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CONGRÉGATION
NOTRE-DAME-
DU-
SACRÉ-COEUR
 
   

 


Nathalie Allain (Mère Marie-Julie)
1861 - 1936
Voir l'emplacement de la pierre tombale

 

L'Évangéline, mars 1936

DOUBLE DEUIL CHEZ LES RELIGIEUSES DE N.-D. du S.-C.

La maison-mère des Religieuses de Notre-Dame du Sacré-Coeur, vient d'être plongée dans un deuil profond par la mort de l'une des vénérées fondatrices de leur Institut. Mère Marie-Julie, et de Soeur Marie-Estelle, jeune religieuse de vingt-huit ans, première victime choisie parmi les religieuses entrées dans la congrégation depuis sa la fondation en 1924.

MÈRE MARIE-JULIE

À l'ouverture du mois de saint Joseph, le premier mars, alors que les religieuses, au choeur, chantaient cette strophe du cantique bien connu :

"Volez au ciel, anges de la prière

"Volez au ciel, hâtez-vous d'accourir

"Priez Joseph de venir sur la terre

"Assister ceux qui vont mourir "
personne ne se doutait que ce grand saint accourait, le soir même, dans la cellule de Mère Marie-Julie pour l'assister. Elle avait tant aimé et honoré saint Joseph durant sa vie ! Aussi, quelle paix, quelle sérénité à l'heure d'entreprendre le grand voyage, heure suprême qu'elle avait souvent envisagée avec effroi, mais qui la trouva toute prête, parfaitement résignée à la sainte volonté de Dieu. Assistée de la soeur infirmière, elle venait de réciter "Mon Jésus, pardon et miséricorde, par la mérite de vos saintes plaies", quand, soudainement, sans agonie, sans combat, sans luttes apparentes, tel un enfant dans les bras de sa mère, Mère Marie-Julie s'endormait pour toujours N'avait-elle pas dit à vingt ans que, si elle se faisait religieuse, c'était surtout pour deux raisons : la première, afin de communier souvent (le décret de la communion fréquente n'étant pas encore en vigueur), la deuxième, pour se préparer à bien mourir.

 

Bien que l'on pressentit une fin plus ou moins prochaine, nul ne s'attendait à un dénouement aussi immédiat. Atteinte dès l'automne dernier d'une maladie de "Bright" et de coeur, elle avait pu, moyennant un régime assez sévère, se remettre suffisamment pour se rendre aux exercices de la communauté. Au cours de la première semaine de février, Mère contracta un mauvais rhume dont les effets se firent sentir surtout à la gorge. Se sentant affaiblir, elle demande les derniers sacrements. Une soeur étant entrée dans sa chambre quelques minutes après, Mère lui dit toute radieuse : "Me voilà prête pour les Noces éternelles "

 

Mère Marie-Julie, dans le monde Nathalie Allain, naquit à Bouctouche, le 19 février 1861. Elle fréquenta les petites écoles de cette localité, puis passa quelques années comme pensionnaire au Couvent de l'Immaculée Conception. Elle entrait au noviciat des Soeurs de la Charité de Saint-Jean en 1885. Munie d'un brevet d'enseignement, Mère Marie-Julie, aussitôt après sa profession, fut désignée pour la mission de Moncton ou s'écoula la plus grande partie de sa vie religieuse. Autres maisons où elle se dévoua dans l'enseignement : Shédiac, où elle remplit la charge de supérieure pendant six ans, Bouctouche, Saint-Anselme et Grand-Sault. Elle passa les onze dernières années de sa vie religieuse à la maison-mère.

 

Nature virile et énergique, son dévouement ne connut pas de borne quand, en 1924, sous la poussée de l'étoile de l'Acadie, les soeurs de langue française de son Institut, par un indult du Saint-Siège, se trouvèrent constituées en congrégation indépendante. Aux premières élections de la nouvelle congrégation, le 17 février 1924, Mère Marie-Julie fut élue Dépositaire Générale, office qu'elle remplit habilement jusqu'à sa mort.

 

Les funérailles eurent lieu dans la chapelle de la maison-mère. La messe de Requiem a été chantée par le Rév. Père St-Martin, chapelain de la maison, assisté du Rév. Père Hennessey, c.s.c., diacre, et de M. l'abbé Cadieux, sous-diacre. Le chant a été exécuté par la chorale de la maison-mère. Nous remarquions dans le sanctuaire les RR. Pères Lapalme, c.s.c., supérieur du Collège, E. Daoust, c.s.c., curé, P. Mauger, O.P., supérieur du Monastère de Sackville, M. Côté, O.P., J. Fiset, c.s.c., P. Boisvin, O.P., et MM. les abbés J.-V. Gaudet, Albini LeBlanc, Raymond Boudreau, et Ph. Robichaud.

 

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