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LES OCCUPATIONS ET LES INDUSTRIES d'après Gustave Gaudet

LES DÉPUTÉS

La paroisse de Memramcook a fourni 13 députés au gouvernement provincial de Frédéricton et 3 au gouvernement fédéral d'Ottawa. Au provincial, Amand Landry fut le premier député à siéger à l'Assemblée Législative de Frédéricton. Elu député conservateur de Westmorland en 1846, 1853, 1854, 1861, 1865, 1866.

Son fils, Pierre Landry, avocat, élu député pour le comté de Westmorland en 1870. Réélu en 1878, il fut Ministre des Travaux Publics et Secrétaire Provincial jusqu'en 1883. Elu député fédéral pour le Comté de Kent en 1883.

David Landry élu à la Législature Provinciale pour le comté de Kent en 1908, il fut Secrétaire-Trésorier et Ministre de l'Agriculture, 1908-1912.

Clément Léger, élu député en 1903, 1908, il fut l'orateur suppléant de la Chambre Législative de Frédéricton en 1917.

Antoine Léger, avocat, élu député en 1925, il fut secrétaire-Provincial de 1925 à 1935. Il fut le seul au Nouveau-Brunswick, a avoir présenté le discours budgétaire dix années consécutives.

Siméo Melanson, élu en 1935-1939.

Reid McManus, 1921-1925.

Edouard Léger, 1939, 1944, 1948.

Cléophas Léger, 1952, 1956, 1960, 1963, 1970.

Thomas Bourque, élu député pour le comté de Kent en 1908 et en 1912.

Arthur LeBlanc, élu député de Restigouche en 1917.

Ambroise Richard, avocat, fut élu membre du Conseil Législatif en 1883 et l'un des premiers Acadiens à siéger à ce conseil. Il fut aussi élu membre de l'assemblée législative en 1892 et nommé Procureur Général.

Olivier LeBlanc, élu député pour le comté de Kent en 1882. Le 15 octobre 1889, il était admis au Conseil Exécutif à titre de ministre sans porte-feuille. Elu député fédéral en 1900-1904 et 1908. Je trouve dans le "Père Lefebvre et l'Acadie" du Sénateur Poirier, ce qui suit: "Il y a quelques années, les procès verbaux de la Chambre d'Assemblée du Nouveau-Brunswick, eurent à enregistrer les minutes d'une séance toute en français. M. Olivier LeBlanc, Ministre Acadien dans le cabinet, fit dans sa langue maternelle une proposition qu'appuyèrent, dans la même langue, tous ses compatriotes et ceux parmi la députation anglaise qui avaient lu le télémague dans l'original. M. White, l'orateur, mit la proposition au vote dans un français très tolérable au milieux des acclamations de toute la Chambre. Les os des aïeux en tressaillirent dans leurs tombes."

Roméo LeBlanc, élu député fédéral pour Kent et Westmorland en 1972, réélu en 1974, nommé Ministre des Pêches et de l'Environnement. Il fut réélu en mai 1979. Il fut nommé Ministre des Travaux Publics en 1982, Sénateur en juin 1984.
 

LES CONSEILLERS

La paroisse religieuse de Memramcook au point de vue civil fait partie de la paroisse civile de Dorchester. Jusqu'à l'abolition des conseils de comtés en 1967, la paroisse religieuse de Memramcook a eu pour la représenter, les conseillers municipaux suivants: Ambroise Richard, Alphonse LeBlanc, Eloi Léger, Edouard Léger, Siméon Melanson, Herman Léger, Lucien Cormier, Emile Belliveau, Cléophas Léger, Paul Owen LeBlanc.

Les conseillers, Alphonse LeBlanc et Edouard Léger durant leur terme au conseil ont présidé comme préfet du comté "Warden". Les conseillers étaient élus par vote des contribuables "tax payers". Les conseillers élus des différentes paroisses du comté de élisaient ensuite le préfet.
 

LES MEDECINS DANS LA PAROISSE

Les docteurs Maillet, Boissy, Edouard Gaudet, Fidèle Gaude Elzéar Gaudet, Alfred Gaudet, Camille Gaudet, Edouard Doherty, Jean Louis Melanson ont été les médecins résidents qui pratiquèrent leu profession dans la paroisse au siècle dernier.

