980). M. Breau vient d'une famille de 15 enfants, et est lui-même père de 14 enfants.

Ce monsieur a travaillé fort pendant toute sa vie, mais ceci ne l'empêche pas de faire ses tâches quotidiennes malgré son âge assez avancé.

M. Breau se rappelle lorsque Lourdes était pratiquement sans maison, et lorsque les salaires n'étaient que de quelques sous par jour. En d'autres mots, il a vécu des choses qui pour nous semblent impossibles. C'est pourquoi il est si intéressant de jaser avec un monsieur comme M. Breau. Il en a tant à nous dire, à nous apprendre à propos de nous-mêmes que de passer un après-midi en sa compagnie est vraiment comme si on pouvait reculer vers le temps où Memramcook était rempli de collégiens, rempli de fermes, de festivals et d'activités culturelles. C'est réellement triste de quitter les souvenirs de M. Breau, car je pense qu'il a vécu l'époque où Memramcook était vraiment le coeur de l'Acadie.

Députés provinciaux venant de Memramcook

Le premier député provincial acadien fut Amand Landry, père du Juge Pierre Amand Landry, personnage dont nous avons parlé au début de ce chapitre.

Le second fut son fils Pierre Amand, élu en 1870. Ce fut ensuite Siméon Melanson, député Libéral de 1935 à 1939. Il fut succédé par un autre Libéral dans la personne de Clément Léger, de 1936 à 1949.

Un autre Léger prit la relâche en 1939, et y demeura jusqu'en 1952. C'était Edouard S. Léger, aussi un Libéral. Enfin, de 1952 à 1974, M. Cléophas Léger représenta Westmorland, sous le parti Libéral. Depuis cette date notre député, William Malenfant, ne demeure pas à Memramcook, même si notre Vallée est dans sa circonscription, Tout comme son prédécessseur, il fait fait partie du Parti Libéral.

CONCLUSION

Oui, il faut dire que la Vallée de Memramcook était autrefois une région vivante et bien prometteuse. Mais avec le départ de l'Université St-Joseph, il y a maintenant la forte dépendance vers Moncton pour le gagne pain de ses citoyens. Memramcook risque de devenir une région sans identité propre, ce qui implique aucun avenir, au point de vue culturel.

Où sont nos festivals de fraises, nos processions religieuses, nos activités communautaires ou culturelles? Est-ce que les gens se sont endormis? Ou peut-être que leurs esprits sont aujourd'hui é Moncton?

Assez sur le passé, il faut maintenant regarder en avant. Avec l'arrivée de Parcs Canada, on a une deuxième chance de reprendre notre place comme coeur de l'Aeadie. Le thème de Parcs Canada, "Survivance acadienne", va nous forçer à garder notre langue et à être fiers de notre passé. C'est notre chance de ressusciter et suivre l'exemple de plusieurs autres communautés acadiennes (Caraquet, Chéticamp, comté de Kent).

Il est évident que sur le plan commercial, notre seule possibilité est le tourisme, étant donné la proximité de Moncton, alors une raison de plus de se réjouir de la venue de Parcs Canada.

Enfin, il y a encore beaucoup de choses à faire. Si on remarque, il n'y a même pas de panneaux aux entrées de la Vallée pour saluer les gens à leur arrivée. En plus, notre Vallée est en train de perdre son caractère acadien. On recouvre les maisons anciennes de produits modernes, ou encore pire, on les détruit tout simplement.

Que faire! On ne peut pas forçer les gens à réparer leurs maisons de telle ou telle façon, mais si par un esprit de fierté et de communauté, on peut réussir à convaincre les gens des avantages culturels et financiers, si on ressuscitait notre fierté acadienne, il est fort probable que les touristes prendraient intérêt à venir nous voir. Même sans touristes, un regain de vie à Memramcook sera tout un accomplissement; et en quelque sorte on pourrait finalement dormir en paix, car on aurait réussi à faire revivre nos ancêtres qui ont travaillé si fort pour construire Memramcook. Dans le moment nous n'essayons même pas de sauver leurs oeuvres. Finalement, on resortirait leurs oeuvres et on les exposerait fièrement, un peu comme nos pères et grand-pères feraient s'ils étaient à notre place.

Si on ne prend pas une attitude positive, ce ne sera pas long avant que la Vallée devienne une banlieue de Moncton. Alors, à nous de choisir, mais il faut se hâter, le temps passe très vite et rendu à ce point critique, chaque minute compte.

