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Jean-Baptiste Bazoge
1830 - 1896
Voir l'emplacement de la pierre tombale

(Extraits d’un article du Moniteur Acadien du 2 juin 1896 )
Une grande foule assistait, vendredi matin, à Memramcook, aux imposantes funérailles du regretté Père Joseph Bazoge, C.S.C., décédé subitement d’une maladie de coeur, dans la nuit de mardi à mercredi ( 27 mai 1896 ).

Jeudi après midi, sa dépouille mortelle fut transportée du presbytère à l'église St Thomas avec le rituel et les prières usités en pareille circonstance.

Le service, qui a eu lieu à dix heures, fut précédé de l'office des morts récité par le clergé présent. Il fut chanté par M. l'abbé F. X. Cormier, curé de la Haute Aboujagane, assisté de M. l'abbé Savage, curé de Sussex, et de M. l'abbé Dufour, vicaire à Shédiac. Le Révd. Père Girard, D. D., prononça une courte oraison funèbre, où il fit ressortir les qualités qui distinguaient à un si haut degré son confrère défunt. Après l’absoute, qui fut donnée par le R. P. Roy, le corps fut transporté processionnellement au cimetière des religieux de Ste-Croix, où il repose maintenant aux côtés du regretté Père Lefebvre, dont il fut un des premiers collaborateurs à Memramcook. Les porteurs étaient MM. Sylvain R. Gaudet, John McManus, Ans. D. LeBlanc, Jean B. Gaudet, Vital S. Gaudet, Célestin Gaudet.

Le R.P. Bazoge est né à Coulombiers, canton de Beaumont sur Sarthe (France), le 22 septembre 1831. Il était le huitième enfant de René Bazoge et de Jacqueline Paquet-dit-Bellefontaine qui moururent la même année, en 1871, à St-Jean d’Assé. Il passa les premières années de sa jeunesse à St-Jean d’Assé, à Precigné et au Mans. C’est dans cette dernière place qu’il était lors de sa conscription et son incorporation au 98e régiment de l’armée française en 1852.

Le 7 novembre 1854, il suivit son régiment qui laissa le camp de Boulogne-sur-mer pour se rendre en Crimée, arrivant, le 22 novembre, au port de Camiech, à deux lieues de Sebastopol. Le 14 avril, où la mitraille et les obus mirent hore de combat 21 combattants de la même compagnie, il reçut trois projectiles qui perforèrent ses vêtements mais ne lui infligèrent aucune blessure assez grave pour le mettre en dehors des rangs.

Le 21 avril, le colonel du régiment fit de nombreuses promotions et au nombre des nouveaux promus, le futur religieux de Ste Croix reçut l’investiture du grade de sergent-fourrier.
À la fin de la guerre, le futur religieux rendit son grade, retourna au Mans, entra au noviciat des Salvatoristes de Ste-Croix, y fit profession religieuse dix-huit mois après son entrée et plus tard fut ordonné prêtre dans l’église de Ste-Croix par Monseigneur Dufal, en 1862.

Dans la même année le Très Rév. Père Moreau envoya le Rév. Père Bazoge à St Laurent, près Montréal; un an après ses supérieurs lui donnèrent une obédience pour être mis à la disposition du supérieur de Memramcook, où il resta près de deux années, puis fut nommé à la cure du Barachois qu’il occupa pendant cinq ans; ensuite ses supérieurs le rappellèrent à St Laurent pour l’envoyer provisoirement au Petit Rocher d’où il devait conjointement avec le R. P. Robert se rendre à St François et St Hilaire du Madawaska. Le R. P. Robert n’ayant pu quitter le Petit Rocher, le R. P. Bazoge se rendit seul au Madawaska où il resta tant que sa congrégation put prêter des prêtres à Monseigneur l’évêque de Chatham.

Au mois de décembre 1876 le Père Bazoge fut chargé de la paroisse de Cocagne qui a été pendant huit ans le théâtre de ses travaux. En 1885 ses supérieurs le rappelèrent à Memramcook où il exerça sous la direction du R. P. Lefebvre, un ministère de paix et de consolation avec ce zèle et ce courage qu’inspire la foi religieuse.