Ils se sont succédés à tout de rôle et avaient un bureau où ils exercaient leur profession à plein temps.

D'autre médecins ont certe aussi pratiqué dans la paroisse. Actuellement, les docteurs Eugère Cormier et Léo Paul Landry sont à la disposition des gens de la paroisse quelques jours par semaine.

Tous ces médecins (appelés médecins de famille) faisaient des visites à domicile à toute heure du jour et devaient même se rendre auprès des malades en pleine nuit. C'étaient des omnipraticiens.

Les docteurs Euclide Léger, Gérard Léger, Eugène Léger, Gabriel Léger, Léonard Gaudet, Loyola LeBlanc, Joseph Gaudet, Lucien Belliveau, Phileas Bourgeois, Thomas Bourque, Dollard Cormier, David Landry, Rodolphe LeBlanc, Aimé LeBlanc, J.M. Auffrey, Roland Léger, sont nés dans la paroisse mais ils ont exercé ou exercent encore leur profession médicale ailleurs.

Les dentistes nés dans la paroisse sont: Dr. Yvon Gaudet, Aurèle Gaudet, Edouard Landry, Oswald Léger, Léonide Gaudet. Ceux-ci sont maintenant décédés tandis que les dentistes Georges Alfred Gaudet et Robert Léger pratiquent encore leur profession à Moncton.
 

LES AVOCATS

Les avocats nés dans la paroisse sont: Pierre Amand Landry, Arthur LeBlanc (ces deux avocats sont devenus juges) Antoine Léger, Ambroise Richard et Eric Richard.
 

LES AGRONOMES

Les agronomes nés dans la paroisse sont: Arthur Gaudet, Gustave Gaudet, Aurèle Gaudet, Alfred LeBlanc, Raymond Boudreau et Clovis Boudreau.
 

LES MAGASINS

Les premiers magasins établis dans la paroisse à la fin du siècle dernier et qui ont servi la population de Memramcook étaient les suivants: McManus, J.P. Sherry, F.F. Gaudet, T.O. LeBlanc, C.M. Léger, Anselme LeBlanc, Napoléon LeBlanc, E.A. Léger, Hypolite LeBlanc, Jos Taylor. Ces magasins n'existent plus aujourd'hui.

Les marchands en 1979 étaient les suivants: Magasin Melanson, Gaudet à St-Joseph, Donald LeBlanc à College Bridge, Magasin Dupuis à Memramcook.
 

MODES D'ECLAIRAGES

L'électricité en 1903, une génératrice électrique fut bâtie par le collège St-Joseph, jusque-là éclairé par des lampes à l'huile. Afin de donner au Collège et à ses dépendances, l'électricité nécessaire, cette génératrice d'électricité fut agrandie et perfectionnée en 1912.

Le Collège fournissait aussi l'électricité au presbytère, au Dr. Gaudet et au couvent NDSC, jusqu'à l'arrivée du pouvoir hydro-électrique dans la paroisse en 1929.

Aujourd'hui, on peut dire que chaque résidence est éclairée à l'électricité, on y trouve tous les appareils électriques: poêle, laveuses, etc... Certaines maisons sont même complètement chauffées à l'électricité.
 

LE TELEPHONE DANS LA PAROISSE

C'est en 1888 qu'apparurent les premiers téléphones dans la paroisse. En 1893, une "switch board" était en fonction à Dorchester. C'est donc de là, de Dorchester, que le "central" desservait la paroisse.

Au début du siècle, on y trouvait seulement quelques maisons qui avaient cette commodité. Avec le temps, plusieurs lignes furent installées dans la vallée. Il faut dire que ce service téléphonique était loin de donner satisfaction, car jusqu'à 6 téléphones se trouvaient branchés sur une même ligne, les lignes privées n'existaient pas. Très souvent, il n'était pas possible de faire des appels, même urgents parce que la ligne était occupée. Un autre désavantage était que tous les abonnés sur une même ligne pouvaient écouter les conversations des autres. Il fallait donc se garder de dire des secrets au téléphone.

