CONGRÉGATION
SAINTE-CROIX


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Narcisse Hupier
1810 - 1873
Voir l'emplacement de la pierre tombale

Père Narcise Hupier Julien-Narcisse Hupier est né le 13 mars 1810 à Fresnay, dans la Sarthe, en France. Après sa formation initiale dans cette région, il se dirigea vers le collège et puis vers le séminaire où il y passa quatre ans et fut ordonné prêtre en 1833 ou 1834.

Quelques mois après, on le retrouve comme chapelain chez les Frères de Saint-Joseph (qui deviendront plus tard les Frères de Sainte-Croix) à la demande de leur fondateur, le P. Dujarié. C'est avec ce dernier qu'il se dévoua au développement des vocations religieuses tout en exerçant son ministère dans la paroisse de Ruillé-sur-Loire.

En septembre 1835, l'abbé Dujarié, cassé par les fatigues plus encore que par les années, remet sa jeune communauté des Frères de Saint-Joseph entre les mains de son évêque qui, à son tour, la confie à l'abbé Basile Moreau. Sur un simple avis de son provincial, Hupier traversa l'Océan Atlantique et arriva le 26 avril 1872 à la Côte-des-Neiges à Montréal. C'est pendant ce bref séjour qu'il eut le bonheur de connaître le Frère André, alors portier au Collège Notre-Dame.

Le 3 juin suivant, encore sur ordre de son supérieur, le P. Camille Lefebvre, c.s.c., il partit pour se rendre au Nouveau-Brunswick où il devait terminer sa mission apostolique. Lors de son voyage, il s'arrêta au Petit-Rocher chez le P. Bazoge, un de ses confrères en Sainte-Croix et y passa un certain temps.

Puis il se dirigea vers Memramcook. Les gens de cette région ne se méprirent pas un instant sur ses vertus et ils reconnurent aussitôt l'homme de Dieu dans ce missionnaire si modeste et ils n'hésitèrent pas à le considérer comme un saint. Ce nouvel arrivé dans la vallée ne prenait pas assez de précautions pour sa santé, et ne prévoyait pas sans doute les dangers d'un climat auquel il n'était pas fait. Il fut atteint d'un bronchite qui traîna en longueur et ne guérit pas ; le médecin décida qu'il devait retourner à Montréal pour se faire soigner.

Il lui en coûtait de quitter ce coin de pays où son ministère était si fructueux, et où il avait déjà formé de magnifiques projets pour l'avenir. Mais il fallait se résigner ; il allait donc obéir, avec l'espoir de revenir bientôt, quand la mort le frappa à Memramcook le 4 juillet 1873, dans sa soixante quatrième année.

Un dernier événement prouva du moins que l'opinion des gens le considérait déjà comme un saint. En effet, les fidèles de Memramcook voulurent l'inhumer dans leur église, et en firent la demande à l'évêque. Ce dernier ne l'ayant pas jugé à propos, l'assistant du Supérieur Provincial à Montréal donna l'ordre de transporter le corps par le chemin de fer au cimetière de Saint-Laurent, où reposent déjà plusieurs religieux de Sainte-Croix. Mais il se forma un secret complot qui réussit au gré de la population, dont la complicité est évidente. Le cercueil, où le corps était déposé, fut enlevé pendant la nuit, puis si bien caché qu'on ne put le retrouver (!) Peu de temps après, le corps a été inhumé au cimetière de Memramcook. Les supérieurs n'ont pas cru devoir contrarier davantage les gens de la Vallée et lui ont laissé ce trésor.
( Condensé de plusieurs articles parus dans Les Annales de l'Association de Saint-Joseph, Le Mans, France, durant les années 1873 -1874. )

La translation de ses cendres à son nouvel emplacement eut lieu en 1890 lors de l'ouverture du cimetière des religieux de Sainte-Croix.