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CONGRÉGATION
NOTRE-DAME-
DU-
SACRÉ-COEUR
 
   

Suzanne Cyr (Mère Marie-Anne)
1850-1941
Voir l'emplacement de la pierre tombale

L'Ordre Social, le 25 février 1941

LA RÉVÉRENDE MÈRE MARIE-ANNE, FONDATRICE DES RR. DE N.D. DU S.C. DECÉDÉE MARDI DERNIER, À ST-JOSEPH

Mère Marie-Anne née Suzanne Cyr

La défunte était âgée de 90 ans et avait passé 70 ans dans la vie religieuse

C'est sous l'inspiration de la religion et sous la protection de Marie que s'érigeait en 1924, la Congrégation de Notre-Dame du Sacré-Coeur.

La première élection de son conseil général, le 17 février de la même année, présidée par le très regretté Mgr Edouard LeBlanc, élisait comme Supérieure Générale la Révérende Mère Marie-Anne, que le bon Dieu vient de rappeler à lui le 18 février.

La Révérende défunte, dans le monde Suzanne Cyr, était née à St-Bruno (aujourd'hui Van Buren) en l'an 1850.

La Communauté de Notre-Dame du Sacré-Coeur est un rameau détaché de la noble Communauté des Soeurs de Charité de St-Jean, qui en 1871 possédait une maison de son ordre au Madawaska, d'où l'entrée dans cette communauté de notre révérende soeur à l'âge de vingt et un ans et où elle fit profession en 1873. Dieu avait mis dans cette âme deux amours inséparables, l'église et la patrie et par les postes élevés que lui confiait sa communauté, Il la préparait à ses grands desseins sur elle.

L'Acadie revivait: des hommes et des femmes aux coeurs d'apôtres surgissaient. Apôtre, la révérende Soeur Marie-Anne le fut en toute vérité par les longues années consacrées à l'éducation de la jeunesse féminine; apôtre de l'église, elle formait à la vertu les jeunes filles confiées à ses soins; apôtre de la patrie, elle donnait à cette direction, la clarté, l'élan, et la générosité de l'esprit français et dans les épreuves de cet apostolat elle sut accomplir deux choses : prier et souffrir.

 

Mais c'est surtout comme Mère-générale de la Communauté pour laquelle Dieu la destinait que se déploya toute la richesse de son amour pour Dieu et pour la patrie. Ses filles spirituelles reçurent de cette mère une direction sage, humble et forte; un grand amour et une fierté nationales; les sacrifices devaient être une joie quand l'Acadie et ses intérêts le demandaient. C'est pourquoi une Acadie renaissante s'incline sur cette tombe, disait dans l'oraison funêbre Mgr Albert Leménager, en faisant l'éloge de la vénérable défunte.

L'Acadie peut sans hésiter lui décerner le titre glorieux "d'apôtre de l'Acadie"; ses oeuvres sont vivantes et la sêve qui les vivifie est immortelle.

Les dernières années de cette sainte fondatrice furent celles de grandes souffrances, la maladie la cloua comme un autre Christ sur un douleureux Calvaire. Ses colloques avec son Dieu étaient de tous les instants. Innombrables comme les étoiles du firmament sont les rosaires récités en ces moments si crucifiants mais acceptés avec joie et résignation. Bienheureux sont ceux qui ont porté les yeux au-delà de ce qui est humain et dont la mort comble les espérances.

Les funérailles de la Révérende Mère Marie-Anne eurent lieu vendredi matin à 10 heures en la chapelle de la Maison Mère de la Congrégation des Religieuses de N.D. du Sacré-Coeur à St-Joseph. Une messe pontificale fut célébrée par Son Excellence Albéni LeBlanc, évêque de Hearst, remplaçant Son Ex. Mgr Melanson, archevêque de Moncton, absent. Les diacres d'honneur étaient M. l'abbé Georges Bernier, curé de Grand-Sault, et M. l'abbé F.-M. Lanteigne, curé du Petit-Rocher; les Rév. Pères Hector Léger, c.s.c., et Clément Cormier, c.s.c., diacre et sous-diacre d'office; Mgr Albert Leménager, grand prêtre. M. l'abbé Clarence Léger, maître de cérémonies. Au sanctuaire, le Très Rév. Père L. Lapalme, c.s.c., Supérieur de l'Université St-Joseph, le Très Rév. Père E. Daoust, c.s.c., curé de St-Joseph. M. l'abbé Raymond Boudreau, curé de la Haute-Aboujagane, le Rév. Père Cabana, O.P. Sackville, les R.R. P.P. Racine, c.s.c., P. Leduc, c.s.c., Massé, c.s.c.

Assistaient aux funérailles, le personel religieuxde la Maison Mère, les élèves du pensionnat et se joignant à elles plusieurs anciennes élèves, des religieuses des missions environnantes et les révérendes Soeurs de la Ste-Famille. L'inclémence de la saison et les chemins impraticables empêchèrent d'autres amis de la communauté d'assister aux funérailles: leurs témoignages de sympathies attestent à leur estime et leur grande vénération pour cette illustre disparue.

Les porteurs étaient les messieurs suivants : Frank LeBlanc, Arthur Gaudet, Aldéric Gaudet, Lucien Cormier, Henri Gaudet et Ben Belliveau.

 
 
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