Ce n'est qu'en 1955 que la Compagnie de Téléphone du Nouveau-Brunswick après de nombreuses démarches faites par la Chambre de Commerce de la vallée, construisit une "centrale automatique" à College Bridge. Cette centrale a permis l’installation du téléphone dans pratiquement toutes les maisons de la paroisse, ligne privée ou semi-privée selon les besoins. De nos jours, rares sont les maisons qui ne jouissent pas de cette invention si pratique et pour ainsi dire indispensable.
 

LES FORGES - LES FORGERONS

Longfellow, dans son poème "Evangéline", nous décrit la forge de Basile Lajeunesse comme le centre du village, là où les jeunes se plaisaient à regarder le vieux forgeron battre les fers chauds sur l'enclume.

Cette description s'appliquait aux forgerons de la paroisse, il y a 75, 100 ans passés, alors qu'on trouvait les forgerons, lsaie Léger à St-Joseph, Albeni Léger à McGinley's Corner, Dan MacGowan à Memramcook, Alphée Landry et Alfred LeBlanc à College Bridge de même que Joseph Saulnier, Aimé Bourgeois à Belliveau Village et Thomas Bourque chez les Beaumont.

A mi-chemin entre St-Joseph et McGinley's, Sylvain à Thaddée Léger, forgeait dans une forge qui était unique en son genre. Cette forge a été transportée au Village Acadien de Caraquet et reconstruite telle qu'elle était au début du siècle.

Une des dernières forges à St-Joseph est disparu après la guerre. Jacques Poirier en était le propriétaire.

Pour ferrer les chevaux, le forgeront s'affublait d'un tablier en cuir et pour chauffer les fers, un soufflet attisait le feu dans lequel les fers étaient rougis à blanc avant d'être battus sur l'enclume. Le forgeron ajustait le fer à la patte du cheval, ce fer tout rouge brûlait la corne (sabot). Avant de le clouer à la patte du cheval, le forgeron plongeait le fer rouge dans une cuve d'eau froide. Ce rude et honorable métier comme bien d'autres est pour ainsi dire disparu. Les forges ont donné leurs places aux garages et postes d'essence, les autos et les camions ayant remplacé les chevaux. C'est le cas de le dire: "autre temps, autres moeurs".
 

LES CORDONNIERS

Un autre métier qui était pour ainsi dire presqu'indispensable était celui du cordonnier. Métier disparu avec l'importation de chaussures des vieux pays et la multiplication des magasins à chaine que l'on trouve dans tous les Centres d'Achat.

Cinquante, soixante ans passées, on retrouvait dans la paroisse, les cordonniers suivants: A St-Joseph, Marc Bourgeois qui eut aussi à un certain temps une tannerie, Frank Lirette, Maxime Bourgeois, Joseph à Moïse Gaudet et son fils Honoré. Ces deux derniers étaient les cordonniers attitrés du Collège. Plus tard, Clorice Cormier exercait aussi ce métier de cordonnier à St-Joseph en même temps qu'Honoré Gaudet qui maintient encore sa boutique (shop) en y travaillant quelques heures par semaine.
 

LES BOUCHERS

Avant l'arrivée des supermarchés où la ménagère peut se procurer à tous les jours de la semaine des coupes de boeuf, de porc ou de volaille, les bouchers de profession fournissaient à une clientèle régulière, la viande fraîche, chaque semaine.

Dans la paroisse de Memramcook, les bouchers Frédéric LeBlanc, André O. LeBlanc, Adolphe D. LeBlanc, Edouard C. LeBlanc, Edouard J. LeBlanc, Maxime Bourgeois, Henri Bourgeois, Léopold Léger, Léo T. Gaudet ont été pendant plusieurs années des personnes familières pour un bon nombre de familles.

De nos jours, ceux qui exercent ce métier sont en petit nombre. Roméo LeBlanc, Uldège LeBlanc, Henri A. LeBlanc sont les seuls qui font la boucherie à toutes les semaines et vivent de leur commerce.
 

LES LAITIERS

Vers la fin de la première guerre, les frères Emile et Eloi Gaudet entreprirent la livraison du lait à domicile dans le village de St-Joseph et à Collège Bridge. Quelques années plus tard, Léandre Gaudet, Hervé D. Gaudet et Treflé LeBlanc qui possédaient de gros troupeaux laitiers organisèrent des routes de livraison dans la paroisse et le lait frais était distribué à tous les jours à des centaines de familles.

