CONGRÉGATION
SAINTE-CROIX


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François-Xavier Cormier
1846 - 1906
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Père François-Xavier Cormier Le Moniteur a le pénible devoir d’annoncer à ses lecteurs la mort du Révérend François-Xavier Cormier, curé de l’Aboujagane, comté de Westmorland. Le vénérable abbé a rendu le dernier soupir au presbytère de cet endroit samedi, à neuf heures.

C’était un prêtre zélé pour le salut des âmes; d’une modestie admirable, il faisait le bien sans bruit, sans ostentation. Il portait le plus vif intérêt à la classe agricole, dont il était issu et au milieu de laquelle il a passé les plus belles années de sa vie. Au reste, il était lui-même un agriculteur de premier ordre et savait mettre en pratique les excellents conseils qu’il ne cessait de donner à ses paroissiens sur le travail intelligent du sol.

Patriote dans toute la force du terme, il avait compris très nettement l’absolue nécessité de répandre chez le peuple la lumière bienfaisante de l’éducation. Aussi s’imposa-t-il de lourds sacrifices dans le but d’allergir les responsabilités financières de la première de nos maisons d’éducation acadiennes. Les dons généreux qu’il fit à diverses reprises à l’Université du Collège Saint-Joseph suffiront à eux seuls à lui conserver une large place dans le coeur de ses compatriotes reconnaissants et à assurer à son tour une mention honorable dans les annales du peuple acadien.

Il est né à Memramcook le 26 février 1846. Il a fait ses études au collège de Sainte-Anne de Lapocatière et au Collège Saint-Joseph de Memramcook, et sa théologie au Grand Séminaire de Montréal. Ordonné prêtre à Saint Jean, N.B., le 28 août 1870, il fut d’abord, pendant trois ans, vicaire à Saint-Jean et desservant de neuf missions avoisinantes; puis vicaire à Fredericton trois ans et demi et desservant de vingt-deux missions relevant de la cure de la capitale; curé de Moncton, Fox Creek et Irishtown deux ans, puis curé du Village de Richibouctou et des cinq missions qui en relevaient, pendant sept ans et demi; nommé curé de Cocagne en 1885.

Actif et laborieux, M. Cormier a exécuté dans l’exercice de son ministère bien des travaux de construction. Il a bâti une église à Milkish, une église à Stanley, terminé l’intérieur et presque tout l’extérieur de l’église de Newcastle à Salmon River, bâti et fini l’extérieur de la 2e église de Moncton, réparé et refait presque tout à neuf l’église du Village de Richibouctou, bâti l’église de l’Ile des Sauvages à Richibouctou, bâti une église neuve à Cocagne, qui sera terminée au mois d’août de la présente année, et commencé à bâtir l’église de Notre-Dame à l’Irishtown.

Fertile en ressources, administrateur d’une grande prudence, M. Cormier a trouvé le moyen de faire tout cela sans obérer en aucune façon ses paroissiens. Là ne se bornent point encore ses mérites. Lorsque, devenu trop petit pour donner asile à tous les élèves qui frappaient à sa porte, le Collège Saint-Joseph dut se construire une allonge, le vénérable curé de Cocagne se présenta aux directeurs de l’institution avec une bourse bien remplie pour défrayer les frais de cette construction.

Les cérémonies des obsèques eurent lieu à la Haute Aboujagane et l’inhumation eut lieu à Memramcook; les restes mortels furent transportés à la gare de Shédiac, par le corbillard, et à l’arrivée à Memramcook, la dépouille vénérée fut exposée dans l’église St-Thomas, où un service solennel fut chanté. Après l’absoute, la dépouille fut descendue dans la tombe qui lui avait été préparée dans le cimetière des prêtres.
( Paru dans Le Moniteur Acadien du 9 août 1906 )

Voir CORMIER, FRANÇOIS-XAVIER