CONGRÉGATION
SAINTE-CROIX


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Octave Lecours
1828 - 1896
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Père Octave Lecours La mort vient encore de moissonner une autre victime dans la personne du Rév. Père Joseph Octave Lecours, c.s.c., du Collège St-Joseph. Lundi, le 16 novembre,vers une heure de l’après-midi, ce saint religieux expirait doucement entre les bras de son dévoué supérieur.

Ce vénérable prêtre naquit à Montréal le 28 avril, 1828, du mariage de M. Joseph Lecours et de Marie Louise Letourneux. Il était l’aîné d’une famille composée de neuf membres : trois garçons et six filles, et dont l’une est aujourd’hui chez les Soeurs Grises de Montréal. Un de ses frères pratique actuellement le notariat à St Laurent, P.Q.

Le Père Lecours passa la plus grande partie de sa jeunesse à Longueil, village peu éloigné de Montréal. Il figurait alors comme assistant dans le magasin de son père. Après avoir appris les premiers éléments de commerce à l’école de Chambly, le jeune Lecours se rendit en 1839, à St-Hyacinthe pour y commencer son cours classique. Il n’avait fait que franchir le seuil de cette institution, quand il eut le malheur de perdre son père. Son courage ne chancela pas au milieu de ces rudes épreuves. À la voix de sa vieille mère, il quitta les bancs du collège et retourna à Longueil pour y reprendre ses anciennes occupations et subvenir par là aux besoins pressants de sa famille.

Après avoir remis les affaires sur un assez bon pied, il quitta la maison paternelle pour aller terminer ses études classiques sous la direction des Pères Après sa sortie du collège, il se livra à l’étude de la loi et le 15 février 1859 Il se voyait admis au nombre des notaires de la Province de Québec. Malgré les succès qu’il remporta dans sa profession, pendant les cinq années qu’il la pratiqua, il ressentait que ce n’était pas là la voie que Dieu lui avait tracée.

Pendant qu’il pratiquait le notariat à la Pointe aux Trembles, il se pensionnait ches les Frères de Ste-Croix. Touché par les pieuses pratiques de ces saints religieux, il se décida à demander son entrée dans la Congrégation. Il fut accepté, et alla passer une année au noviciat, où il ne manqua pas d’édifier ses compagnons par sa dévotion et son admirable conduite. Il commença ses études théologiques au Collège St Laurent en 1863, et sa profession religieuse le 15 août, 1865. Le 26 Avril 1868, il recevait l’onction sacerdotale des mains de Mgr Ignace Bourget, l’illustre évêque de Montréal.

L’année même de sa prêtrise, il se rendait à Memramcook comme vicaire du Rév. Père Lefebvre, d’heureuse mémoire. La vie du Rév. Père Lecours fut une vie dure et laborieuse, et remplie de ce zèle et de ce dévouement qui cueillent des âmes pour le ciel. Tous ceux qui l’ont connu et qui l’ont vu à l’oeuvre, ont pu apprécier, à sa juste valeur, tout ce qu’il y avait de bonté, de douceur et d’amabilité dans ce coeur droit et effectueux. Tous les paroissiens de Memramcook connaissent son zèle pour ce qui regarde le saint ministère. Son plus grand plaisir était de visiter les malades, faire des baptêmes et surtout entendre les confessions; aussi, ses pénitents se comptaient-ils par centaines.

Avec le Père Lecours vient de disparaître le dernier de la vieille génération. Deux ans seulement ont suffi pour nous enlever ces trois généreux pères, dont la mémoire ne s’effacera jamais. Les noms des RR.PP. Lefebvre, Bazoge et Lecours évoqueront d’heureux souvenirs dans l’histoire des paroisses environnantes. Nous surtout, Acadiens, conservons précieusement le souvenire de ces âmes d’élite qui nous ont conduit, pendant plus d’un quart de siècle, à travers les difficultés qui s’opposèrent à notre avancement du chemin du progrès.

Les funérailles du regretté Père Lecours ont eu lieu à l’église St Thomas de Memramcook, vers neuf heures jeudi matin, au milieu d’un grand concours d’amis venus pour rendre un dernier devoir à ce modèle dans la vie sacerdotale.Le service fut chanté par le Rév. McGarry, c.s.c., Supérieur du Collège St-Laurent. Les chants étaient sous l’habile direction des RR. PP. Arsenault et Bourgeois. Le choeur du Collège s’était joint pour la circonstance à celui de la paroisse. M. Eric Robidoux touchait l’orgue. On transporta ensuite la dépouille mortelle au cimetière de la communauté.
(Paru dans Le Moniteur Acadien du 24 novembre 1896)