Avec l'arrivée de la pasteurisation obligatoire du lait destiné à la consommation humaine, le lait provenant des troupeaux laitiers est transporté par camion citerne à Sussex ou à Newcastle et en Nouvelle-Ecosse. Les distributeurs de lait s'approvisionnent du lait pasteurisé à des dépots à Moncton, à chaque jour et de 800 à 1,000 litres sont distribués dans les foyers de la paroisse.
 

LES MARCHANDS TAILLEURS

Pendant plusieurs années, on pouvait trouver dans la paroisse des boutiques de couturiers.

A St-Joseph, Lucien M. Léger employait 3 ou 4 filles à la couture d'habillement d'hommes. A College Bridge, Patrick Richard et Abbey Bourgeois et à Memramcook, Tilmon Melanson avaient chacun leurs clients et exercaient ce métier qui en ce temps-là était indispensable.

Le progrès, les moyens de locomotion, la mode ayant changé, ce métier de couturier tailleur est hélas disparu et les garçons et hommes de la paroisse s'habillent dans les magasins de Moncton.
 

LES RAMONEURS

Autrefois, certaines personnes exercaient le métier de ramoneur. Ce métier consistait à ramoner les cheminées, c'est-à-dire à râcler l'intérieur des cheminées pour enlever la suie qui y était déposée. Ce travail se faisait ordinairement à l'automne, et quelquefois au printemps.

Il arrivait parfois qu'une épaisse couche de suit se déposait le long des tuyaux et des cheminées, ce qui causait souvent un danger grave de feu. Comme résultat, plusieurs maisons ont été la proie des flammes dans le passé. Si par hasard, la cheminée prenait en feu, on conseillait de jeter des poignées de gros sel dans le poêle.
 

LE COLLECTEUR DE TAXE ET LE "CONNESTABLE"

Un autre métier qui est disparu de nos moeurs était celui de collecteur de taxe. Il y avait la taxe des propriétés et la taxe des écoles, chacune de celle-ci était perçue par un différent collecteur. Ces personnes étaient appointées par les conseillers et ils devaient passer de maison en maison pour percevoir le montant que les contribuables devaient payer. Comme salaire, ils recevaient un pourcentage des montants "collectés" ou recueillis.

En plus des collecteurs de taxe, un autre métier qui est aussi disparu est celui de connétable (connestable), comme on le désignait. C'était un genre d'officier de la paix. Ils étaient en quelque sorte l'aide au "shérif'. Ce rôle d'officier est confié maintenant à la Gendarmerie Royale.
 

LES SOURCIERS

Les sourciers sont les personnes qui possèdent le talent de découvrir les sources souterraines au moyen d'une fourche de bois de coudrier. Dans le language populaire ce sont des personnes qui "rodent" pour trouver de l'eau.

Ces hommes peuvent chercher de l'eau en se servant d'une fourche de bois soit de senelier ou de "varne" d'une longueur d'environ 20 pouces qui ne doit pas être pelée. Lorsque le sourcier s'en sert, il tient une branche dans chacune de ses mains, marche doucement en se coubant légèrement vers la terre et maintient la pointe dans un angle d'environ 50 dégrés. Le corps de la hart tréssaille lorsqu'il y a de l'eau.
 

LES COLPORTEURS (PEDDLERS)

Il y a 70, 75 ans, une fois par année, des colporteurs portant sur le dos des valises de marchandise, visitaient les maisons de la paroisse. Ces hommes étaient connus sous le nom "D'Arabies" car c'était pour la plupart des émigrés venus au Canada de la Syrie.

Ces colporteurs qui, après un certain temps, ayant appris à parler convenablement le français, étaient les bienvenus et entraient dans la maison avec leurs valises contenant un lot de marchandise, telles que des peignes, papiers d'épingles, bagues, colliers, etc...

Les gens n'achetaient pas souvent de leurs produits mais ce déploiement d'objets divers excitait surtout la curiosité des jeunes, qui à ce temps-là, n'avaient pas souvent l'occasion de visiter les magasins, 5, 10 et 15. Ces colporteurs couchaient toujours dans la même maison à chacune de leur visite.

