.







CONGRÉGATION
NOTRE-DAME-
DU-
SACRÉ-COEUR
 
   

 


Mary Murphy (Sr Marie-Estelle)
1907 - 1936
Voir l'emplacement de la pierre tombale

 

L'Évangéline, mars 1936

DOUBLE DEUIL CHEZ LES RELIGIEUSES DE N.-D. du S.-C.

La maison-mÈre des Religieuses de Notre-Dame du Sacré-Coeur, vient d'être plongée dans un deuil profond par la mort de l'une des vénérées fondatrices de leur Institut. Mère Marie-Julie, et de Soeur Marie-Estelle, jeune religieuse de vingt-huit ans, première victime choisie parmi les religieuses entrées dans la congrégation depuis sa la fondation en 1924.

[...]

SOEUR MARIE-ESTELLE

Il est des âmes qui semblent destinés à l'immolation. Le bon Dieu, souvent, jonche des roses le frais parterre de leur idéal, mais c'est pour en demander prématurément le sacrifice. Notre chère Soeur Marie-Estelle fut l'une de ses âmes.

"Pourvu que mon Jésus soit content et que je L'aime, disait-elle, aux beaux jours de son noviciat, cela me suffit !" Cette noble devise, notre petite soeur l'a pleinement vécue pendant les neuf années qu'elle a passé parmi nous.

Deux ans seulement après sa profession perpétuelle, elle fut frappée de la maladie qui devait la conduire à la mort : une tumeur à la cervelle. Transportée à l'hôpital "Royal Victoria", Montréal, en juin 1933, elle y subissait un très sérieux opération. Son chirurgien, le célèbre docteur Penfield, avait été grandement étonné devant le courage et la patience de notre douce malade. "Oh please" fut la seule plainte qui s'échappa de ses lèvres au cours d'examens à l'épine dorsale, examens extrêmement douleureux.

Après quelques semaines, elle revenait à la maison-mère. Tout laissait croire que l'opération avait réussi. Elle put même l'année suivante, sur le conseil du médecin, reprendre sa classe, mais bientôt les mêmes symptômes de maladie apparurent et, cette fois la science prononça son mal incurable.

Malgré un immense désir de se dévouer à l'éducation des enfants, Soeur Marie-Estelle accepta avec foi et amour le sacrifice que réclamait "son Jésus". C'était chez elle, une source et pieuse habitude de considérer le bon plaisir de Dieu dans tous les événements de la vie ; aussi, demeura-t-elle paisible et soumise devant la souffrance. Au plus fort de ses maux de têtes, elle trouvait la force de sourire et de répéter quand nous la plaignions : "Le bon Dieu sait mieux ; la souffrance explique tant de choses". Ou encore : "Je ne regrette pas d'avoir quitté la classe, car, quand tout va à notre gré, nous oublions ce, qu'en réalité, nous sommes devant Dieu". Pourtant l'inaction fut une épreuve pénible pour cette nature ardente. Dans les intervalles du mieux, son bonheur était de se rendre utile autant que ses forces lui en laissaient la faculté.

Elle suivit tous les exercices de la communauté jusqu' à la veille de sa mort. Ce fut en se rendant à la chapelle, mercredi matin, le 11 mars, qu'elle se sentit tout à coup défaillir. Elle ne reprit plus connaissance et expirait, le soir même, à neuf heures et demie. Elle était âgée de vingt-huit ans.

Soeur Marie-Estelle, dans le monde Mary Murphy, était la fille de M. Ignatius Murphy de Melrose, N.-B. Elle fit ses études au pensionnat N.-D. du S.-C., à Saint-Joseph et au "Mount Carmel", Saint-Jean, institution dirigée par les Soeurs de la Charité. En 1927 elle entrait au noviciat. Ses neuf années de vie religieuse se passèrent à la maison-mère.

 
 
.