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COUTUMES

d'après Gustave Gaudet (1984)
dans son livre LA VALLÉE de MEMRAMCOOK HIER - AUJOURD'HUI

Larousse définit le mot coutume: "Habitude, usage passé dans les moeurs." Chaque pays a ses coutumes. Beaucoup de coutumes qui se pratiquent couramment au début du siècle sont passées hors mode, d'autres ont résisté à la vague de matérialisme qui est en train de s'implanter parmi nous.

La paroisse de Memramcook a aussi ses coutumes qui lui sont propres. Parmi celles-ci, il y a les coutumes qu'on pourrait appeler coutumes pieuses, les autres, des coutumes d'ordre temporel. Quelques-unes des coutumes des deux catégories se pratiquent encore dans la paroisse, d'autres sont du domaine du passé.

Parmi les nombreuses coutumes pieuses pratiquées au début du siècle, quelques-unes avaient une signification particulière. C'était la coutume pour les hommes d'enlever leur chapeau lorsqu'il passaient devant l'église, ceci en respect pour le Saint-Sacrement présent dans le tabernacle à l'intérieur.

Il y avait la coutume de réciter le bénédicité avant les repas et les grâces après, de réciter l'Angelus, de faire sa prière du matin et du soir, de réciter le chapelet en famille, d'aller veiller les morts et d'accompagner le cortège après le service funèbre jusqu'au cimetière, de faire chanter des messes pour les défunts, d'aller prier sur leurs tombes.

C'était la coutume de faire bénir les grains de semence à la fête de Saint-Marc et ensuite de faire un signe de croix avant de commencer les semailles et de mettre la semence bénie en terre.

C'était la coutume d'apporter de l'eau bénite le samedi saint, eau bénite qui servait si le prêtre venait administrer un malade en danger de mort, d'asperger les fenêtres pendant un orage électrique, aussi de placer l'image de la Sainte Face dans une fenêtre du côté de l'orage.

C'était la coutume d'avoir des crucifix dans les différents appartements de la maison ou du moins d'avoir des images saintes dans les chambres, de faire brûler des lampions, de faire des neuvaines, d'aller communier les neuf premiers vendredis du mois.

C'était aussi la coutume de tremper l'index dans le bénitier en entrant à l'église, de faire le signe de la croix avant de se rendre à son banc, de faire la génuflexion et une courte prière à genoux en regardant le tabernacle, c'était la coutume d'emporter du rameau béni à tous les ans, enfin c'était la coutume de sonner l'angelus, le matin, midi et soir et de tinter la cloche è l'élévation à la grande messe.

Parmi les coutumes d'ordre temporel, il y avait celle d'arrêter l'horloge à la mort de quelqu'un dans la maison, de mettre un ruban noir sur la porte s'il s'agissait de la mort d'une grande personne et un ruban blanc, s'il s'agissait d'un enfant.

C'était la coutume pour les hommes de porter un brassard noir quand ils étaient en deuil d'un proche parent, coutume pour les femmes de porter un voile noir de même qu'une robe noire pendant !'année de deuil.

C'était la coutume d'aller chercher le prêtre en cas de maladie grave ou en cas d'accident et ceci selon l'expression "à course de cheval".

C'était la coutume d'aider les voisins dans la misère, de faire la charité aux mendiants, de donner ou d'échanger le morceau du voisin lors de la boucherie, d'aller ouvrir et battre les chemins après les tempêtes d'hiver, de faire des frolics pour le labour ou la coupe du bois, etc...

LE MARIAGE - LES NOCES

Lorsqu'un homme et une femme veulent s'unir dans le sacrement du mariage, les lois de l'église exigent qu'il y ait publication de "bans" ou promesses de mariage qui, de nos jours, se fait dans le feuillet ou le bulletin paroissial.

Mais autrefois, la publication des bans était faite du haut de la chaire au prône du dimanche de la façon suivante: Il y a promesse de mariage entre un tel, ..., fils majeur de ..., et ..., fille majeure de ..., avec degré de parenté, si parenté il y avait. Les degrés de parenté allaient jusqu'à la 4ième génération. Il pouvait y avoir parenté simple ou double avec degré de consanguinité. Cette promesse de mariage se faisait trois dimanches de suite et se terminait avec la monition suivante: "Si quelqu'un connaît des empêchements à ce mariage, il est tenu de nous en avertir le plus tôt possible, sous peine de faute grave".

Les mariages avaient lieu habituellement le matin des trois premiers jours de la semaine. Mais de nos jours, les mariages ont presque toujours lieu les vendredi soirs ou les samedis.

Autrefois, aussi, les voyages de noces n'étant pas à la mode, on se contentait de prendre le dîner des noces chez la mariée. Dans l'après-midi, les mariés accompagnés de leur suite, garçon suivant et fille suivante, se rendaient chez le père du marié où il y avait un souper et si les invités étaient nombreux, il pouvait y avoir deux ou trois tablées. À la première tablée, il y avait les mariés, leurs témoins, les pères et les mères des deux conjoints, les frères et soeurs. Pour les tablées suivantes, il fallait garder un certain ordre, les cousins et cousines, oncles et tantes et enfin les voisins et autres invités.

Le souper terminé, le joueur de violon en place, c'était la noce. Les mariés et leurs témoins ouvraient la danse et les quadrilles se succédaient tout le reste de la soirée. Le maître du bal voyait à ce que tout se passe en ordre.