Après un certain temps, ils se sont munis de cheval et de voiture, ceci leur permettant d'avoir plus de marchandise à vendre, telles que linge de femmes, indienne, etc... Ces "Arabies" ont débuté comme colporteurs mais après quelques années, ils ont pour la plupart pu ouvrir des magasins à leur propre compte.

On trouve encore aujourd'hui leurs descendants, propriétaires de gros magasins dans plusieurs villes du Nouveau-Brunswick, les Abud, Battah, Gorayeb, David, Farrah, etc...

De nos jours, il y a eu aussi des vendeurs de produits Raleigh, Walkins et bien d'autres. Peut-être reste-t-il des vendeurs et vendeuses de "Fuller Brush" et de produits de beauté "Avon". Les temps ont donc changés, depuis la première visite des "Arabies" au début du siècle dans la paroisse.

A la même époque, en plus des vendeurs colporteurs, il y eut des Juifs qui passaient par les campagnes pour acheter du fer, des os, des guenilles et des peaux d'animaux. Ils voyageaient en voiture tirés par un vieux cheval et naturellement ne payaient pas cher pour ce qu'ils achetaient.

Il y eut aussi les "Gypsies" qui ne vendaient pas, n'achetaient pas, mais plutôt quêtaient et étaient prêts à jeter des mauvais sorts si on leur refusait ce qu'elles demandaient. De temps à autre, des sauvages (indiens) passaient et avaient de jolis paniers à vendre. Tout ça est maintenant chose du passé.
 

LES SAGES-FEMMES

Pendant une centaine d'années, la paroisse et les régions environnantes ont pu profiter de la présence d'un ou de deux médecins qui leur prodiguaient les soins en cas de maladie. Jusqu'à la mise en vigueur des plans d'assurance maladie et d'hospitalisation, la grande majorité des accouchements se faisaient à domicile.

Les sages-femmes ont donc joué un rôle d'une grande importance, remplaçant souvent le docteur qui ne pouvait être présent à cause de la grandeur du territoire qu'il avait à parcourir.

Dans la paroisse au début du siècle, deux femmes étaient reconnues comme sages-femmes; Madame Osithe (Aimée) LeBlanc du village des Pierres à Charlitte et Madame Regina (Stanislas) Dupuis du vieux chemin de Shédiac. Pendant leur vie, ces deux femmes ont procédé à des centaines d'accouchements et ont prodigué leurs soins aux jeunes mamans pendant parfois plusieurs jours.

Une autre sage-femme, Madame Rosanna (LeBlanc) Bourque dans un interview accordée au journal l'Evangéline, s'attribue au delà de 200 naissances et affirme d'avoir aidé par le passé toutes les futures mamans du Village Saint-Joseph. Madame Bourque a vu naître avec soulagement l'ère des hôpitaux modernes et s'est réjouie de voir les femmes de la vallée se rendre à l'hôpital pour accoucher. "C'est plus certain à l'hôpital, confie-t-elle". Elle a parfois accompagné ces jeunes femmes pour les rassurer pendant le trajet. Madame Bourque, âgée de 95 ans, demeure à la Hêtrière. De nos jours, on pourrait dire que cent pour cent des bébés de la vallée voient le jour dans un des deux hôpitaux de la ville de Moncton.
 

LES INDUSTRIES DANS LA PAROISSE

Il y a plus d'une centaine d'années, dans la paroisse d Memramcook comme dans toutes les paroisses acadiennes, leS principales industries assurant la survivance de nos ancêtres étaien l'agriculture et la pêche, industries fondamentales qui ont procuré au genre humain depuis la création du monde, la nourriture nécessaire à vie et à sa subsistance.

En plus, à Memramcook, il y eut pendant un certain temps, d'autres petites industries qui ont procuré de l'emploi supplémentaire et assuré un gagne pain à ceux et celles qu'elles. employaient.

La première de ces industries, il y a plus de 150 ans, fut les carrières des Beaumonts. Les pierres de l'église de Memramcook, du monument Lefebvre, du pénitencier de Dorchester et d'une foule de bâtiments des villes de Boston et de New York furent prises de ces carrières. Les tailleurs étaient reconnus comme d'excellents ouvriers. Après la fermeture de la carrière, plusieurs s'en furent travailler aux carrières des Etats-Unis, notamment à East Long Meadow, Mass. En 1886, lorsque les propriétaires des carrières de Memramcook déménagèrent aux Etats-Unis, une cinquantaine de familles de la Vallée émigrèrent avec eux. Quelques familles sont même déménagées dans l'Ohio où l'on venait d'ouvrir une carrière.
 