BIBLIOGRAPHIE

Volumes

1.Dictionary of Canadiian Biography, Volume IV, 1771 to 1800

University of Toronto Press and Les Presses de l'Université Laval 1979

2Dictionnaire Biographique du Canada, volume IV de 186l à 1870

University of Toronto Press et les Presses de l'Université Laval, 1977

3.Gaudet, Gustave

Biographies de Memramcook

4.Père Phillias F. Bourgeois

Vie de l'abbé F. X. Lafrance, écrit en 1913

5.Livre Sainte-Croix du Canada

publié lors de l'anniversaire de cette congrégation

6.Antoine J. Léger, Premier Romancier Acadien

Thèse présentée par Cécile-Marie Maillet pour l'obtention de la maitrise es art en français

Université Laval, 1966

7.L'album souvenir des noces d'argent de la Société St-Jean-Baptiste

Collège Saint-Joseph de Memramcook, 1894

Filières du Centre d'étude acadienne, Université de Moncton

Gaudet, Placide - Monographie de Memramcook

LeBlanc, Henri-Paul

L'évolution de l'enseignement chez les Acadiens du Nouveau-Brunswick 1755-1855

Par: Thérèse Roy, c.s.c. (Thèse)

Chronique des plus anciennes églises de l'Acadie

Guides to understanding the Acadian dispersion (Thèse)

Articles

A l'aurore des clochers acadiens

LeBlanc, Henri-Paul - Congrès eucharistique 1945

Gerbe de faveurs merveilleuses - Mère Marie-Léonie

Notes historiques sur la Vallée de Memramcook - Société Historique de Memramcook

Notes de la Société Historique de Memramcook:

Dossier        Gérard M. LeBlanc

Dossier        Maggie LeBlanc

Dossier        Trefflé LeBlanc

Dossier        Philippe LeBlanc

Articles de journaux

Moniteur Acadien

4/08/1871    2/06/1896

2/10/1873    8/06/1896

6/05/1875    11/11/1899

8/12 /1881    12/01/1892

17/03/1893    12/02/1895

9/07/1903    

Evangéline

14/04/1892        30/10/1919 p. 1, col. 3

6/04/1893        5/02/1925 p. 5, col. 1 et 2

5/01/1893        29/06/1944

29/09/1888        7/05/1949 p. 1, col. 3; p. 4 col. 3 .

23/10/1889        6/09/1950

25/09/1889        14/10/1955

19/08/1897        3/09/1960

30/11/1899        7/09/1960

3/08/1893        3/10/1962 p . 12

1/11/1900         11/09/1954 p. 2, col. 6 et 7

12/04/1900        23 /06 /1978

8/08/1901        5 /07 /1978

3/01/1907, p.2        8/10/1979 p. 6, col. 3 à 5

Personnes consultées

Albert Belliveau ----------------------------------------------- Hêtrière

Ben Belliveau -------------------------------------------------- St-Joseph

Maxime Belliveau ----------------------------------------------- Dover

Sr. Elsie Boucher ---------------------------------------------- St-Joseph

Amanda Boudreau ------------------------------------------------ Chemin de Shédiac

Béatrice Boudreau---------------------------------------- Gayton's

P. Louis-Joseph Boudreau --------------------------------------- St-Joseph

Zacharie Boudreau ---------------------------------------------- Beaumont

Camille Breau -------------------------------------------------- Lourdes

Fred O. Breau -------------------------------------------------- Gayton's

Josh Breau --------------------------------------------------- Gayton's

Fr. Walter Comeau -------------------------------------------- Pré-d'en-Haut

Mme Edna Cormier --------------------------------------------- Foyer St-Thomas

Mme Eloi Cormier ------------------------------------------- Anse aux Cormiers

Emile Cormier ---------------------------------------------- Lourdes

Mme Emile Cormier ------------------------------------------ Dover

Sr Aline Daigle -------------------------------------------- St-Joseph

Père Irois Després --------------------------- Lourdes

Colombe Fogelman LeBlanc Montréal ------------------- La Montain

Honoré Gaudet --------------------------------------- La Montain

Marie-Rose Gaudet ------------------------------------------ Moncton

Mme Agathe Gautreau ---------------------------------------- Foyer Saint-Thomas

Mme Frank Gautreau ------------------------------------------ Pré-d'en-Hau/span>

Théophile Landry ------------------------------------ Anse aux Cormiers

Valérie Landry --------------------------------------- St-Joseph

Alphée LeBlanc --------------------------------------- Lac

Mme Delphine LeBlanc ---------------------------------------- Lourdes

Mme Ella LeBlanc --------------------------------------------- Belliveau Village

Mme Evangéline LeBlanc -------------------------------- Memramcook

Fred et Rita LeBlanc ----------------------------------------- St-Joseph

Hervé S. LeBlanc -------------------------------------- Hêtrière

Joseph LeBlanc ----------------------------------------------- Hêtrière

Maggie LeBlanc ----------------------------------------------- College Bridge

Mme Mélina LeBlanc ------------------------------------ Foyer St-Thomas

Mme Oswald LeBlanc ------------------------------------------- Chemin de Shédiac

M. et Mme Ovila LeBlanc -------------------------------------- Pré-d'en-Haut

Philias LeBlanc ---------------------------------------------- Lourdes

Pierre O. LeBlanc -------------------------------------------- College Bridge

Mme Yvonne Léger --------------------------------------- St-Joseph

Dominique Melanson -------------------------------------------- Pré-d'en-Haut

Sr. Aline Paquette -------------------------------------------- St-Joseph

Père Paul Prévost ------------------------------- Pré-d'en-Haut

Fred J. Robichaud --------------------------------------------- Memramcook

Collaboration spéciale

Vital Gaudet, personne ressource et superviseur