Vers les 1890, Michel McLaughlin de Bouctouche fit construire une beurrerie-fromagerie à St-Joseph. M. Georges Michaud de Bouctouche était en charge et cette petite industrie locale fonctionna pendant 15 à 20 ans en employant quelques personnes.

A peu près vers les mêmes dates, à McGinley's Corner, M. Clément M. Léger avaient construit un atelier de ferblanterie où on manufacturait des chaudières, des gobelets, des tuyaux de poêle, etc... Cette ferblanterie fournissait les gobelets de "fer blanc" au chemin de fer et sur lesquels les initiales I.C.R. (Intercolonial Railroad) étaient gravées. Plusieurs ferblantiers ont appris leur métier dans cette petite industrie et sont allés établir des ferblanteries à Moncton et à Memramcook.

Parmi ceux-ci il y avait les frères Thaddée et Eloi Léger ainsi qu'Azime Léger qui avaient un magasin qui fit des affaires pendant plusieurs années sous le nom de "T & E Leger" qui est ensuite devenu "Moncton Hardware".
 

Toujours à McGinley's Corner (Memramcook Ouest), un moulin à scier des billots, un moulin à farine et un moulin à laine furent bâtis par Sylvain R. Gaudet. Ces trois moulins ont procuré le gagne pain de plusieurs familles en donnant de l'emploi à plusieurs personnes. Alors que ces moulins étaient la propriété de M. Edouard A. Gaudet, ils ont été la proie des flammes.

Il y eut d'autres moulins à bois dans la région, entre autre le moulin des Macs dans le district de Gayton's, le moulin des Andersons, en haut du ruisseau et le moulin à John Gaudet à St-Joseph. Ces moulins faisaient la coupe des billots en les transformant en planches, madriers et autre bois de charpenterie et de construction.

Les premières coupes des billots appelées vulgairement les croûtes "slabs" étaient jetées dans une fournaise qui fournissait la vapeur pour mettre ces moulins en "marche".

A côté de ces moulins stationnaires, il y avait aussi les moulins qui se déplacaient pour lesquels on se servait d'engins à gazoline. Ces moulins servaient surtout à faire la coupe du bois de chauffage et étaient transportés de ferme en ferme.

Vers les années 1950, toujours à McGinley's Corner, une autre industrie vit le jour. C'était une manufacture de matelas, propriété de M. Léonard A. LeBlanc, établie à Memramcook, dans l'ancienne salle de la C.M.B.A, qui appartenait alors à la paroisse. Cette industrie a fourni de l'emploi à 12 personnes pendant 10 ans.

A St-Joseph, Louis LeBlanc, transforme le magasin d'Elphège Léger en un moulin à laine. Ce magasin avait été la propriété de Patrick T. Léger de McGinley's Corner avant d'avoir été acheté par Elphège Léger qui, en 1921, l'avait fait transporter sur la place du marais. La manufacture de laine fabriquait des bas de laine, des mitaines et autres articles du même genre et employait 2 hommes et 4 femmes.

Toutes ces petites industries locales sont disparues de la Vallée de Memramcook.

Il n'y a aujourd'hui que la boulangerie "Pain du Collège Enregistré", propriété de Lorenzo Richard.

En plus, il y a les garages, Bourgeois, Boudreau, Gaudet et quelques autres postes d'essence qui donnent de l'emploi à quelques personnes hommes et femmes, les magasins LeBlanc, Dupuis, Melanson et Landry. Aujourd'hui, les gens de la Vallée gagnent leur vie en travaillant soit à Moncton ou Scoudouc, dans différents métiers et professions comme secrétaires, charpentier, employés de garage, ouvrier du C.N.R., etc...

Il y a aussi quelques hommes de la paroisse qui travaillent à Gayton's à la carrière "d'Acadia Crush Stone", d'autres travaillent à une petite industrie de "rembourrage de meubles" et finalement il y a les salons de coiffure et les salons de barbier.